Pour ne pas oublier ce qu’il s’était passé à Luzenac à l’aube de la saison 2014-2015 , et pour que vous compreniez ce qu’il s’est réellement passé au cœur des Pyrénées, nous vous proposons les témoignages exclusifs d’Alain Canale ( voir première partie ), président du Luzenac Ariège Pyrénées ainsi que celui de Sébastien Mignotte, actuel entraîneur du LAP.
Au Stade: Qui êtes-vous Sébastien Mignotte ?
Sébastien Mignotte: Je suis l’entraîneur de la première équipe de Luzenac, nous évoluons actuellement en DHR ( ndlr, pendant cette interview, Luzenac n’était pas encore monté en division d’honneur). J’ai aussi été joueur de Luzenac, pendant 15 ans. Cette saison a été ma première saison en tant qu’entraîneur.
Vous êtes un défenseur qui a été formé par le centre de formation de Toulouse, puis vous avez évolué avec l’équipe réserve de cette même équipe de 1998 à 2000, puis vous arrivez en plein cœur d’un petit village des Pyrénées nommé Luzenac, vous êtes un peu chez vous au LAP ?
Oui tout à fait, Luzenac est un peu ma deuxième famille, ils m’ont vu grandir, car quand je suis arrivé je n’avais que 19 ans. J’ai fait toute ma carrière dans ce club, car j’ai pu trouver des valeurs à Luzenac qui sont les miennes, je me suis donc reconnu dans l’image qu’essayait de donner le club.
Vous avez passé un été 2014 très compliqué, d’un point de vu personnel ?
Oui tout à fait, nous avons réussi à donner un espoir de réussite à tous les gens qui nous ont toujours soutenu. La montée en Ligue 2 était inespérée, et nous avons réussi à créer l’exploit. Les décisions qui ont été prisent nous concernant nous ont renvoyé au plus bas niveau national. Nous avons du tout reprendre à 0. Nous ne voulions surtout pas que le club meurt. Le chemin a été difficile depuis plus de 10 mois, mais notre travail commence à porter ses fruits.
Quel poste occupiez vous pendant l’été 2014 ? Vous courriez toutes les semaines à Paris ou vous restiez plutôt proche de vos joueurs ?
Non je restais proche du groupe professionnel. On essayez du mieux que nous pouvions de se concentrer sur l’aspect sportif, ce qui était très difficile. Les personnes qui allaient à Paris étaient celles qui s’occupaient de la partie administratif et juridique, comme l’ancien président Monsieur Ducros, ou encore Fabien Barthez. On s’est occupé du terrain jusqu’au dernier jour.
Cette situation a du être dure à vivre pour vos joueurs ?
Oui tout à fait. Mais plus pour certains que pour d’autres. Surtout pour ceux qui allait être sur le point de signer leur premier contrat pro et qui sont encore à l’heure actuelle, au chômage. Heureusement d’autres joueurs ont pu rebondir ailleurs, c’était vraiment un groupe de qualité.
Quel est le moral de vos joueurs aujourd’hui ?
Le moral de mes joueurs est très bon. En effet, le groupe qui constitue l’équipe de Luzenac était un groupe prévu pour joueur en tant qu’équipe réserve en DH. Ils ont accepté de reprendre le projet avec moi en début d’année et de nous aider à reconstruire le club. Ce qui ont souffert le plus étaient ceux qui faisait parti du groupe pro.
Quel est votre plus beau souvenir dans le foot, après ce que vous avez vécu ?
Mon plus beau souvenir ? Mon dernier match en tant que joueur sans hésiter ! C’était à l’extérieur sur le terrain de Carquefou le 10 mai dernier, ou devant toute ma famille et tous mes proches, j’ai marqué le but de la victoire. Après au niveau du meilleur souvenir collectif, la montée en National de Luzenac fut aussi magique.
Comme votre président Alain Canale, êtes-vous en colère contre les instances du foot Français ?
Non, je ne pense pas que je vive avec un sentiment de colère, mais plutôt avec une énorme déception. Mais j’ai tout de suite basculé sur le nouveau projet. Je voulais surtout que le club ne meurt pas. Après je ne dit pas que nous y sommes arrivés, mais nous sommes en passe d’obtenir notre accession en DH ( ndlr, ce qui a été fait ), ce qui était inespéré en début de saison.
En conclusion, nous avons bien compris que pour vous, la page était définitivement tournée, et que vous étiez tourné maintenant vers l’avenir, quels sont les objectifs à long terme?
A moyen terme, nous visons la CFA2, car nous sommes conscient de la problématique financière actuelle qui est la notre. Si un jour nous remontons en CFA2, ce sera réellement un exploit. Nous avons donc des objectifs modérés par rapport à notre club, à notre ville, et à nos infrastructures.
Crédits photo à la une: luzenacap.fr