Face à la douleur que lui inflige sa hanche depuis plus de 3 ans, la tentation d’arrêter doit parfois être forte. Malgré tout, Andy Murray (123e à l’ATP) n’est pas de ceux qui abandonnent facilement. Dossier.
Après une blessure à la hanche qui l’a forcé à adopter une prothèse métallique et à mettre un long moment sa carrière sur pause, Andy Murray ne retrouvera surement jamais le physique qui lui avait fait atteindre les sommets, comme lors de son premier titre en grand chelem, à l’US Open en 2012, où il avait su renverser Novak Djokovic en 5 sets. Depuis, l’Écossais, par ailleurs double vainqueur de Wimbledon (2013, 2016), alterne les séquences intéressantes et de souffrance sur le court. Physiquement, c’est dur et ça se voit. Si bien que de nombreux observateurs du tennis se font de plus en plus pressants pour le pousser à tirer sa révérence.
Andy Murray continue son chemin malgré la douleur et les commentaires acerbes
Pourtant, Andy Murray ne se laisse pas abattre et continue son bonhomme de chemin, dans l’espoir de réaliser une saison 2021 la plus régulière possible. Finaliste du Challenger de Biella en février, Murray sait que la marche sera haute pour retrouver sa place sur le circuit ATP. D’ailleurs, les bookmakers n’ont plus guère confiance en lui. Par le passé, le natif de Glasgow, s’il ne réalisait que rarement des fulgurances, brillait par sa régularité, synonyme de cotes intéressantes chez les opérateurs de paris sportifs, à l’instar de ceux comparés sur le site https://ParisSportif.fr. Désormais, la donne est différente: lorsqu’il fut battu d’entrée par le Bulgare Egor Gerasimov à Montpellier fin février, Andy Murray ne revêtait qu’une cote à 1.55, loin des celles dont il faisait l’objet au sommet de sa carrière, notamment lorsqu’il était devenu numéro 1 mondial en 2016.
Pour autant, malgré les mauvaises langues et les commentaires désobligeants, Andy Murray a débloqué son compteur de victoires cette année sur le circuit principal d’une bien belle manière face à Robin Haase à Rotterdam (2/6, 7/6, 6/3). Une victoire synonyme de baume au cœur ainsi qu’une opportunité de répondre à ceux qui l’encouragent à arrêter, en atteste sa sortie dans la foulée en conférence de presse.
Depuis que je suis revenu et que j’ai commencé à jouer avec une hanche en métal, j’ai battu quelques très bons joueurs. Pourquoi devrais-je arrêter ? Donnez-moi une bonne raison pour laquelle je devrais arrêter de jouer. Avec cette hanche, je peux toujours rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde. Je trouve que c’est assez amusant. »
Andy Murray pragmatique au regard des critiques dont il fait l’objet.
Un improbable come-back après être revenu de l’enfer
Depuis 2017, la carrière d’Andy Murray a pris un tournant qui mêle phases cauchemardesques et ode à l’abnégation. Sérieusement touché à la hanche en 2017 et opéré début 2018, Andy Murray n’avait pu jouer que quelques tournois fin 2018. Sa hanche le faisant toujours souffrir, l’Écossais pensait avoir touché le bout lors de l’Open d’Australie 2019.
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Annonçant sa probable future retraite sportive après le tournoi de Wimbledon de juillet 2019, Andy Murray fond en larmes en conférence de presse. Il n’a alors aucune certitudes de pouvoir tenir jusque-là, et malgré une défaite encourageante face à Roberto Bautista-Agut, tous les observateurs pensent que c’est fini. Pourtant il se bat, gère soigneusement ses apparitions sur le court et réalise finalement une belle fin de saison 2019, ponctuée par un titre à Anvers, qui lui vaudra de recevoir l’ATP Awards du come-back de l’année.
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Après une année 2020 quasi-blanche, comme pour la plupart des joueurs du circuit, du fait de l’épidémie de coronavirus, Andy Murray aborde cette saison 2021 plus relâché que jamais, à mi-chemin entre un come-back improbable qu’il espère prolonger, et une retraite qui lui faudra bien entériner un jour sous peine de souffrir de dommages physiques irrémédiables pour le restant de sa vie. Pour Andy Murray, l’équation semble devenue simple: le simple fait d’être sur le court constitue une victoire en soi. Cela déteint dans ses propos, comme ceux cités précédemment.
Être sur le court et prendre du plaisir: la philosophie d’Andy Murray
Il est aujourd’hui impossible de fixer des objectifs comptables à Andy Murray car son physique est trop incertain. À 33 ans, tout ce qu’on peut lui souhaiter, c’est de continuer à prendre du plaisir, à titiller ses adversaires et à remporter le plus de matches possible. Impossible également de sortir une boule de cristal et de savoir ce qui se passera dans les prochaines semaines, dans les prochains mois. Andy Murray est un joueur qui nous a déjà surpris en revenant de l’enfer. Attachant dans sa conquête acharnée du Graal suprême sur « ses » terres à Wimbledon jusqu’à la consécration en 2013, Andy Murray continue à sa manière d’être une référence sur le circuit, non plus au travers de son armoire à trophées, mais au travers de son état d’esprit irréprochable.