Ce lundi débute le Masters 1000 de Madrid, deuxième gros rassemblement sur terre battue avant Roland-Garros. Si le tournoi apporte souvent des éléments de réponse aux forces en présence avec le Majeur de la Porte d’Auteuil, 2019 ne devrait pas déroger à la règle. Cela tombe bien, car le tournoi madrilène est entouré de nombreuses questions avant de débuter. Qui est le nouveau patron sur terre ? Nadal et Djokovic vont-ils enfin montés en puissance à trois semaines de Roland-Garros ? Federer a-t-il encore les armes pour lutter sur ocre ? Tentative d’éclaircissement…
Nadal et Djoko, enfin à la hauteur ?
C’est un souci qui commence à durer, bien que les raisons ne soient pas tout à fait les mêmes. Depuis leur affrontement en finale du dernier Open d’Australie, Novak Djokovic et Rafael Nadal ont du mal… Pour le premier d’entre eux, c’est même presque le trou noir depuis janvier. Le N.1 mondial déçoit, alors que son niveau à Melbourne à laisser entrevoir les prémisses d’une saison fracassante. Pourtant, après une tournée américaine au mois de mars où il n’aura pas dépassé les huitièmes de finale, son retour à Monte Carlo a également posé des questions sur son niveau de jeu actuel. Battu en quarts de finale par Daniil Medvedev, Djokovic a presque paru résigné, acceptant la défaite alors que le Serbe est connu pour ne jamais rien lâcher. Sa performance à Madrid sera donc observée de près alors que se profile Roland Garros dans à peine trois semaines. Entre une entrée potentielle face à Dimitrov, un quart de finale contre Del Potro, voire des retrouvailles avec Federer ou Nadal en fin de tournoi, Madrid devrait nous donner un aperçu de là où en est le Djoker.
Dans l’autre partie de tableau, Rafael Nadal est lui aussi attendu au tournant. Après des résultats en demi-teinte auxquels le Majorquin ne nous avait pas habitués – demie finale à Monte Carlo et à Barcelone – le N.2 mondial n’est pas rassurant dans sa préparation à Roland Garros. Et s’il a affirmé que sa défaite contre Thiem en Catalogne avait été « positive », un nouveau coup d’arrêt à Madrid commencerait à sérieusement inquiéter. Vainqueur à cinq reprises dans la capitale espagnole, Nadal aura l’occasion de remettre les pendules à l’heure cette semaine. Son entrée en matière ne sera d’ailleurs pas des plus simples puisqu’il fera face au vainqueur du duel NextGen entre Shapovalov et Auger-Aliassime.
Zverev, attention à la sortie de piste
Pour Alexander Zverev, tenant du titre dans la Caja Magica, c’est aussi le tournoi de tous les dangers. Alors qu’il enchaine les contre-performances depuis le début de saison, l’Allemand est en crise de confiance totale depuis son retour sur ocre à Marrakech début avril. Quatre tournois sur terre, trois victoires pour quatre défaites, la dernière en date à Munich où le joueur de 22 ans était là aussi tenant du titre. Le N.3 mondial (qui descendra d’une place dès demain) n’y arrive plus depuis son titre fin 2018 au Masters de Londres. En cas de mauvais résultat cette semaine, il pourrait perdre gros…
Le retour pour Federer, la dernière pour Ferrer
L’édition 2019 du Masters 1000 de Madrid sera au moins marqué par deux événements. Tout d’abord, c’est le grand retour sur terre battue de Roger Federer, 3 ans après sa dernière apparition sur la surface ocre. Absent depuis Miami, le Suisse a choisi Madrid pour préparer son retour à Roland Garros. Souvent sous-estimé sur son niveau sur ocre (quatre finales et un titre Porte d’Auteuil ne l’oublions pas), le Suisse est très attendu. Pourra-t-il avoir un vrai rôle d’outsider ? Est-il un candidat réel à la victoire ? Les questions le concernant sont nombreuses et ses premiers pas sur terre seront scrutés de près.
Cette semaine, Madrid fera aussi office de tournée d’adieu pour David Ferrer. Le vétéran espagnol de 37 ans va disputer le dernier tournoi de sa carrière cette semaine, une carrière longue de 19 ans, auréolée de 27 titres dont un Masters 1000 et d’une place de N.3 mondial en 2013. Réputé pour sa volonté et son gain de soi sur le terrain, Ferrer a eu une carrière immense, dans l’ombre certes de son bourreau majorquin…
Avec toutes ces interrogations sur le niveau des cadors, un seul part peut-être avec le statut de léger favori: Dominic Thiem. Impressionnant la semaine dernière à Barcelone en maitrisant Nadal en deux sets, l’Autrichien s’affirme toujours un peu plus comme le potentiel patron sur terre battue. Il est l’un des seuls à pouvoir battre le Majorquin sur ocre, il le fait d’ailleurs chaque année depuis 2016. Dans les conditions spéciales de Madrid qui conviennent parfaitement à son jeu, Thiem pourrait profiter des méformes des uns et des autres pour s’affirmer un peu plus comme l’homme à battre sur terre battue en 2019.
Crédits photo à la Une: Fred Romero