Au Stade est parti à la rencontre de Jérémy Choplin, défenseur d’expérience des Chamois Niortais. Sa carrière, son avenir, ou encore son actualité: Jérémy Choplin se confie en toute clarté.
Au Stade: Pour débuter l’interview, peux-tu te présenter brièvement à nos lecteurs ?
Jérémy Choplin: Je m’appelle Jérémy Choplin, j’ai actuellement 31 ans, et je suis défenseur du club des Chamois Niortais qui évolue en Ligue 2. J’entame ma deuxième saison avec Niort. Auparavant, j’ai évolué à Metz (de 2013 à 2015, ndlr), mais aussi à Bastia (de 2010 à 2013, ndlr), tandis que j’ai été formé au Mans de 2002 à 2007.
En tout, tu as connu trois montées dans ta carrière (deux avec Bastia et une avec Metz). Laquelle te semble la plus forte en émotions ?
Toutes les montées sont différentes et c’est difficile de les comparer. Les deux avec Bastia ont été très importantes pour le club étant donné que celui-ci était tombé très bas en National, tandis que celle à Metz a tout de même été importante dans ma carrière. Mais s’il fallait en retenir deux, ce serait celles avec Bastia car elles ont été agrémentées de deux titres de champion de France (en National et en Ligue 2, ndlr), qui furent mes deux premiers titres.
A part Niort, Il y avait des clubs très intéressés. Mais financièrement ça ne suivait pas du tout
La descente de Metz en Ligue 2 officialisée (lors de la saison 2014-2015), une réduction de masse salariale s’imposait. Tu as donc été contraint de partir de la Moselle. Pourquoi avoir choisi de te rendre à Niort, alors même que d’autres clubs de Ligue 2 étaient intéressés par ton profil ?
Je ne vais pas te cacher que beaucoup de clubs étaient intéressés par mon profil (Nancy*, Lens, Auxerre, et Brest selon nos informations, ndlr). Mais je t’avoue que financièrement ça ne suivait pas du tout. Ils voulaient que je devienne un cadre dans leur équipe, mais le salaire proposé n’était pas du tout équivalent au poste souhaité. Niort s’était alors manifesté, en me mettant en avant une équipe compétitive pour cette saison 2015-2016. Bon, les résultats n’ont pas forcément suivi, mais ça ne peut que s’améliorer ! (rires)
Est-ce que tu as été touché par le fait que le club grenat ne te conserve pas ?
Oui, c’est sûr que j’ai été très déçu, surtout après une montée en Ligue 1. En plus, j’avais joué tous les matches la première année en Ligue 2, puis j’ai joué un peu plus de 20 matches en Ligue 1 l’année suivante. Dans le monde du sport professionnel il n’y a pas de pitié, c’est le milieu du foot qui veut ça. Il fallait donc vite rebondir et enchaîner avec une belle saison derrière.
Cette saison, tu as joué près de 37 matches avec les Chamois Niortais. Comment analyses-tu ta saison personnelle ?
Sur le plan personnel, cela a été difficile pour moi. En fait, j’ai débuté la saison en retard; je suis arrivé à Niort seulement dix jours avant la reprise du championnat ! J’ai donc eu une préparation tronquée, à cause notamment de ma mise à l’écart au FC Metz (en instance de départ, Jérémy Choplin et Johann Carrasso furent mis à l’écart, ndlr). Les premiers mois ont été très difficiles pour moi, surtout qu’on n’a pas réussi à acquérir des automatismes, et qu’on a enchainé les mauvais résultats. Pour résumer ma saison 2015-2016, on peut dire que les 6 premiers mois ont été très difficiles, tandis que les 6 suivants ont été beaucoup plu aboutis.
Avec une médiocre 16e place en 2015-2016 (avec seulement trois points d’avance sur Evian premier relégable), qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
Si on avait eu la réponse, on aurait réussi à redresser la barre ! (rires) Plus sérieusement, on n’a pas réussi à avoir la stabilité d’une équipe qui visait quand même le maintien pour ne pas dire la première moitié de tableau. On avait des joueurs très prometteurs, mais avec un surplus de jeunesse je pense. Après, le recrutement cet été est ambitieux (voir par ailleurs), donc ça ira mieux en 2016-2017.
Cet été, le club des Deux-Sèvres a frappé fort sur le marché des transferts en recrutant notamment Jonathan Brison (Saint-Etienne), Romain Grange (Paris FC) et surtout Aliou Dembélé (FBB01). L’effectif semble plus complet et plus expérimenté que l’an passé, de quoi envisager une montée en Ligue 1 ?
