Incroyable désillusion pour la Belgique. Hier soir à Lille, le rêve de sacre européen de l’équipe classée n°2 au classement FIFA s’est envolé en quarts de finale. Une défaite 3 buts à 1 contre le Pays de Galles qui retentit comme un échec de taille pour les Diables Rouges et leur sélectionneur décrié, Marc Wilmots.
Face aux belges, le Pays de Galles a réalisé un match d’une solidarité exceptionnelle. La morale de ce match est là ! Les qualités individuelles ne prévalent pas sur un collectif. Sur un match, tout est possible. « Sur le papier », le Pays de Galles ne semblait pas posséder les armes nécessaires pour rivaliser avec l’armada belge. Mais leur esprit d’équipe et de combativité aura fait toute la différence. Nous avons retrouvé la Belgique qui s’était cassée les dents contre l’Italie dans son premier match de compétition, incapable de jouer ensemble et tentant sans cesse les exploits individuels, à l’image d’Eden Hazard qui n’aura pas su trouver les espaces qu’il aime tant.
LE MATCH : la belle surprise galloise !
L’entame de match est 100% en faveur des Diables Rouges. A la 7ème minute, sur une attaque rapide, le jeu est écarté sur Lukaku, qui réussit à trouver Carrasco au second poteau qui a le temps de contrôler avant de disputer son duel avec Wayne Hennessey. Duel remporté par le gardien gallois. Mais dans la foulée, Meunier et Hazard tentent tous deux de pousser le ballon au fond des filets mais butent sur le mur gallois composé de 6 joueurs venus soutenir leur portier sur la ligne de but ! Les belges auraient du ouvrir la marque sur cette action collective bien menée. Mais à l’image du reste de leur partie et de leur jeu, la solution est venue d’un coup de génie. Ce génie, c’est Nainggolan. Le jeune joueur de la Roma, excentré sur la gauche, déclenche un véritable missile du pied droit que Hennessey ne peut qu’effleurer le ballon avant qu’il ne finisse en lucarne. Le deuxième but de la compétition de Nainggolan met ses coéquipiers sur la voie du succès, et met sur orbite le peuple belge qui avait passé la frontière pour soutenir son équipe !
Mais après cette ouverture du score à la 13ème minute, nous avons commencé à voir un match qui s’est peu à peu équilibré. Le Pays de Galles s’est repris, et a réussi à inverser peu à peu la tendance. Nous nous attendions à voir un jeu « à l’anglaise » de la part des gallois, fait de jeu direct et de « kick and rush ». Cela n’a pas été le cas. Les joueurs de Chris Coleman ont pris la mesure du match avec un jeu construit et des attaques préparées. Et c’est logiquement qu’ils égalisent. A la 30ème minute, le Pays de Galles se procure un corner, tiré par Aaron Ramsey. Le joueur d’Arsenal trouve au coeur de la surface son capitaine, Ashley Williams, qui profite d’un marquage laxiste des belges pour tromper Courtois d’une tête piquée. Les deux équipes se séparent sur un score de 1 but partout à la pause d’un match très plaisant à suivre.
Au retour des vestiaires, la Belgique a bien failli récidiver. Sur un centre de Meunier à la 48ème minute, Lukaku, idéalement placé, exécute une tête décroisée qui fuit le cadre. L’attaquant d’Everton n’aura pas su être efficace, ce que l’on attend d’un attaquant lors d’une compétition comme l’Euro. Mais les regards étaient surtout tournés sur Marc Wilmots, le sélectionneur belge, qui a été critiqué tout au long du tournoi sur ses choix, et notamment sur son obstination à titulariser Lukaku dans l’axe de l’attaque alors que d’autres armes prenaient place sur le banc (Origi, Benteke et Batshuayi). Au-delà de l’inefficacité de Romelo Lukaku, Marc Wilmots a effectué un changement plus qu’étonnant qui aura suscité l’interrogation de toute la planète football. Dès l’entame de la seconde période, Carrasco a cédé sa place à Fellaini, pour prendre place dans l’axe et combler les espaces entre les lignes qu’exploitaient très bien les gallois en première période. Mais le pari tenté par Wilmots s’est avéré perdant. Non seulement Fellaini n’a pas su occuper le rôle de récupérateur-relanceur qu’on attendait de lui, mais en plus la sortie de Carrasco a réduit les solutions offensives des Diables Rouges, qui ne trouvent pas la clé du coffre fort gallois.
