Candidat déclaré dans les dernières minutes avant le vote, mais à la manoeuvre discrètement depuis quelque temps déjà, l’ancien président de l’OM Vincent Labrune a été élu président de la LFP. Une victoire étriquée qui réveille et renforce certaines divisions à l’oeuvre dans le football français.
Rien ne s’est passé comme prévu au pavillon Kléber à Paris. Alors que Michel Denisot, appuyé par le président de la FFF Noël Le Graët, et par certains présidents de premier plan en L1 (Jean-Michel Aulas, Nasser al-Khelaïfi), devait être sereinement élu à la tête de la LFP en remplacement de Nathalie Boy de la Tour, tout a basculé. Personne ne pouvait s’en douter tant il aime cultiver la discrétion, mais Vincent Labrune, encouragé par certains présidents de Ligue 1 dont il est proche (Jean-Pierre Caillot de Reims, Laurent Nicollin de Montpellier, Loïc Fery de Lorient ou encore Waldemar Kita de Nantes), avait préparé son coup. Personne n’avait vu venir les ambitions de celui qui fut à la tête de l’OM entre 2011 et 2016, et cela a probablement fait plus qu’aider le principal intéressé.
Une victoire étriquée
Alors que son nom n’a jamais filtré dans les médias, la candidature de Vincent Labrune a donc tout changé. Appuyé par certains présidents de Ligue 1, donc, et représentant une alternative crédible à Michel Denisot, accusé de favoriser l’emprise de la FFF sur la LFP et d’être le pantin des puissants présidents lyonnais et parisien, ce dernier a finalement été élu avec 15 voix contre 10 lors du conseil d’administration de la Ligue. Prise dans son ensemble, sa victoire paraît malgré tout très étriquée puisque l’assemblée générale ne lui a pas accordé la majorité de ses voix (47% seulement), sans conséquence finale sur son élection.
Vincent Labrune devra rapidement mouiller la chemise
Alors que sa présidence à l’OM n’a jamais été de tout repos, Vincent Labrune va désormais devoir avancer ses pions à la tête de la LFP. Il devra d’abord changer de directeur général, puisque Didier Quillot a déjà annoncé son départ. Alors qu’il devrait faire appel à des hommes du cru pour l’aider à gouverner une institution plus divisée que jamais et pas acquise à sa cause, Vincent Labrune devra rapidement mouiller la chemise, alors que les dossiers chauds ne manqueront pas dans les prochaines semaines, entre gestion d’une saison rendue compliquée par l’épidémie de Covid-19, réforme de la gouvernance et de la prise de décision au sein de la Ligue.
Crédits photo à la Une: Supporterhéninois