A 39 ans, Roger Federer a fait son retour à la compétition la semaine dernière à Doha, plus d’un an après sa dernière apparition. Si ce retour pose évidemment beaucoup de questions, il répond au moins à l’une d’entre elles: oui, le Suisse a encore l’ambition d’aller chercher un gros trophée. Mais en-a-t-il les moyens ?
C’était donc le grand retour du Maestro. Plus de 13 mois après son dernier coup de raquette sur le circuit, à Melbourne en janvier 2020, Roger Federer est redevenu un joueur de tennis professionnel. Après une première victoire arrachée contre Daniel Evans en trois sets, le Suisse s’est incliné au tour suivant contre Nikoloz Basilashvili, non sans avoir obtenu une balle de match. Il était difficilement envisageable de voir Federer tout de suite dans le coup et triompher au Qatar. Conscient d’ailleurs qu’il avait encore du pain sur la planche avant de redevenir compétitif face aux meilleurs, l’ancien N.1 mondial a annoncé qu’il ne participerait pas au Masters 1000 de Miami. On devrait donc le revoir au plus tôt à Monte-Carlo, sur terre battue.
Wimbledon et les JO, les deux objectifs de Federer cette saison
Ce n’est évidemment pas à Monte-Carlo que le Suisse est le plus attendu, pas même à Roland-Garros où son retard sur les Thiem, Nadal et Djokovic est bien trop conséquent pour le voir triompher. Mais ces tournois de préparation sur terre doivent lui permettre d’accumuler des matchs et ainsi retrouver des sensations pour arriver au top sur le gazon de Wimbledon. Rappelons au passage qu’il reste aujourd’hui le dernier finaliste de l’épreuve, puisque le Majeur londonien n’a pas eu lieu en 2020.
Rattrapé dans la course aux recors des tournois du Grand Chelem par Rafael Nadal, Federer sent également également la tornade Djokovic dans son dos, le Serbe ayant glané son 18e Majeur il y a un mois. Alors oui, à bientôt 40 ans, la quête d’un dernier trophée au All England Club parait presque mystique. Et pourtant, c’est ici et nulle part ailleurs que Roger Federer y conserve ses plus grandes chances de succès. Parce que des joueurs comme Thiem, Tsitsipas ou encore Medvedev sont encore loin d’être des références sur herbe, parce que Nadal, à forces égales, est moins bon que Federer sur gazon, en témoigne leur dernière demi-finale à Londres en 2019.
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Ainsi, Federer conserve intrinsèquement et malgré son âge, une légitimité à postuler pour triompher à Wimbledon. Ses huit titres parlent évidemment pour lui. Pour ce qui est des Jeux olympiques, tout suiveur du tennis qui se respecte sait bien que c’est le dernier titre majeur qui manque dans l’immense palmarès de Roger Federer. Médaillé d’or en double avec Stan Wawrinka, le Maestro n’a jamais connu pareille victoire en simple. C’est assurément l’ultime défi olympique que peut se lancer Federer.
A quand la retraite ?
Pour l’instant, Roger Federer est toujours resté très énigmatique sur sa retraite. A l’entendre, elle ne semble pas encore pour demain. Cela dépendra sûrement de sa capacité à rester compétitif en 2021. Pas sûr que le Suisse ait envie de poursuivre encore et encore s’il ne joue plus les premiers rôles. Pas sûr non plus qu’il souhaite ranger définitivement les raquettes dans des stades à moitié vides. La retraite de Federer, par le symbolisme qu’elle va revêtir, ne pourra se faire que dans des stades pleins, comme la dernière tournée d’une rockstar qui règne sur son art depuis plus de 20 ans. L’avenir nous dira si c’est pour demain, ou si le Maître a encore quelque chose à nous offrir.