Sur la première incursion des Dragons dans la surface belge, Robson Kanu donne l’avantage à sa nation. Et de quelle manière. A la 55ème minute, le joueur de Reading, club évoluant en deuxième division anglaise, se défait subtilement de ses deux défenseurs d’un geste en pivot lui permettant de se retrouver face au but belge à hauteur du point de penalty. Il gagne son duel avec Courtois d’un plat du pied gauche et libère ses supporters. Suite à ce coup de massue, les belges ne réussiront pas à revenir. Face à une défense héroïque de l’équipe galloise, la formation belge ne jouera jamais collectivement, et tentera de faire la différence individuellement. Ce qui n’arrivera pas. La fin de match approchant à grand pas, les belges ont utilisé le jeu direct, envoyant de longs ballons dans la surface de réparation adverse, sans réussir à marquer cet importantissime but égalisateur.
Pire encore, les joueurs de Marc Wilmots encaisseront un troisième but à la 85ème minute scellant le sort de la rencontre, sur une tête décroisée parfaite de Vokes. 3-1, score final. Les Dragons ont réussi une performance collective majuscule pour se hisser en demie-finale de l’Euro 2016, et retrouveront le Portugal pour une place en finale mercredi 6 juillet 2016 au Parc OL. A contrario, la Belgique est éliminée. Quelle déception pour une équipe avec de très grands noms, certes affaiblie par l’absence de leur capitaine emblématique Vincent Kompany, mais qui faisait partie des équipes données favorites pour la victoire finale. Le retour des joueurs et du staff en terre belge s’annonce compliquée, notamment pour Marc Wilmots, fortement critiqué.
LE FAIT: une passivité défensive incompréhensible
55ème minute. Le Pays de Galles s’incruste pour la première fois de la deuxième mi-temps dans la surface de réparation belge. Le centre de Ramsey arrive dans les pieds de Robson Kanu. L’attaquant gallois est dos au but. Il a un partenaire disponible sur la gauche. Mais il décide de terminer seul, alors qu’il était pris au marquage par deux joueurs belges, à savoir Meunier et Fellaini. Ce qui a payé. Mais sur l’action, la passivité des deux belges est criante. Certes, le geste réalisé par Robson Kanu est parfaitement exécuté, mais aucun des deux défenseurs n’aura couvert son propre but en se positionnant derrière leur adversaire. Une faute qui aura permis à Robson Kanu de se retrouver littéralement seul face à Courtois, en plein centre de la surface de réparation. Un véritable penalty que transformera quelques dixièmes de seconde plus tard le joueur de Reading pour donner un avantage déterminant à son équipe.
LES NOTES de la rédaction
Pays de Galles
Hennessey (6) – Gunter (6), Taylor (6), Chester (5,5), Davies (6), Williams (6,5) – Allen (6), Ramsey (7), Ledley (5,5) – Bale (6), Robson Kanu (6,5) – King (5,5), Vokes (6,5), Collins (6)
Belgique
Courtois (5) – Meunier (5), Lukaku (4,5), Denayer (5), Alderweireld (5) – Nainggolan (5,5), De Bruyne (4,5), Witsel (5) – Carrasco (6), Hazard (5), Lukaku (4,5) – Fellaini (3,5), Mertens (5,5), Batshuayi (5)
Photo à la une: Huw Evans/REX Shutterst/SIPA