Un temps pressenti pour prendre les rênes du Borussia Mönchengladbach la saison prochaine, Xabi Alonso a finalement prolongé à la Real Sociedad, club dont il entraîne l’équipe réserve. Pour autant, l’ancien joueur du Bayern Munich entend bien s’approprier le banc d’une grande équipe européenne. Dossier.
Bon nombre observateurs avisés avaient quitté Xabi Alonso un soir de mai 2017, au terme d’un match opposant le Bayern Munich au FC Fribourg (4-1). Sorti à la 80e minute de jeu de la rencontre, le natif de Tolosa avait refermé ce jour-là le premier chapitre de sa vie: il avait mis fin à sa carrière de footballeur professionnel. Milieu défensif de génie, qui a notamment fait les beaux jours de Liverpool et du Real Madrid, Alonso n’en a pas pour autant fini avec le foot.
Une reconversion active et rapide
Après l’annonce de sa fin de carrière, Xabi Alonso avait rapidement évoqué son envie, dans la presse allemande, de « faire une pause« . Mais, pour autant, cette pause ne rimait pas avec inactivité: pendant près d’un an, l’ancien international espagnol (113 sélections) a écumé les bancs de touche pour préparer un diplôme d’entraîneur. Au point de devenir l’entraîneur des U13 du Real Madrid en août 2018, soit un an après son dernier match chez les pros. Une première expérience réussie: les jeunes pousses qu’il a entraînées ont fini premières de leur poule, en demeurant invaincues en championnat.
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Une réussite qu’il convient cependant de nuancer: si ce tableau de chasse aurait impressionné chez les seniors, il n’en reste pas moins que, compte tenu du niveau en U13 et de la qualité du centre de formation du Real Madrid, ces résultats semblaient davantage relever du minimum syndical. D’autant plus que, cette année-là, les U13 de Xabi Alonso n’ont pas remporté les phases finales nationales de leur catégorie – ce ne sera le cas que la saison suivante, toujours sous la houlette du champion du monde 2010.
Un retour à la Real Sociedad risqué mais ponctué de réussite
Après deux saisons passées sur le banc des U13 de la Maison Blanche, Xabi Alonso s’engage avec la Real Sociedad, pour entraîner son équipe réserve, évoluant en Segunda B – l’équivalent de la troisième division espagnole. Un choix qui ne relève pas du hasard: s’il n’y a pas été formé, c’est là-bas qu’Alonso y a fait ses premiers pas chez les professionnels en tant que joueur. Quatre saisons (2000-2004) durant lesquelles il a pu, progressivement, apprendre le métier, passant de supplétif à capitaine, goûtant également aux joies de la Ligue des champions en 2003-2004 après que le club ait terminé deuxième du championnat derrière les Galactiques du Real Madrid.
Après le temps des premières armes, est donc désormais venu le temps de la première confirmation pour Xabi Alonso en Segunda B, à un niveau davantage périlleux, loin de l’euphorie et du folklore du foot U13. Cette arrivée sur le banc de la Real Sociedad est également synonyme d’un renouveau pour Alonso: l’occasion de donner un nouvel élan à sa jeune carrière de technicien. Mais l’aventure n’était pas sans risque: en cas de succès, Xabi Alonso aurait vu ses détracteurs expliquer qu’à ce niveau et au regard de la qualité de l’effectif de la Real Sociedad, la réussite était la moindre des choses; en cas d’échec, les critiques auraient été acerbes, qu’importe qu’il n’ait validé ses diplômes d’entraineur que deux ans auparavant puisque son statut de double vainqueur de la Ligue des champions implique de facto la réussite.
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Après une première année d’adaptation, Xabi Alonso semble exceller cette saison avec la réserve de la Real Sociedad. Leader de son groupe – la troisième division espagnole est composée de quatre groupes de vingt équipes – son équipe semble taillée pour le titre, qu’elle n’a encore jamais remporté, alors que son groupe comporte de nombreuses réserves peu ou prou prestigieuses – celles de l’Athletic Bilbao, du Deportivo Alavès ou encore d’Osasuna.
Xabi Alonso à l’heure de la maturité
Ses premières expériences au Real Madrid et à la Real Sociedad, couplées à sa solide expérience du plus haut niveau au regard de ses dix-sept années passées en tant que joueur pro dans les plus grands clubs européens, font de Xabi Alonso un entraîneur désormais capable d’entraîner une équipe première parmi le Big-5 européen. Récemment, selon les informations du journal allemand Bild confirmées par le média spécialiste Goal, Alonso s’était d’ailleurs mis d’accord avec les dirigeants du Borussia Mönchengladbach pour remplacer Marco Rose sur le banc. Le challenge paraissait intéressant pour Xabi Alonso car le club allemand est toujours en course pour une qualification en Ligue des champions même si, avec une cote de 35,00 pour une place dans Top 4 final, il part de loin derrière les favoris que sont Wolfsburg, l’Eintraht Francfort, le Borussia Dortmund et le Bayer Leverkusen. Qu’importe: quelle que soit la destinée européenne de Mönchengladbach l’an prochain, elle se fera sans Xabi Alonso car le transfert a, semble-t-il, capoté puisque la Real Sociedad a officialisé sa prolongation jusqu’en juin 2022.
✍ COMUNICADO OFICIAL | @XabiAlonso renueva hasta 2022#Zubieta | #AurreraReala pic.twitter.com/VFlSqGJedP
— Real Sociedad Fútbol (@RealSociedad) March 26, 2021
Xabi Alonso veut visiblement se donner du temps: celui de se perfectionner encore une saison supplémentaire en Segunda B avant de se lancer dans le grand bain. Il faut dire que les prétendants pour le recruter ne manquent pas. En effet, selon les informations publiées par Eurosport Espagne, outre le Borussia Mönchengladbach, Leverkusen était également sur les rangs pour tenter de l’enrôler, mais aussi Manchester City – afin de devenir l’adjoint de Pep Guardiola. Une chose est sûre: si Xabi Alonso souhaite entraîner une équipe première de l’un des cinq grands championnats européens, ce dernier devra sans doute quitter la Real Sociedad, dont l’équipe fanion est pour le moment accaparée par le réputé et respecté Imanol Alguacil, un Basque de naissance sous contrat jusqu’en juin 2023. Mais que l’ascension d’Alonso semble irrésistible.