Qui dit nouvelle année, dit nouvelle saison tennistique. A moins de 15 jours du début de l’Open d’Australie, premier tournoi majeur de la saison, force est de constater que l’année 2018 peut être une année de rupture qui signerait la fin de l’ère du Big Four. Les outsiders sauront-ils en profiter ? Qui sont-ils ? Contexte.
Une avalanche de blessures et de doutes
Alors que la saison a d’ores et déjà débuté avec les tournois ATP de Doha (Qatar) et de Pune (Inde), la majorité des têtes d’affiches du tennis mondial sont éloignées des terrains et ne peuvent préparer l’Open d’Australie de manière optimale. Novak Djokovic, qui avait annoncé son retour sur le court pour le tournoi de Doha, a finalement été contraint de se retirer de cette compétition, la faute à un coude toujours capricieux. Un coude qui avait déjà forcé le Serbe à mettre un terme prématurément à sa saison en juillet 2017. Inquiétant, à quelques jours du début de l’Open d’Australie, d’autant plus que le Djoker, désormais 12e joueur mondial, perdra les points acquis lors de sa victoire en 2017 à Doha. Une mauvaise opération qui l’éloigne toujours plus des sommets du classement ATP et qui lui promettrait un tirage au sort dangereux pour le tournoi de Melbourne, si tant est qu’il puisse y participer.
Unfortunately the situation with the elbow has not changed for better since yesterday. I still feel the pain. Therefore, I will have to withdraw from ATP tournament in Doha https://t.co/iD0bOR5xkT
— Novak Djokovic (@DjokerNole) 30 décembre 2017
Andy Murray est quant à lui exilé des terrains depuis son quart de finale à Wimbledon 2017. La faute à un problème de hanche, qui ne cesse de l’empêcher de signer son retour sur le circuit. Cette blessure, provoquant sa chute libre au classement ATP (16e), le rend triste et démoralisé. Après avoir consulté des médecins spécialistes qui lui préconisaient du repos, avis que le Britannique a respecté, il envisagerait une nouvelle option: l’opération. Une mauvaise nouvelle pour le tennis mondial qui sera une nouvelle fois privé d’une de ses légendes lors de l’Open d’Australie 2018, puisque le joueur a annoncé son forfait. C’est la première fois qu’Andy Murray manquera l’Open d’Australie depuis 2005.
Enfin, Rafael Nadal, actuel numéro un mondial qui sort d’une saison extraordinaire avec à la clé deux nouveaux titres du Grand Chelem dont la décima historique à Roland Garros, a connu une période difficile en fin de saison dernière et avait été contraint à l’abandon lors du Masters de Londres. Le gaucher espagnol a programmé son retour à la compétition au 10 janvier 2018, soit 5 jours avant l’Open d’Australie. Sera-t-il prêt à relever le défi, ou un retour aussi rapide sur les terrains aura-t-il pour conséquence une rechute de son genou douloureux ? Premier élément de réponse le 10 janvier au « Tie Break Tens« , tournoi d’exhibition où le jeu décisif fera partie intégrante de la formule sportive.
Finalement, parmi les membres du Big Four, seul Roger Federer démontre une certaine régularité, sans se blesser gravement, depuis plusieurs mois. Auteur également d’une année 2017 incroyable, sera-t-il capable de réitérer cette performance une deuxième année consécutive ? D’autant plus que la légende suisse aura gros à jouer, puisqu’il doit défendre les 2000 points de sa victoire à la Rod Laver Arena en janvier 2017 face à Rafael Nadal, pour ce qui constituait déjà l’un des plus grands matches de l’année 2017.
Par ailleurs, en dehors du Big Four, Kei Nishikori, habitué des épopées en Grand Chelem dont une finale à l’US Open 2014 perdue face à Marin Cilic, ne peut concourir à l’Open d’Australie. Le Japonais a été le premier à renoncer au Grand Chelem australien, son poignet droit n’étant pas rétabli pour cette échéance.
Aux outsiders d’en profiter
Bien que la plupart des cadors risquent de ne pas pouvoir s’aligner et prétendre à remporter l’Open d’Australie, le circuit ATP ne se résume pas à ces quelques joueurs. D’autant plus que, depuis plusieurs saisons déjà, quelques jeunes pousses pointent le bout de leurs nez et commencent à titiller ces « machines tennistiques » que représentent Roger Federer, Novak Djokovic, Rafael Nadal et Andy Murray. Ces jeunes pousses ont même réussi à glaner des trophées sur le circuit et à éliminer leurs maîtres dans des matches à couper le souffle. C’est le cas de Grigor Dimitrov, éternel espoir du tennis bulgare qui, jusqu’alors, n’avait jamais atteint le niveau de jeu qui pourrait faire de lui le nouveau Federer, lui qui possède des gestes très similaires au Suisse. Actuel numéro 3 mondial, bien que profitant des absences de joueurs de renom tels que Djokovic, Murray ou Wawrinka, le Bulgare a tout de même soulevé le Trophée du Masters à Londres en novembre dernier en battant David Goffin en finale. A lui désormais d’assumer ce statut à Melbourne, et de continuer sur cette lancée positive.
David Goffin, justement, pointe aujourd’hui à la 7e place mondiale et montre des performances d’une régularité étonnante depuis la saison dernière. Le Belge profitera-t-il des potentielles absences des cadors pour se hisser à un stade de la compétition qu’il n’a jamais atteint dans un tournoi majeur, à savoir le dernier carré ? Parmi les autres challengers, parlons d’Alexander Zverev. Pour le moment trop décevant en Grand Chelem depuis son arrivée dans le Top 10, le très jeune joueur allemand (20 ans) a la possibilité de prendre de bonnes résolutions pour l’année 2018 et de démontrer tout son talent dans les plus grandes compétitions, après avoir atteint la 3e place mondial en novembre 2017 et après avoir remporté deux titres en Masters 1000 – à Rome et à Montréal en y battant respectivement Djokovic et Federer en finales. A lui de réitérer ces performances de haut vol, en Grand Chelem cette fois-ci.
Enfin, nous avons décidé de nous questionner sur le potentiel de Dominic Thiem. L’Autrichien de 24 ans a vécu deux dernières saisons exceptionnelles qui lui ont valu une place au Masters de Londres en novembre dernier. Son coup droit puissant et son revers à une main efficace ont perturbé plus d’un joueur sur le circuit. A son plus haut niveau, l’insouciance de Thiem est une menace pour n’importe quel joueur confirmé du Top 10. Bien évidemment, son absence parmi les finalistes et joueurs titrés dans les grands tournois l’empêchent de franchir ce cap. La faute peut-être à une surface de prédilection, la terre battue, sur laquelle les joueurs n’ont l’occasion d’y jouer que quelques mois. Mais sait-on jamais, Dominic Thiem reste capable de créer la surprise, lui qui a figuré en deuxième semaine lors de tous les tournois du Grand Chelem en 2017.
Crédits photo à la une: Tatiana