Alors que le troisième tournoi du Grand Chelem de l’année, Wimbledon, débute dans une semaine, la rédaction d’Au Stade s’est penchée sur le cas de Roger Federer. Le Suisse arrivera-t-il à remporter un dernier Grand Chelem avant de boucler la boucle ? Arrivera-t-il à devenir champion olympique en simple ? Éléments de réponse.
Roger Federer sera-t-il capable de faire déjouer ses adversaires et de faire taire ses détracteurs une dernière fois ? Le natif de Bâle, vient en tout cas de se faire éliminer sèchement lors des deux derniers tournois ATP 500 sur herbe. Défait par le jeune prodige Dominic Thiem en demi-finale à Stuttgart (3-6, 7-6[7], 6-4), puis par Alexander Zverev au même stade de la compétition à Halle (7-6[4], 5-7, 6-3), Roger Federer n’aborde pas de la meilleure des manières son tournoi fétiche de Wimbledon.
Des blessures à répétition cette saison
Si RF devrait participer au tournoi de Wimbledon qui débute le 27 juin prochain (sauf blessure de dernière minute), le Suisse se rend en terre conquise avec très peu de repères en 2016. En effet, le recordman de victoires à Wimbledon (sept au total) a enchainé les blessures cette saison: blessé au ménisque après l’Open d’Australie, il est opéré courant février et rate donc la tournée américaine de printemps (Miami et Indian Wells notamment), ainsi que l’ATP 500 de Dubaï qu’il apprécie depuis quelque temps. Il revient à la compétition internationale au tournoi de Monte-Carlo afin d’y tenter de décrocher son premier titre en terre monégasque, mais il est éliminé dès les quarts de finale par Jo-Wilfried Tsonga. Il veut enchainer le plus rapidement possible avec les tournois de Madrid puis de Rome sur terre battue, en guise de préparation avant Roland-Garros, mais son dos dit stop (forfait pour Madrid et abandon au deuxième tour à Rome). Enfin, le Roi de l’herbe devra déclarer forfait pour Roland-Garros 2016 afin de « revenir du mieux possible pour Wimbledon« . De désillusions en désillusions.

Roger Federer défait par Alexander Zverev à Halle. (Photo: Getty Images)
Un âge avancé
A 34 ans (il fêtera ses 35 bougies en aout prochain), le numéro trois à l’ATP sait que sa fin de carrière approche à grands pas. S’il envisage de stopper cette dernière depuis 2014, la perspective d’un sacre olympique à Rio, aux JO en 2016, n’a fait que retarder l’échéance: déjà champion olympique en double en 2008 (à Pékin avec Stan Wawinka) et médaillé d’argent en 2012 à Londres (il avait perdu la finale face à Andy Murray), Roger Federer veut coute que coute décrocher une médaille d’or en simple avant de raccrocher. Mais sa saison noire ponctuée de multiples blessures n’a pas changé la donne, lui qui avait indiqué qu’il « ferait tout pour remporter cette médaille olympique« . État de forme à suivre avant son départ pour Rio.
Un style de jeu à l’ancienne
Si Roger Federer est le joueur de tennis le plus apprécié sur le circuit par les fans, c’est avant tout dû à son style de jeu. Un jeu atypique, souvent copié mais jamais égalé, qui lui a permis de survivre face aux arrivés des nouvelles générations adeptes du tennis tout en puissance. Un tennis raffiné, tout en toucher, que les puristes apprécient et apprécieront toujours. Une palette technique impressionnante (slices, passing-shots, service-volée…) qui lui permet d’incarner la beauté à l’état pur sur les courts, surtout quand il est vêtu de blanc dans son jardin de Wimbledon. Si seul Grigor Dimitrov (il est d’ailleurs surnommé « Baby Federer ») peut se vanter d’avoir réussi à adopter les mêmes gestes que son idole (sans la même réussite bien évidemment), on ne risque pas de retrouver un même esthète de sitôt sur le circuit. L’évolution du tennis me direz-vous…

Un magnifique tweener de la part d’un esthète du tennis. (Photo: Getty Images)
Une carrière accomplie
Les armoires à trophées de l’ancien numéro un mondial regorge de titres: quadruple vainqueur de l’Open d’Australie (2004,2006,2007,2010), vainqueur une fois de Roland Garros (2009), cinq titres à l’US Open (2004,2005,2006,2007,2008), recordman de victoires au tournoi de Wimbledon (2003,2004,2005,2006,2007,2009,2012) et enfin vainqueur de la Coupe Davis en 2014 face à la France. Une carrière hors du commun qui lui a permis d’atteindre la modique somme de 98 000 000 de dollars en gains de carrière. Il n’empêche qu’un dernier titre en Grand Chelem ainsi qu’une victoire en individuel aux JO cet été ne fera que clôturer en beauté une vie professionnelle exceptionnelle. Mais qu’importe, la carrière du Suisse est d’ores et déjà l’une des plus prolifiques de l’histoire.
Photo à la une: Toby Melville/Reuters