Depuis plus de dix ans maintenant, l’Olympique Lyonnais est en panne de résultats sur la scène européenne. Seulement capable de coups d’éclat, l’OL ne fait plus peur à personne et tend à s’affirmer comme un club de seconde zone, loin de ses standards d’antan. Dossier.
Mais où est passé l’OL ? Inconstant dans ses résultats depuis plusieurs saisons, le club rhodanien semble doucement rentrer dans le rang, année après année. Capable du meilleur comme du pire, l’OL est un club qui performe quand on ne l’attend pas et qui déçoit quand on s’y attend le moins. Un degré de réussite qui tranche avec le Lyon des années 2000, qui régnait sur le football français et faisait peur en Ligue des Champions. Mais alors, où se situe le curseur pour déterminer ce que représente l’OL aujourd’hui, au sein du paysage footballistique français et européen ? L’Olympique Lyonnais est-il un cador malade ? Un grand club qui a besoin de panser ses plaies pour retrouver les sommets ? Ou, à l’inverse, a-t-on affaire à un club de « niveau Europa League », un club pour qui une place sur le podium de Ligue 1 doit apporter une totale satisfaction ?
Les années lyonnaises
Durant les années 2000, l’OL est un monstre au sein du championnat de France. Un club à l’effectif stable, fiable et solide, un club qui s’impose et qui gagne (7 titres de champion de France d’affilée entre 2001 et 2008). À cette époque, l’Olympique Lyonnais se construit sur le succès: le club termine sur le podium du championnat de France 13 années de suite, de la saison 1998-1999 à la saison 2010-2011. Et au delà des 7 titres de champion de France de rang, l’OL s’adjuge également une Coupe de la Ligue (2000-2001), six trophées des Champions (2002-2003, 2003-2004, 2004-2005, 2005-2006, 2006-2007, 2007-2008) et une Coupe de France (2007-2008). Mais ce qui va permettre à l’Olympique Lyonnais de changer de dimension, ce sont ses performances sur la scène européenne.

Michel Bastos (à droite) au contact avec Sergio Ramos (à gauche) en 2010 en Ligue des champions (crédits: Getty Images).
En effet, durant cette période, l’OL va apprendre à faire peur en Europe. Lyon découvre le très haut niveau et la Ligue des Champions. Et là encore, les Gones vont mettre leur club en lumière dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. L’OL va s’affirmer petit à petit, de saison en saison, comme un club qui compte en Ligue des Champions (huitièmes de finale en 2006-2007, 2007-2008, 2008-2009 et 2010-2011, quarts de finale en 2003-2004, 2004-2005, 2005-2006 et une demi-finale en 2009-2010). Durant cette période, se succèdent des joueurs de classe mondiale, parmi lesquels Sonny Anderson, Edmilson, Juninho, Éric Carrière, Mahamadou Diarra, Michael Essien, Cris, Claudio Caçapa, Tiago ou encore Éric Abidal. Sans oublier les joueurs formés au club comme Karim Benzema, Sydney Govou ou encore Jérémie Bréchet.
Les exploits européens de l’OL
Durant ses diverses campagnes européennes, le club de Jean-Michel Aulas (président du club depuis 1987) va réaliser de superbes « coups » qui vont contribuer à faire de l’Olympique Lyonnais un candidat crédible à la victoire en Ligue des Champions et un club respecté en Europe. Le Real Madrid des Figo, Beckham et Roberto Carlos, tombé au stade Gerland un soir de septembre 2005 (3-0) s’en souvient encore. La « Maison Blanche » qui va d’ailleurs tomber plus d’une fois face aux Gones, comme lors de la saison 2006-2007 (2-0) ou encore en 2009-2010, où l’OL élimine le Real Madrid de Cristiano Ronaldo, Kaka, et… Karim Benzema, tout juste transféré de Lyon à Madrid.
