La question aurait pu faire sourire il y a 6 mois, lorsque Novak Djokovic sortait d’entrée aux Masters d’Indian Wells et de Miami. A cette époque, le Serbe paraissait si loin du niveau qui avait été le sien pendant des années, ce fameux « Cosmic Tennis » que très peu de joueurs pouvaient stopper, notamment entre 2014 et 2016. Et pourtant, en ce mois de septembre, le Serbe est bien le nouveau patron du circuit.
Officiellement, il n’est que 3e, mais le boss depuis le début de l’été c’est bien lui. Quatre jours après son titre à l’US Open remporté face à Juan Martin Del Potro (6-3, 7-6, 6-3), le natif de Belgrade semble bien reparti pour régner. Pour combien de temps ? La réponse ne dépend probablement que du principal intéressé… Il y a un an, Djoko n’avait pas pris part aux festivités new-yorkaises pour soigner son coude. Il avait mis un terme à sa saison depuis quelques temps déjà. Au début de l’année 2018, son retour à l’Open d’Australie n’avait pas été flamboyant, quittant le tournoi dès les huitièmes de finale. Si sa tournée américaine en mars-avril a été catastrophique, sa saison sur terre battue avait été plutôt encourageante. Mais sa défaite en quarts de finale à Roland-Garros face à Marco Cecchinato avait été un vrai coup dur pour l’ancien numéro un mondial, déçu et très frustré de s’arrêter là.
Une machine à gagner
Depuis, Djoko ne s’arrête plus de gagner. Pour expliquer cette renaissance, il a évoqué, quelques minutes après son sacre dimanche, une coupure qu’il a effectuée dans les montagnes françaises après sa défaite Porte d’Auteuil, perçue comme un vrai déclic, symbole de nouveau départ. Trois mois plus tard, le Serbe, bloqué à 12 titres en Grand Chelem depuis 2016, vient d’égaler Pete Sampras et ses 14 Majeurs en triomphant à Wimbledon et donc l’US Open, mais aussi à Cincinnati au mois d’août. Cette victoire dans l’Ohio lui avait permis de devenir le premier joueur dans l’Histoire à triompher dans tous les Masters 1000.
Seul Djoko peut arrêter Djoko…
S’il avait arrêté sa carrière en 2017, Novak Djokovic aurait malgré tout eu sa place dans le panthéon du tennis au vu de son palmarès et de son impact sur le jeu. Aujourd’hui, le Serbe n’a pas moins de 14 tournois du Grand Chelem à son actif. Redevenu une machine à gagner, la question n’est plus de savoir si le Serbe va de nouveau jouer les tous premiers rôles sur le circuit, mais plutôt de savoir si, à court ou moyen terme, quelqu’un va pouvoir le stopper dans son élan… La réponse semble en partie dépendre de Djokovic lui-même. Son « déclin » entre 2016 et 2018 fut la conséquence d’une rupture, d’abord mentale puis physique, du Serbe. Tous ses problèmes enfin résolus, Djoko a enfin retrouvé tout ce qui lui avait permis d’écrire sa Légende. A l’heure où Federer semble de moins en moins menaçant et où Nadal a le genou qui siffle, le retour sur le trône du Djoker n’apparait plus qu’une question de temps… Jusqu’où ira-t-il ? Personne ne peut le savoir. Mais s’il conserve sa soif de victoire (celle qu’il avait peu à peu perdue après son sacre à Roland Garros en 2016), il y a des fortes chances que Djoko continue d’écrire la légende de son sport.
Crédits photo à la Une: Christian Mesiano