Le champion Britannique a conservé sa médaille d’or remportée il y a quatre ans à Londres au terme d’un match vraiment passionnant et d’une rare intensité, qui a vu les deux joueurs terminer cette partie épuisés.
Deux titres olympiques d’affilée
Andy Murray remporte à nouveau la médaille d’or, comme il y a quatre ans, à Londres. Pour y parvenir, il a dû vendre crânement sa peau, pour venir finalement à bout d’un Juan Martin Del Potro, qui a lui aussi poussé au-delà de ses limites, et qui conclut cette semaine fantastique par une médaille d’argent vraiment inattendue avant le début de ces jeux. L’Ecossais, pour sa part, a eu besoin de quatre sets et autant d’heures de jeu pour prendre le meilleur sur l’Argentin, qui a également eu l’occasion d’entraîner son adversaire dans, ce qui aurait pu être un fantastique cinquième set, lui, qui a mené à quatre reprises (avec le break en poche) dans la quatrième manche. La clarté et la lucidité de son jeu ne pouvaient toutefois s’apparenter à celle des meilleurs jours, la faute à la fatigue accumulée tout au long du tournoi. Murray lui, réalise un fantastique jumelage Wimbledon-Jeux Olympiques, qui lui avait échappé de peu en 2012, devenant le premier joueur de l’histoire à remporter deux fois de suite l’or olympique. Vivement le prochain US Open, qui devrait nous offrir un été plein de surprises. Pour Delpo, il s’agirait presque d’un miracle, compte tenu de ses nombreuses blessures à répétition, son caractère héroïque a également été mis en évidence par le soutien du public Brésilien qui a choisi son camp en étant à fond derrière l’Argentin, oui oui, vous avez bien lu.
Sur le circuit, Murray menait 5-2 dans son face à face avec Del Potro, la dernière confrontation directe entre les deux remontait au Masters 1000 d’Indian Wells en 2013, elle avait été favorable au géant de Tandil, qui l’avait emporté en trois sets. L’Argentin s’est invité à cette finale après avoir évincé, notamment, le numéro un mondial Novak Djokovic et Rafael Nadal en demi-finale samedi, alors qu’Andy a connu quelques soucis contre Fognini et Johnson, avant d’avoir la vie facile dans l’avant-dernier match contre Nishikori.
Le début de partie est immédiatement palpitant, caractérisé par un deuxième jeu qui a duré près de 20 minutes, dans lequel l’Ecossais a obtenu trois balles de break avant de finalement s’emparer de la mise en jeu adverse. La réaction du Sud Américain a été immédiate, bien aidé par un revers trivial de Murray qui termine dans le filet, pour rééquilibrer les débats après plus d’une demi-heure de match. Encore une fois, cependant, Palito ne parvient pas à remporter son service permettant à l’adversaire de reprendre à nouveau une avance confortable 3-1. Pas grandes choses à signaler jusqu’à 4-2, lorsque l’Argentin profite d’une erreur non provoquée du champion de Wimbledon pour rétablir l’équilibre une nouvelle fois. Les jeux de services des deux joueurs deviennent soudainement très bons, si bien qu’on a commencé à rêver d’un tie-break pour l’épilogue de ce premier set. Mais à 6-5, Andy obtient deux balles de break (et donc de set) à 15-40, la première s’envole, la faute à une erreur en retour, tandis que, sur la seconde, le Londonien d’adoption, avec un magnifique passing gagnant, envoie aux archives la fraction inaugurale après une heure et un quart de jeu.
Alors que l’on pensait voir Murray prendre le large, au vue de la fatigue accumulée par le Sud Américain, c’est au contraire, la tour de Tandil qui arrache le service de son adversaire dès le premier jeu de la deuxième manche, puis de confirmer derrière sur sa mise en jeu, non sans avoir effacé deux occasions de contre break immédiates. L’Ecossais tente de remédier à la légèreté accomplie, mais le service de son adversaire ne tremble pas, ce qui lui permet de conserver la marge acquise jusqu’à 5-3. Andy efface une balle de set à 30-40, puis en annule deux autres dans le dixième jeu dans lequel Delpo sert pour la manche. L’Argentin tremble, montre quelques signes de fatigue, mais, grâce à de bonnes premières, il réussit finalement à recoller à une manche partout.