On ne sait jamais, mais évidemment que ça nous plairait d’être l’équipe surprise ! (rires) Mais avant tout cela, il faut déjà que les joueurs arrivent à s’adapter et que l’on trouve tous ensemble des automatismes indispensables pour démarrer très fort le début de saison avec notamment la réception de Lens dès la première journée. On espère en tout cas faire bien mieux que l’année dernière, mais la montée en Ligue 1 n’est pas du tout d’actualité au vu de notre saison 2015-2016 très difficile.
J’espère apporter mon aide au Mans plus tard
Que penses-tu de l’arrivée de Denis Renaud à Niort ? Sa dernière expérience avec le Paris FC fut désastreuse…
Au vu des premiers entrainements collectifs de début de saison, je pense que c’est un très bon choix. Un choix intelligent vis-à-vis du coaching, mais aussi vis-à-vis du recrutement estival qui est, à l’heure actuelle, cohérent et efficace. Les premiers entrainements sous son air sont axés sur le jeu avec ballon, et lui et son adjoint sont très à l’écoute. J’espère que ça philosophie de jeu va nous faire passer une très belle saison, mais pour le moment, tout se passe très bien.
Tu as été formé au Mans, lors de la belle époque des mucistes. La situation actuelle du club te touche-t-elle (le club évolue actuellement en CFA 2) ?
Oui cela me touche. J’ai passé de nombreuses années là-bas, pour ne pas dire toute ma jeunesse. Je suis très triste quand je vois la situation actuelle du club, alors que malgré les problèmes, rien n’a changé… J’espère apporter mon aide au Mans plus tard, mais avant ça il faudrait qu’il remonte au haut niveau.
Quand tu annonces que « tu espères apporter ton aide au Mans plus tard », qu’entends-tu par là ?
Pour le moment, le club est un peu trop bas sur le plan sportif pour que j’y retourne maintenant, mais pourquoi pas y retourner pour y jouer dans quelques années, si le club arrive à remonter de quelques divisions, ou y retourner dans le cadre d’une après carrière. En tout cas je sais que mon petit frère (Romain Choplin, 29 ans, milieu offensif d’Angoulême en CFA 2, ndlr) est en contact avec eux pour revenir là-bas. Pour mon cas personnel, c’est encore très flou.
En 2013, alors que tu venais de réaliser une saison de Ligue 1 avec Bastia, tu quittes le club corse pour signer en Ligue 2, à Metz. Pourquoi ce choix de carrière ?
Cela faisait trois ans que j’étais à Bastia, et Metz est arrivé en faisant une belle offre au club, pour un projet intéressant et ambitieux sur trois années. Beaucoup m’ont reproché de partir de Bastia alors que j’avais une place de titulaire en L1, mais il faut savoir que j’avais déjà tout connu avec Bastia. Quand un club avec l’histoire et les infrastructures de Metz te veut, tu fais le choix de partir. Après, j’ai toujours fait des bons choix dans ma carrière, et celui-ci en fait partie. De plus, je ne voulais pas prendre le risque de rester en Corse et d’arriver en fin de contrat sans rien avoir après.
L’arrivant Jonathan Brison a indiqué qu’il « espérait que Niort soit son dernier club ». Penses-tu la même chose pour ton cas personnel ?
Non, je ne pense pas. Si moi je dois rester encore 5-6 ans à Niort, oui pourquoi pas. Après, j’ai 31 ans et j’ai une forme physique en parfait état . Je n’ai jamais connu de blessure dans ma carrière, et j’enchaine facilement 30 matchs par saison. Donc étant donné que je ne me sens pas du tout vieux physiquement et mentalement, j’espère encore avoir de nombreuses années devant moi.
Seras-tu de la partie avec Niort cette saison ?
Tout peut arriver dans le foot. Mais, pour le moment, je suis à 100% avec Niort, et je me prépare pour la saison à venir en me disant que je serais Niortais pour la reprise du championnat. Mais je tiens à dire que je me sens très bien dans le club.
As-tu eu des propositions sérieuses cet été ?
J’ai eu quelques contacts en début de mercato, mais rien de plus. Beaucoup de clubs prennent contact avec des joueurs durant la période des transferts, mais souvent rien de concret. De toute façon, j’ai un bon de sortie des dirigeants Niortais en cas d’une belle offre. Pour le moment, avec l’arrivée du nouvel entraineur ainsi que la mise en place du recrutement actuel, j’ai décidé de rester ici.
Propos recueillis par Nicolas Tanner. @Nicolas_Tanner
* Il nous a indiqué, en off, que des discussions avancées avec Nancy étaient bien présentes à cette époque-là, mais que la rivalité entre Metz et Nancy était trop forte pour le faire signer à l’ASNL.
Photo à la une: Benoit Felace – www.chamoisniortais.fr