Qualifié pour la coupe d’Europe cette année grâce à un exercice 2015-2016 abouti, West Ham United semble être en perte de vitesse cette saison. Malgré une ossature conservée qui lui avait permis d’atteindre les sommets, le club de Londres accuse un début de saison catastrophique. Décryptage.
Six défaites, un nul, pour seulement trois victoires. Ajoutez à cela dix buts marqués pour dix-neuf encaissés, et une triste 17e place à un petit point de la relégation, et vous obtenez un début de saison cataclysmique. Ce retard à l’allumage est celui de West Ham United. Les Hammers, septièmes l’an passé au classement de Premier League, vivent un début d’exercice 2016-2017 très compliqué, et c’est le moins que l’on puisse dire. Pourtant, rien ni personne ne pouvait envisager une telle explosion en plein (en)vol pour le club londonien, qui vient juste d’emménager dans son nouveau stade, et qui profite en conséquence d’un budget revu à la hausse.
Une élimination prématurée en Ligue Europa
Fort de sa belle saison l’an passé, les Irons avaient comme objectif de rester sur leur même lancée cette saison, et même, pourquoi pas, d’accrocher une place qualificative pour la Ligue des champions. Pourtant, leur début de saison va rapidement déchanter ; après avoir été éliminés dès les barrages de la C3 par la modeste équipe roumaine de l’Astra Giurgiu (nul 1-1 à l’aller, puis défaite 1-0 au retour), leurs débuts en championnat ne seront pas plus probants, comptabilisant une victoire pour cinq défaites lors des six premiers matches.
En cause, une préparation estivale visiblement ratée, alors que certains cadres de l’équipe ont participé à l’Euro 2016 cet été – Dimitri Payet et Simone Zaza (arrivé cet été en prêt avec option d’achat en provenance de la Juventus Turin) notamment. Par ailleurs, en plus de cette entame défectueuse, les tensions se sont peu à peu cristallisées dans le vestiaire. Et Slaven Bilic, le coach croate en place, n’a jamais aussi semblé être autant sur la sellette. Son affluence sur son groupe commence petit à petit à s’effriter, tandis que les résultats actuels ne le tracassent pas pour autant : « Dans une saison, chaque équipe peut avoir un enchaînement de cinq, six, voire sept matches en remportant seulement quelques points. Au début, les gens commencent à paniquer, s’inquiètent toujours, et ne savent pas comment l’équipe peut réussir à repartir de l’avant. Il ne faut pas s’inquiéter pour autant ». Pour l’ancien coach de Besiktas arrivé sur les rives de la Tamise à l’été 2015, son équipe a juste besoin de confiance : « pour gagner, il nous suffit juste de se remettre sur les bons rails, et se dire ‘nous pouvons le faire’ ».
Un nouvel écrin et des comptes au beau fixe
En août dernier, West Ham United a déménagé de son stade historique, Boleyn Ground, pour s’installer dans le stade Olympique de Londres, plus grand (60 000 places assises contre 35 000 pour Boleyn Ground), et plus adéquat aux nouvelles ambitions des Hammers. Un changement qui aura occasionné un changement de statut pour le club de la banlieue Est de la capitale anglaise. En effet, grâce au fait de jouer dans la troisième plus grande enceinte de Premier League (derrière les 75 000 places d’Old Trafford et juste derrière l’Emirates Stadium d’Arsenal pour 500 petites places), West Ham a pu (re)négocier plusieurs de ses contrats avec ses sponsors. Si la firme néerlandaise Heineken a décidé de choisir l’équipe de Dimitri Payet pour s’implanter en Angleterre – le pays de la bière par excellence -, son sponsor maillot depuis 2015, Betway, a dû sortir son chéquier pour se permettre de demeurer sur la tenue des Irons jusqu’en 2019 – passant d’un contrat annuel de six à dix millions de livres sterling, selon la presse outre-Manche.
Le plus dur commence maintenant
Hormis s’être incliné sur la pelouse de Chelsea (2-1) lors de la première journée de championnat, et d’avoir été défait par Manchester City lors de la troisième journée, West Ham a bénéficié d’un calendrier très favorable. Mais, à très court terme, les hommes de Slaven Bilic vont se frotter aux gros d’Angleterre ; déplacement sur la pelouse de Tottenham lors de la prochaine (12e) journée, deux déplacements consécutifs à Old Trafford – l’un en championnat (13e journée) et l’autre en League Cup -, puis réception d’Arsenal (14e journée), et enfin déplacement à Andfield pour le compte de la 15e journée, face aux reds de Liverpool, actuels leaders. Mais le coach Bilic n’est toujours pas inquiet : « c’est vrai, c’est un calendrier très dur qui nous attend », a-t-il confié aux Daily Express. « Mais nous avons vu comment nous pouvions jouer contre les meilleures équipes l’an passé ». Un optimiste ce Slaven Bilic, pendant que son équipe reste en perdition.
Crédits photo à la une: Tom