Après la victoire de la Team Europe lors de son opposition à la Team World lors de la 3e édition de la Laver Cup cette semaine, de nombreuses questions ressurgissent autour des compétitions par équipes. Alors que le succès depuis trois ans du tournoi initié par Roger Federer et Rod Laver semble conséquent, il existe pourtant bien un débat: quelles sont les compétitions qui vont perdurer et quelles sont celles qui risquent de perdre en intérêt ? Peut-on réellement concevoir que les meilleurs joueurs du monde se retrouveront trois fois par an pour s’affronter par équipes ?
Vous reprendriez bien un peu de Laver Cup ?
Fondée en 2017, la Laver Cup connait depuis trois ans un grand succès. Couverture médiatique, stars du circuit qui jouent les uns et pour les autres, ambiance à part, bref tout le monde a l’air emballé par cette compétition. Si pour la troisième fois, la Team Europe a dominé la Team World, le suspense et le spectacle ont pourtant été au rendez-vous puisque cela s’est joué au match décisif qu’Alexander Zverev a remporté face à Milos Raonic. Placée moins de deux semaines après la finale de l’US Open, les meilleurs joueurs du monde répondent pourtant toujours présents. Federer, en patron de l’événement, est toujours là. Djokovic avait participé l’an dernier, et Rafael Nadal a pris part aux festivités en 2017 et cette année, alors que les deux éditions faisaient à chaque fois suite à une victoire à Flushing Meadows.
Qu’est ce qui pousse donc les cadors à se rajouter une compétition dans un calendrier toujours plus chargé ? Évidemment, leur présence est assurée par un aspect financier indéniable. Bien que les primes d’engagement restent secrètes, certains parlent d’une prime de 250 000€ pour chacun des vainqueurs. Intégrée depuis cette année au calendrier officiel de l’ATP, la Laver Cup ne délivre pour l’instant aucun point au classement. De plus, elle représente une publicité exceptionnelle pour le tennis dans le monde entier. Les deux premières éditions à Prague puis Chicago affichaient complet, ce fut le cas aussi cette année à Genève. En même temps, qui n’a pas été enchanté de voir Nadal coacher son plus grand rival dans un match contre Kyrgios, Fognini écoutant les conseils des rois Federer et Nadal ? Des fous rires, du spectacle, des équipes soudées, pour beaucoup, tout cela fait partie d’un show. Mais force est de constater que pour l’instant cela fonctionne et la Laver Cup semble à court et moyen terme la moins menacée d’entre les trois compétitions. Qu’en sera-t-il lorsque Federer, Nadal et Djokovic auront rangé les raquettes ? Ça, c’est une autre histoire…
Kosmos Coupe Davis vs ATP Cup, un match visiblement déséquilibré
Si la Laver Cup possède un format à part qui en fait son charme (une équipe avec les meilleurs joueurs d’Europe, l’autre avec les meilleurs du reste du monde), les deux autres se ressemblent sur de nombreux points. Pourtant, l’ATP Cup semble avoir les faveurs d’un grand nombre de cadors du circuit, et ce pour différentes raisons. Tout d’abord, elle délivre des points ATP, 750 au maximum. C’est plus qu’un ATP 500, légèrement moins qu’un Masters 1000, mais cela reste conséquent. Aussi, son placement dans le calendrier (début janvier) en fait une préparation idéale pour l’Open d’Australie.
La Coupe Davis, version Kosmos, se jouera quant à elle du 18 au 24 novembre, à un moment où les organismes des joueurs demandent des vacances, au crépuscule de saisons toujours plus éreintantes physiquement et mentalement. En cela, l’ATP Cup conserve un atout de poids, illustrée par son casting dès 2020, qui comptera pas moins de 27 des 30 meilleurs joueurs du monde, dont Djokovic, Nadal, et Federer. Boudée par beaucoup de joueurs, la nouvelle version de la Coupe Davis débutera cette année au lendemain de la finale du Masters, là où les huit maîtres de la saison 2019 s’affronteront. Autant dire qu’elle risque de compter plusieurs absents de marque. Federer a annoncé qu’il ne la jouerait pas. D’autres devraient suivre. Aujourd’hui, c’est donc avec pessimisme que beaucoup s’interrogent sur la longévité de la Coupe Davis, version Kosmos. Comment pourrait-il en être autrement ? S’il est trop tôt pour dresser des conclusions qui seraient aujourd’hui hâtives, un premier bilan sera à effectuer en fin d’année, puis après l’ATP Cup. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il apparait malgré tout difficilement imaginable de voir Laver Cup, Coupe Davis et ATP Cup perdurer toutes les trois ensemble dans le temps. L’une en fera forcément les frais…
Crédits photo à la Une: Tim Wang