Le troisième set se déroule sans gros dégâts dans les cinq premiers jeux. A 3-2, cependant, l’Argentin, met au grand jour toute sa fatigue mentale et physique, illustrées par les deux doubles fautes consécutives qui ouvrent la voie à l’Ecossais qui s’échappe pour mener 4-2. A signaler à 30-A, le fabuleux passing en coup droit du numéro deux mondial, bien aidé par l’approche de revers fébrile et du fond du court, de son adversaire. Palito accuse le coup d’une manière évidente. Pas de quoi toutefois faire sourciller le Britannique qui confirme son break sans le moindre problème, et à 5-2, il se permet même le luxe d’un retour gagnant qui lui offre le troisième set, face à un adversaire qui semble vraiment avoir épuisé toute son essence.
Del Potro lâche physiquement !
La quatrième manche débute par un échange de break, mais dans le troisième jeu, c’est encore l’Argentin qui reprend à nouveau le service du triple vainqueur en grand Chelem grâce à une volée superbe, après un faible passing de Murray arrêté par le filet. Juan Martin, cependant, n’a plus d’énergie, et Andy réalise le quatrième break en autant de tours de services. Rejoint à 3-3, Del Potro place un énorme coup, qui cette fois, lui offre la possibilité de servir pour le set à 5-4 et par la même occasion, l’opportunité de prolonger le match. L’Argentin annule courageusement trois balles de break, mais sur la quatrième, il force et laisse Murray recoller à cinq jeux partout. Dans le onzième game, Andy est mené 15-40, mais il s’en sort grâce à deux aces providentiels. Il remporte finalement son service mettant sous pression Del Potro à 5-6. Palito rate une balle pour s’offrir le tie-break, et après avoir annulé une balle de match avec un service gagnant, il s’expose aux attaques de Murray, l’une d’elles mettra fin aux débats après 4 heures et 5 minutes d’une lutte acharnée.
Plus tôt dans la journée, le Japonais Kei Nishikori s’emparait du bronze en prenant la troisième place après sa victoire face à Nadal (6-2, 6-7 (1/7), 6-3) mettant fin à 96 ans d’attente de son pays.
La réaction des deux hommes :
Andy Murray (Grande Bretagne) : « J’ai subi des défaites très difficiles lors des deux dernières années. J’ai perdu des finales en Grand Chelem. Avoir gagné deux grands tournois (Wimbledon et JO) cette année représentent beaucoup pour moi« , a expliqué Murray après le match. « Ces dix derniers jours ont été chargés d’émotions. J’ai été fier de porter le drapeau Britannique lors de la cérémonie d’ouverture et de remporter la médaille d’or », a ajouté l’Ecossais qui a disputé « l’une de (ses) grandes finales les plus difficiles« .
Juan Martin Del Potro (Argentine) : « C’est un moment qui restera gravé à vie dans mon esprit. Je ne pensais pas pouvoir réaliser un tel parcours au début du tournoi. C’est encore plus grand, c’est comme un rêve. Cette médaille d’argent vaut de l’or pour moi. Je ne peux pas croire que j’apporte une nouvelle médaille à mon pays. Je ne peux pas décrire ce que j’ai fait ce soir. La public m’a poussé et m’a permis de courir. Je n’ai jamais renoncé grâce à eux. Je voyais mon équipe, tous les Argentins qui étaient venus me soutenir pour cette finale. Mon pays était derrière moi. Je le ressentais sur le court. C’est la raison pour laquelle j’ai pu me battre jusqu’au dernier point. » La tour de Tandil savoure ces moments, lui que l’on disait presque perdu pour la petite balle jaune il y a encore un an. Son plaisir d’être sur le court est rafraîchissant (propos relayés par le site argentin Clarin). « J’ai joué contre Djokovic, Nadal et Murray. J’ai gagné les deux premiers avant de perdre contre le troisième. Je suis très satisfait de ce que j’ai accompli. Le tennis, c’est ma vie. J’ai beaucoup souffert quand je ne pouvais pas jouer et aujourd’hui, je suis à nouveau heureux. Tous les jours passés ici ont été merveilleux.«
Rio 2016 – Simple Messieurs: Résultats finaux !
Finale pour l’or : [2] Andy Murray (Grande Bretagne) bat Juan Martin Del Potro (Argentine) 7-5, 4-6, 6-2, 7-5.
Finale pour le bronze : [4] Kei Nishikori (Japon) bat [3] Rafael Nadal (Espagne) 6-2, 6-7 (1/7), 6-3.
Source Photo à la Une: tennismag.com