Dans une confrontation 100% européenne, la Suède est venue à bout de la Suisse au terme d’un match serré, avec peu d’occasions mais de l’envie. La star Forsberg a respecté son rang en envoyant son pays en quarts de finale de la Coupe du Monde pour la première fois depuis 24 ans. La Suisse, elle, reste fidèle à elle-même en sortant en huitièmes.
Un combat tactique
Avec deux blocs bien regroupés, dont une Suède toujours aussi maîtresse en défense, le match fut fermé pendant longtemps, mais pas ennuyeux. Les deux camps n’ont pas pêché par envie mais par leur déchet technique récurrent, offrant une ribambelle de mauvais choix dans les trente derniers mètres. La Suisse a souffert proche de la surface suédoise très bien gardée par une ligne de quatre intraitable emmenée par l’inévitable capitaine Granqvist. La Suède, elle, s’est montrée plus incisive en première période mais a fait preuve d’une grande maladresse devant le but, en témoigne cette reprise d’Ekdal juste avant la pause qui s’est envolée dans le ciel de Saint-Pétersbourg alors que le milieu de terrain était seul devant le but. Sommer s’est illustré une seule fois côté suisse, sortant magistralement une reprise de Berg (28ème), bien peu en réussite sur ce match comme depuis le début du Mondial. Face à une défense compacte, la Suisse a tenté de passer par les côtés là où Lichtsteiner, habituel capitaine, a manqué par sa suspension. Trop imprécis dans ses centres malgré une domination large dans le domaine (39 centres !), la Nati n’a pu prétendre à mieux. Elle a d’ailleurs dominé dans de nombreux secteurs du jeu, en témoigne des statistiques à son avantage: 67,3% de possession, 556 passes contre 274, 11 corners à 3, 18 tirs à 12 dont 4 cadrés contre 3. Il aura manqué la finition et de la réussite aux Suisses.
La lumière est venue de Forsberg
Dans ce match indécis, c’est la Suède qui a trouvé la faille, la seule du match, à la 66ème minute. Toivonen décale bien Emil Forsberg à l’entrée de la surface. Le joueur du RB Leipzig fait la différence sur son contrôle par une feinte de corps avant d’enchaîner du droit. Akanji dévie malencontreusement le ballon et trompe Sommer. C’est tout ce qu’il fallait à la Suède pour passer en quarts de finale pour la première fois depuis 1994, année où elle avait fini troisième de la Coupe du Monde américaine. Elle a d’ailleurs failli obtenir un penalty en toute fin de match lorsque Lang a bousculé Olsson juste devant la surface en position de dernier défenseur. Le latéral droit suisse est expulsé tandis que l’arbitre annule grâce à la VAR le penalty qu’il avait initialement accordé aux suédois. Toivonen frappe ce dernier coup-franc que Sommer repousse avant que Damir Skomina ne siffle la fin du match.
C’est une nouvelle désillusion pour des suisses qui pensaient enfin atteindre les quarts de finale pour la première fois depuis le Mondial qu’ils avaient organisé en 1954. Après 1994 (0-3 contre l’Espagne), 2006 et la séance de tirs au but terrible contre l’Ukraine (0-0, 0-3 T.A.B) et 2014 et le but de Di Maria à la 117ème minute de jeu pour l’Argentine, la Nati est sortie en huitièmes de finale. La Suède, elle, aura fort à faire samedi prochain à Samara puisqu’elle affrontera soit la Colombie soit l’Angleterre.
Crédits photo à la Une: H4stings