Pendant l’Euro 2016, avec le Portugal, il a époustouflé, épaté, obnubilé l’Europe de par son talent à l’état pur. « Il » c’est le jeune Renato Sanchez, âgé de seulement 18 ans – ou peut être 23 ans*. Au Stade est donc parti sur les traces de celui dont les dribles et autres perforations offensives ont permis au Portugal de remporter l’Euro.
Il a explosé cette saison
Petit et fluet à ses débuts, Renato Sanchez ne commencera le football qu’à l’âge de huit ans, dans le modeste club d’Águias da Musgueira (qui évolue en Divisão Honra AF Lisboa). Mais il sera rapidement intégré, un an après avoir commencé le football, au centre de formation du grand Benfica Lisbonne. Il va rapidement faire ses preuves sur la scène internationale en devenant un titulaire indiscutable des sélections de jeunes de la Seleçao (U15, U16, puis U17). Il intégrera alors l’équipe réserve du Benfica (évoluant en deuxième division) en octobre 2014. Un an plus tard quasi jour pour jour, il dispute le premier match de sa carrière en Liga NOS (première division portugaise) en rentrant en cours de jeu avec l’équipe première du Benfica Lisbonne. Les dirigeants Águias vont rapidement comprendre la qualité intrinsèque du jeune prodige, et lui feront signer un contrat comportant une clause libératoire de 45 millions d’euros – rien que ça -, le liant jusqu’en 2021 avec les Rouges. Il deviendra alors le plus jeune joueur à évoluer en Ligue des Champions (le 25 novembre 2015 face au FC Astana), et s’octroiera le titre de plus jeune buteur du Benfica au cours du 21e siècle (le 5 décembre dernier). La carrière du petit Renato était lancée.
Fernando Santos, sélectionneur de l’équipe nationale du Portugal, sélectionne Renato Sanchez – qu’il a bien connu lors de sa formation -, pour les matches amicaux de la Seleçao en mars 2016 (il rentrera en fin de match face à la Bulgarie). C’est donc tout logiquement que « Bulo » comme le surnomment ses proches, fêtera sa première titularisation chez les A lors du quart de finale de l’Euro 2016 face à la Pologne, où il marquera même le but égalisateur (victoire finale du Portugal 1-1, 5-2 tab). Une titularisation et un but aussi précieux soient-ils qui vont catapulter le jeune garçon au rang des superstars de l’équipe ibérique, commençant même à faire de l’ombre à un certain CR7.
Un profil de jeu très recherché
Mais si le Bayern Munich a fait chauffer son chéquier (voir par ailleurs) pour s’offrir le bijou qui est à l’aise aussi bien dans l’axe qu’à gauche, c’est avant tout dû au style de jeu bien particulier de ce dernier. En effet, Renato Sanches a une forte capacité à éliminer ses adversaires dans un petit périmètre, grâce notamment à ses qualités physiques naturelles. Un coup de rein et un physique rare, soit, mais agrémentés d’une endurance à toute épreuve, comme le souligne Diamantino Miranda (ancien grand footballeur portugais): « il a donné à l’équipe ce que d’autres n’arrivaient pas à donner. Il n’a pas peur d’assumer la responsabilité de la construction du jeu. Il a un pouvoir certain d’explosivité, mais aussi une résistance et une technique exceptionnelle« . Cependant, le petit joueur – il mesure un mètre soixante-seize – devra s’améliorer sur le plan tactique, lui qui exprime d’ailleurs des difficultés à la compréhension de certains schémas de jeu. De plus, Sanches devra aussi savoir rester concentré pendant quatre vingt dix minutes, et devra aussi avoir la lucidité de stopper un pressing avant de faire faute. Dans tous les cas, si certains le comparent déjà à Eusebio, Renato Júnior Luz Sanches de son vrai nom, à l’avenir devant lui.
Le Bayern lui a ouvert ses portes
Lors de la signature de son deuxième contrat avec le club Lisboète, l’influent Jorge Mendes (l’agent de Sanches) l’avait bien remarqué: une clause libératoire de près de 45 millions d’euros avait été incluse dans le package par les dirigeants Encarnados. Une clause qui devait rapporter gros en cas de transfert. Au grand bonheur du club lusitanien, cet accord leur a effectivement rapporté gros. Et pour cause: le Bayern Munich, souhaitant absolument transférer le joueur en Allemagne, a dû déboursé la modique somme de 35 millions d’euros… plus 45 millions d’euros de bonus « en fonction d’objectifs à atteindre jusqu’au 30 juin 2021 » comme le précise le club évoluant en Bundesliga. Un sacré pactole déboursé par les dirigeants munichois outre-Rhin pour celui « qui saura renforcer notre équipe pour l’avenir » selon les propres mots de l’ancien ballon d’or Karl Rummenigge. Un transfert qui pourrait – et devrait – avoisiner les 80 millions d’euros, de quoi faire frissonner Antony Martial.
* Officiellement, il est indiqué que Renato Sanches est né le 18 aout 1997 (il a donc 18 ans). Mais dans les faits, personne ne peut le confirmer avec exactitude, étant donné que son père, qui a émigré en France, n’a déclaré Renato que cinq ans après sa naissance…
Photo à la une: EPA