Contre performance, critiques, bad buzz. Voici les maîtres mots de la semaine noire que vit le Stade Rennais, à l’approche de recevoir le LOSC pour la 10e journée de Ligue 1 Conforama, ce samedi, dans un duel de « malades ». La crise rennaise ne constitue pas une réelle surprise, tant le club breton les enchaîne, saison après saison, et cela quel que soit le technicien en place. Retour sur l’atmosphère pesante qui règne au Stade Rennais et sur les origines de ce malaise.
Un début de saison catastrophique, une tension palpable
Si le Stade Rennais est un club historique du championnat de Ligue 1 puisqu’il en est à sa 24e saison consécutive sur un total de 61 saisons dans l’élite du football français, il ne brille pas forcément par son palmarès en termes de trophées. En effet, le club breton n’a à son actif que deux Coupes de France (1965 et 1971) et deux titres de champion de France de Ligue 2 (1956 et 1983). Une longue période de disette qui commence à agacer ses supporters, qui réagissent de manière virulente à un début de saison plus que moyen de leur équipe qui n’a récolté que 6 petits points en 9 rencontres (1 victoire, 3 matches nuls, 5 défaites). Il s’agit de la pire entame de saison des rennais depuis la saison 2002-2003.
En début de semaine, plusieurs médias annonçaient l’éviction de René Ruello de la présidence du Stade Rennais et la forte probabilité que l’entraîneur du club, Christian Gourcuff, subisse le même sort. Or, à la surprise générale, le club a mis fin aux spéculations et a apporté son soutien à son président par le biais d’un communiqué diffusé sur son site internet. Le club ne cède pas à la pression médiatique et fait confiance à son duo, mais une atmosphère très tendue est palpable du côté de la Piverdière, où sont organisés des séances d’entraînement à huis-clos depuis mardi et ce jusqu’à la rencontre face au LOSC de Bielsa. Pire encore, la traditionnelle (et obligatoire) conférence de presse organisée l’avant veille ou la veille d’une rencontre de Ligue 1 en présence du coach et d’un joueur a été annulée par le club. Preuve sans doute que l’incertitude plane dans le ciel rouge et noir et qu’un résultat autre qu’une victoire samedi soir ferait tomber l’épée de Damoclès menaçant le président rennais et son technicien.
Une instabilité constante
Depuis le début des années 2000, 11 entraîneurs se sont succédés sur le banc du SRFC, et seul Frédéric Antonetti est resté plus de 3 saisons à la tête de l’équipe bretonne, permettant notamment à cette dernière de se qualifier en Ligue Europa au cours de la saison 2010-2011. Il guide son équipe jusqu’en finale de Coupe de la Ligue en 2012-2013 sans parvenir à offrir le premier trophée au Stade Rennais depuis 1971, puisqu’il s’incline face à l’AS Saint-Étienne. Malheureusement (ou heureusement, c’est selon) pour le club, il décide de ne pas prolonger son contrat et termine son expérience d’entraîneur à la fin de la saison 2012-2013.
A la suite de ces années plus ou moins réussies avec Frédéric Antonetti, le Stade Rennais pense réussir un gros coup en débauchant Philippe Montanier qui sortait d’une très belle quatrième place de Liga qualifiant la Real Sociedad pour la Ligue des champions. La première saison de l’ère Montanier n’est malheureusement pas une réussite. Malgré une finale de Coupe de France, perdue face au voisin breton Guingamp, l’équipe rouge et noire termine 12e en Ligue 1. Les moyens sont mis en œuvre pour faire en sorte de basculer dans un nouveau cycle. Vingt nouveaux joueurs intègrent l’effectif à l’intersaison (!) mais cela ne suffit pas pour accrocher une place européenne en fin de saison 2014-2015. L’objectif n’est pas atteint, mais la direction du club conforte Philippe Montanier et prolonge le contrat du Normand jusqu’en 2019. Cependant, un soir de janvier 2016, une défaite en Coupe de France face à un pensionnaire de Ligue 2 (Bourg-en-Bresse) conduira la direction du club à limoger Philippe Montanier, pourtant 6e de Ligue 1 à 3 points du podium.
Son remplaçant, Rolland Courbis, ne fait pas mieux que son prédécesseur et ne finira même pas la saison sur le banc rennais, remplacé par Christian Gourcuff. La suite, nous la connaissons tous. Le Stade Rennais n’a gagné que 5 rencontres officielles dans toute l’année 2017, et plonge un peu plus dans la crise jour après jour. Sans victoire face à Lille ce samedi, l’atmosphère pesante pourrait virer à l’explosion.
Crédits photo à la une: Lektz