Après 3 finales perdues ici (2012, 2014 et 2015), Novak Djokovic a conjuré le sort et a brisé sa malédiction qui l’accompagnait ici en se défaisant d’Andy Murray en finale (3/6, 6/1, 6/2, 6/4). Il remporte donc le dernier titre du Grand Chelem qui manque à sa carrière. Décryptage.
Ce match était voué à rentrer dans l’histoire, car comme l’année dernière, où Stan Wawrinka avait triomphé de Djokovic en finale, un nouveau lauréat allait lever la Coupe des Mousquetaires. Le défi ultime, on le sait, pour le Serbe, auquel il ne manque que ce Majeur pour compléter sa panoplie, et une volonté de déjouer tous les pronostics pour l’Écossais qui avait à cœur de pouvoir remporter un troisième titre du Grand Chelem après ses triomphes à l’US Open (2012) et à Wimbledon (2013).
Deux premiers sets diamétralement opposés
Malgré avoir concédé le break d’entrée (1-0), Murray prenait rapidement la mesure de son adversaire en le breakant deux fois de suite pour se détacher 1-4. L’Écossais, à bloc, prenait la balle très tôt, et imprimait un rythme très fort, que le numéro 1 mondial avait parfois du mal à tenir. Car le numéro 2 mondial l’obligeait constamment à jouer un coup supplémentaire, et Djokovic, quelque peu agacé balançait ses coups, commettant de nombreuses fautes directes, inhabituelles pour lui. Malgré le fait d’avoir remporté pour la première fois sa mise en jeu (2-4), Djokovic n’arrivait pas à inquiéter plus que cela un Britannique sur le service de ce dernier. Au service pour le gain du premier set, Murray ne tremblait pas, et profitait d’une nouvelle faute en revers de son adversaire pour s’adjuger la première manche (3/6, 45′).
D’entrée de deuxième manche, Murray se procurait une première balle de break, que Djokovic écartait d’un smash gagnant. Et sur le jeu suivant, avec un Murray au service, c’était autour du protégé de Boris Becker de se procurer deux balles de break (15-40). Après avoir sauvé la première d’un deuxième service gagnant, Murray commettait finalement une double faute pour offrir le premier break de la manche à son adversaire (2-0), que ce dernier confirmait d’emblée (3-0).Plus en jambe, le Serbe prenait plus de risques. Et ces derniers s’avéraient payant, car après un nouveau jeu de retour très bien négocié, il réalisait le double break (5-1), et s’adjugeait la deuxième manche dans la foulée (6/1, 36′).
Djokovic écrit lui-même son histoire
Bien déterminé à ne pas laisser passer une nouvelle fois sa chance de remporter les Internationaux de France, le numéro 1 mondial continuait à imposer sa patte sur les échanges. Tout en contrôle, mais profitant aussi d’un énorme raté du Britannique sur une volée facile, le Serbe réalisait le break au troisième jeu de ce troisième set, pour se détacher ensuite 3-1. Et, l’Écossais, de plus en plus en-dedans physiquement et mentalement, tenait de moins en moins bien l’échange, et s’en remettait aux fautes de son adversaire pour ne pas couler. Mais ce n’était pas suffisant, Djokovic étant sur toute les balles, et donc sur cette amortie pourtant bien touchée par Murray : le Serbe réalisait le double break pour creuser encore un peu plus l’écart (4-1). Rien ne pouvait perturber un Djoker très serein, même pas 5 balles de débreak ,en faveur de Murray, effacées très calmement. Impeccable au service et dans la lignée du second set, Djokovic concluait ce troisième set pour mener deux manches à une (6/2, 46′).
A une manche de réaliser son rêve, Novak Djokovic ne baissait pas de régime, et incroyable au retour, il ne laissait aucune chance à son vis-à-vis pour lui assener un nouveau coup au moral et se détacher d’entrée de quatrième manche (2-0). Néanmoins, le Britannique continuait à se battre, et sauvait une balle de 4-1 (service Djokovic à suivre), de k.o. donc. Mais intraitable, Djokovic finissait par réaliser ce double break à 4-2 en sa faveur (5-2). Cependant, au moment de conclure, le Serbe se délitait, et Murray débreakait (5-3), avant de revenir à 5-4. Une nouvelle fois au service, le Djoker, malgré avoir manqué deux balles de match sur deux fautes sûrement dues au stress, concluait son œuvre sur une faute en revers de Murray, après un dernier échange d’anthologie (6/4, 53′).
Le Serbe rentre donc dans l’histoire en remportant le 12e Grand Chelem de sa carrière. Mais surtout il complète son palmarès, où seul Roland Garros lui manquait en terme de titre majeur. Il réalise également le Grand Chemlem à cheval sur deux saisons, sans oublier qu’il aura l’occasion, s’il reporte Wimbledon et US Open en cette fin d’année, de réaliser le Grand Chelem calendaire, ce qu’aucun joueur depuis Rod Laver en 1969 n’a plus jamais réalisé.