Mais le Real n’est pas le seul cador à tomber face à Lyon au début de ces années 2000, puisque le grand Bayern Munich va également prendre trois buts (3-0) à Gerland. Cette performance est d’autant plus belle, qu’elle intervient lors de la première participation du club à la phase de groupes de Ligue des Champions (saison 2000-2001). On peut également retenir parmi ces performances, le match nul (1-1) face au Barça de Lionel Messi en huitièmes de finale de la compétition, saison 2008-2009. Le mythique nul face à l’Inter Milan (3-3) en 2002-2003, ou encore la large victoire face au Werder Brême (7-2) en 2004-2005.
Une longue traversée du désert
Et maintenant ? Que reste t-il de ces exploits passés du côté de Lyon ? Aujourd’hui, Gerland est parti. Et si le Groupama Stadium s’illumine encore de temps en temps, il ne fait pas oublier cet OL à succès, ce Lyon des années 2000. La saison 2011-2012 est le symbole d’un virage délicat à négocier pour l’OL. En effet, cette saison la, la bande à Rémi Garde (alors entraineur du club) est éjecté du podium de Ligue 1 (4e) pour la première fois depuis la saison 1997-1998. D’une manière globale, la décennie 2010 est synonyme d’un sévère déclin du club.
En championnat, les Gones patinent et affichent une inconstance encore inconnue quelques années auparavant. Un manque de régularité qui se reflète dans les différents classements de ces dernières saisons (5e en 2013-2014, 4e en 2016-2017 et 4e en 2020-2021 notamment). On peut aussi ajouter à ces résultats la 7e place obtenue lors de la saison 2019-2020, qui bien que stoppée prématurément en raison de la pandémie de Covid 19, est un bel exemple d’un Lyon bien en deçà de ses standards d’antan. Et ce n’est pas la saison en cours (l’OL est actuellement 11e de Ligue 1 à mi-parcours) qui va venir prouver le contraire.
Un manque criant de régularité
Malgré quelques coups (victoires face au PSG version Qatar en Ligue 1 en 2015-2016 et 2017-2018), qui laissent entrevoir le possible retour d’un OL au sommet, le club déçoit sur le plan sportif. En effet, le club ne gagne plus en Ligue 1. Et l’armoire à trophée sonne désormais bien creux. Les performances en Ligue des Champions le démontrent elles aussi (le club est éliminé en phase de groupes en 2015-2016 et 2016-2017, huitièmes de finale en 2011-2012 et 2018-2019). L’OL doit se contenter de la Ligue Europa, notamment lors des saisons 2012-2013 et 2017-2018, sans guère plus de succès.
Au rayon des belles épopées, seules les demi-finales de Ligue Europa (saison 2016-2017) et de Ligue des Champions (2019-2020) viennent contraster ce constat accablant. Ces deux parcours restent les deux seuls faits marquants pour l’OL sur la scène européenne sur les dix dernières années.
L’Olympique Lyonnais ne manque pas d’atouts
L’OL dispose toujours d’un effectif de qualité année après année. Les arrivées de Jérôme Boateng, Xherdan Shaqiri ou encore Emerson cette saison le prouvent et montrent que l’Olympique Lyonnais est encore un club qui attire et qui séduit.
Aussi, la grande force du club, la formation, est toujours d’excellente qualité au sein du club. En effet, d’Alexandre Lacazette à Nabil Fekir, en passant par Corentin Tolisso, Samuel Umtiti, Houssem Aouar ou encore Maxence Caqueret, l’OL montre qu’il est toujours capable de façonner des joueurs pour le plus haut niveau.
Dès lors, une question se pose: l’Olympique Lyonnais est-il définitivement déclassé ? Ou bien traverse-t-il une longue et douloureuse crise sportive depuis maintenant une décennie ? En tout cas, force est de constater que le club apparaît aujourd’hui incapable de remporter le titre en Ligue 1 et doit se contenter d’un bon parcours européen de temps en temps…