L’histoire était donc écrite ainsi. Au terme d’une finale plus compliquée que prévue face à John Isner, Andy Murray a remporté son premier Open de Paris (6-3, 6-7, 6-4) tout en confortant un peu plus au passage sa future place de N°1 mondial acquise la veille. Un scénario encore totalement impensable il y a cinq mois, quand l’Écossais comptait plus de 8000 points de retard sur Novak Djokovic au lendemain de sa défaite en finale de Roland-Garros.
La finale: Isner n’a rien pu faire…
Solide, concentré, l’ancien protégé d’Amélie Mauresmo a d’abord donné l’impression que la finale ne serait qu’une simple formalité en remportant la manche initiale après 35 minutes de jeu. Costaud sur son service (avec 75% de 1ères balles sur tout le match), Isner n’a cependant pas baissé les bras, s’adjugeant le 2e acte au terme d’un tie-break rondement mené. Hélas pour lui, à chaque fois qu’il s’est procuré des balles de break (6 au total), le géant de Greensboro est tombé sur un os, un os écossais… De fait, bien qu’agacé par la perte du 2e set, Murray s’est montré patient. A l’instar de ses matchs précédents face à Verdasco ou Berdych, il a fait le dos rond pour finalement chiper le service de son adversaire à 5-4 dans la manche décisive et s’offrir par là même son premier titre à Bercy.
Murray sur un nuage, Djoko dans le brouillard
Depuis Wimbledon, à part un trou d’air face à Nishikori à l’US Open, Murray marche sur l’eau. Mais quelle est la cause de cet état de grâce ? Sa victoire en Coupe Davis, la naissance de sa fille ou le retour d’Ivan Lendl dans son staff ? Certainement un peu des trois. En tout cas, le plus grand mérite du natif de Dunblane aura certainement été de ne jamais abandonner son rêve d’accéder un jour au sommet du « ranking » ATP, après pas moins d’une décennie entière passée à ronger son frein dans l’ombre du triumvirat Federer-Nadal-Djokovic… De l’autre côté en revanche, et dans le même temps, la machine Djoko semble s’être sérieusement enraillée depuis RG (on pense notamment aux 3 défaites majeures concédées par l’ex-Yougoslave face à Querrey à Wimbledon, Del Potro aux J.O. et Wawrinka à l’US Open). Est-ce une situation temporaire ou l’expression d’un mal plus profond pour le Serbe ? A l’heure actuelle, il est trop tôt pour le dire.
A qui la couronne mondiale ?
Suite au forfait de Milos Raonic samedi en demi-finales, on savait que le Britannique serait quoi qu’il arrive en tête du prochain classement ATP lundi matin. A la faveur de cette victoire finale, Andy en profite donc pour accroitre de manière substantielle son pécule de points d’avance sur « Nolé ». Le succès parisien de « King Andy » permet ainsi à ce dernier de compter 405 points d’avance sur son dauphin au sommet de la hiérarchie de la planète-tennis. Un matelas qui s’avèrera peut-être décisif dans la dernière ligne droite de la saison. Mais celui qui est désormais le 26e numéro un mondial du classement ATP (créé en 1973) n’aura pas le temps de se reposer sur ses lauriers. Le Masters de Londres sera en effet à double tranchant pour lui. Soit il conservera sa nouvelle place sur le trône à l’issue de la dernière compétition calendaire et terminera donc l’année avec le titre de champion du monde ATP en poche, soit son plus grand rival la lui reprendra directement. Une chose est sûre néanmoins, depuis le sprint final qui avait opposé Gustavo Kuerten à Marat Safin fin 2000, jamais le « Tournoi des Maîtres » à venir ne nous avait réservé pareil suspense. Wait and see…
Crédits photo à la une: Carine06