Désemparé durant les deux premiers sets, Gaël Monfils s’est incliné face à Novak Djokovic malgré un sursis dans la troisième manche (6/3 6/2 3/6 6/2 score final). Le Serbe affrontera Stan Wawrinka en finale pour tenter de remporter un 3e titre à New York.
Ce n’est pas faute d’y avoir cru. Certains d’entre nous voyaient déjà Gaël Monfils comme le successeur de Jo -Wilfried Tsonga, dernier joueur Français à avoir atteint la finale d’un tournoi du Grand Chelem. Face à un Novak Djokovic en manque de rythme et moins performant depuis Wimbledon, Gaël Monfils, en forme olympique depuis la fin du grand chelem Londonien, pouvait avoir des ambitions, à n’en pas douter. Si le Serbe devait être battu, c’était ce jour-là que ça devait arriver. Et à la surprise générale, le combat tant attendu n’a pas eu lieu. Sans le moindre schéma tactique à mettre en place, le Parisien a semblé perdu pendant une heure et quart. Méconnaissable, il se mit à accumuler les fautes directes tout en adoptant une attitude pour le moins désinvolte, qui ne mit pas longtemps avant d’être pointé du doigt. « L’attitude de Monfils est un manque de professionnalisme. Je ne supporte pas son comportement » déclarait l’inévitable John McEnroe à la fin de la rencontre.
Hier, certains ont du se demander si le Français n’oubliait pas qu’il était en demi-finales de l’US Open, un des matchs les plus importants de sa carrière. Les bras le long du corps sans la moindre mobilité, Monfils alla même jusqu’à pousser la balle, par moments, sans y mettre le moindre soupçon d’intensité. Pour faire court, Gaël a rappelé l’espace de deux sets et deux jeux pourquoi il avait cette réputation de joueur capable du pire comme du meilleur.
C’est dos au mur, à 2/0 en sa défaveur dans la troisième manche, que Monfils décida de redevenir le joueur conquérant et agressif qui avait franchi tous les tours précédents sans perdre un set. Pour la première fois du match, la Monf’ accepta la bagarre du fond du court et commença sa demi-finale. Enfin libéré de cette pression, celle que ressent un joueur qui dispute sa deuxième demi-finale de grand chelem, le français reparti de l’avant pour s’adjuger la troisième manche face à un Djokovic qui se mit à montrer des signes de fébrilité. Le tombeur de Lucas Pouille en quarts continua sur la même lancée mais, émoussé physiquement, laissa son adversaire prendre le large et se qualifier pour sa septième finale à New York. Auteur d’une belle quinzaine, Gaël Monfils peut néanmoins nourrir d’énormes regrets car il aura offert les deux premiers sets à son adversaire qui n’en demandait pas tant. La prochaine fois, le réveil devra sonner plus tôt.
Crédits photo à la une: AFP