Depuis lundi et le début du dernier Majeur de la saison, les surprises et bouleversements sont nombreux. Si le haut du tableau a pour l’instant gardé toute sa logique – à l’exception de la défaite de Fognini au 1er tour – le bas du tableau a quant à lui déjà perdu un grand nombre de têtes de série parmi lesquelles Tsitsipas, Bautista Agut, Thiem et Kachanov. Sur les 6 membres du Top 10 présents dans la partie basse du tableau au premier tour, il n’en reste que deux : Rafael Nadal et Alexander Zverev. L’Espagnol et l’Allemand sont dans le même quart, ce qui laisse l’opportunité à un joueur de percer jusqu’au dernier carré. Et si c’était Gaël Monfils ?
C’est une question que l’on a pris l’habitude de poser depuis maintenant 10 ans à de nombreuses reprises. Et si c’était le moment pour Monfils ? À Roland Garros, le fantasque Parisien a souvent répondu présent malgré quelques déconvenues, la dernière en date étant cette année en huitièmes de finale, lorsqu’il avait été expédié en trois manches par Dominic Thiem. À l’Open d’Australie, la Monf n’a jamais brillé, à l’exception d’un quart de finale en 2016. Quant au gazon de Wimbledon, il n’y a jamais vraiment pris goût, en témoigne son unique huitième de finale en 2018. Son parcours à Flushing Meadows a souvent été bon, à défaut d’être brillant : une demi-finale en 2016 et deux quarts de finale en 2014 et 2010. La Monf aime l’US Open. C’est la raison pour laquelle il doit profiter de ce « boulevard » qui s’offre à lui dans cette édition 2019. Parler de boulevard avec Gaël Monfils n’est pas toujours lui rendre service, le Français étant capable du meilleur comme du pire. Mais il se doit de briller à New York, dans une saison pour l’instant sans grand reflet pour lui en Grand Chelem.
Shapovalov au 3ème tour, Kyrgios ou Rublev en quarts ?
Tête de série N.13 de ce tournoi, Monfils est le joueur le mieux classé dans sa partie de tableau sur la route du dernier carré. Après un premier tour solide remporté face à Albert Ramos-Vinolas (7-6, 6-4, 6-3), il retrouvera le Roumain Marius Copil, évidemment largement à sa portée. Conscient d’avoir un tableau dégagé, Monfils ne veut surtout pas s’enflammer, et il a bien raison de ne pas le faire. Demi-finaliste à Montréal, le 13ème joueur mondial débarque à New York en confiance, malgré une petite blessure au début du mois d’août qui l’avait empêchée de disputer sa demie au Canada. Si l’obstacle roumain passe, Shapovalov pourrait être son prochain adversaire. Le jeune Canadien a donné la leçon à son compatriote et ami Félix Auger-Aliassime. Non tête de série à New York, le joueur de 20 ans constitue pourtant une belle menace alors qu’il incarne le futur du tennis canadien et surtout de l’élite mondiale.
Ce potentiel troisième tour serait un vrai test pour la Monf qui, s’il est passé avec succès, pourrait là encore lui ouvrir un quart de finale contre Nick Kyrgios ou Andrey Rublev. Le premier, si talentueux mais si imprévisible, est tellement à contre-courant qu’il serait bien osé de parier sur lui pour rallier les quarts de finale, bien qu’il en ait largement le tennis dans sa raquette. Le second, tombeur d’un Tsistipas diminué au premier tour, est sur la pente ascendante et n’en finit plus de performer après une victoire de prestige sur Federer à Cincinnati. Quoiqu’il en soit, Monfils, au vu de son classement et de son statut, a toutes les cartes en main pour réaliser un US Open de haute volée. Désormais favori sur le papier pour rallier les demi-finales, le Parisien peut aspirer à faire de belles choses cette année à Flushing Meadows, à condition bien sûr que son corps le laisse tranquille. S’il est encore en lice dans une semaine, alors oui, la question « est ce l’année de Monfils ? » pourra réellement prendre tout son sens.
Crédits photo à la Une: Keith Allison