Le racisme est un problème majeur dans le monde du football. Maintes et maintes fois dénoncé par les joueurs, les institutions ne se donnent pas les moyens d’endiguer le phénomène.
Dans les stades, les réseaux sociaux ou dans les grandes instances du football, le racisme survient trop souvent. La faute à qui ? À l’idiotie des coupables en premier lieu, bien évidemment. Mais pas que. Noël Le Graët, président de la FFF, affirmait sur le plateau de BFM Business en octobre 2020: « Le racisme dans le sport et dans le foot en particulier n’existe pas ou peu. » Des propos terribles, tenus par le patron d’une puissante fédération, le lendemain d’un PSG-OM durant lequel des insultes racistes auraient été prononcées envers certains joueurs, dont Neymar et Sakai.
Le déni des institutions
La FFF n’est pas la seule instance à camoufler le racisme dans le monde du football. L’UEFA et la FIFA manquent également de fermeté sur le sujet. Récemment, Aurélien Tchouameni, joueur de l’AS Monaco, a été victime de cris de singe lors d’un match de Ligue des champions face au Sparta Prague (0-2).
Le milieu de terrain monégasque a ainsi interpellé l’UEFA à l’issue de la rencontre: « Pourquoi les joueurs victimes de racisme ne sont pas associés au protocole crée pour ce genre de situation et pourquoi ne pas prendre cinq minutes pour regarder si des insultes racistes ont été prononcées, comme on peut le faire pour vérifier une position de hors-jeu ? », a-t-il expliqué sur Twitter. L’UEFA n’a pas réagi et, surtout, n’a pas agi.
Les clubs ont un rôle à jouer
Si le racisme est aussi prégnant dans le football, les clubs ont aussi leur part de responsabilité. Comment espérer qu’un supporter cesse d’être à l’origine de propos racistes quand son club favori ne réagit pas ou peu ? Lorsqu’aucun communiqué, suite aux cris de singes envers Aurélien Tchouameni, n’est publié par le Sparta Prague, il est certain que son auteur les répétera.
C’est là que l’apport des joueurs est très important. Samuel Eto’o, ancien joueur du FC Barcelone, proposait une solution pour forcer les institutions à combattre à bras le corps le racisme: « La solution, c’est que les joueurs de couleurs disent: ‘on ne joue pas’. Beaucoup de gens vont perdre de l’argent, quand tu touches la poche de quelqu’un, je vais te dire, il va trouver des solutions. En premier, les télévisions, et tu verras que ces patrons vont mettre la pression aux instances et beaucoup de choses vont changer », déclaré l’ex-international camerounais, en janvier 2019.
« L’UEFA doit nous protéger »
De nombreux joueurs livrent un vrai combat contre les instances dirigeantes afin de mieux sanctionner le racisme. Quitter le terrain après avoir été victime de propos ou d’agissements racistes est une solution, mais seulement à court terme. Pourquoi l’UEFA ne prendrait-elle pas elle-même la décision d’arrêter le jeu ?
Une situation évoquée par Georginio Wijnaldum à l’Euro 2020. « Je pense que l’UEFA doit nous protéger. Ils peuvent arrêter le jeu. L’UEFA doit agir. Ils doivent se rendre compte que s’ils ne le font pas, ils mettent une grande responsabilité sur les joueurs. Cela ne devrait pas être la responsabilité des joueurs. Certains joueurs ont quitté le terrain dans le passé, mais si vous leur demandez s’ils se sont sentis soutenus, je pense qu’ils diront qu’ils ne l’ont pas été. Si l’arbitre ou les adversaires interviennent, alors le signal est plus fort », déclarait le milieu hollandais en conférence de presse.