Jean-Michel Aulas est un président incontournable du football français. Toutefois, sa présence au sein de l’Olympique Lyonnais ne fait plus forcément l’unanimité. Et se pose désormais la question de son départ. Dossier.
Voilà plus de 34 ans que Jean-Michel Aulas est le président de l’Olympique Lyonnais. Son arrivée aux reines de l’institution rhodanienne en 1987 a été un véritable élément déclencheur, puisque le club est devenu par la suite un grand d’Europe. Cependant, ces dernières années, l’OL a perdu de sa superbe et n’est plus le club numéro un français qu’il était au début des années 2000. Au contraire, l’OL se retrouve désormais comme étant le deuxième, voire troisième ou quatrième club de Ligue 1. La faute à une concurrence qui évolue avec son temps pendant que la gestion lyonnaise commence à s’essouffler, sous l’impulsion de Jean-Michel Aulas. Se pose désormais la question d’un changement de direction à la tête du club.
Pour d’aucuns, Aulas a fait son temps
Jean-Michel Aulas est le visage de l’Olympique Lyonnais. L’homme d’affaires a pris les reines du club en D2 et l’a hissé au sommet de l’élite. Toutefois, Aulas est un homme d’affaires et il n’est plus tout jeune (72 ans). En effet, outre sa casquette de président de l’OL et de président d’OL Group, il est également fondateur, anciennement président, mais toujours impliqué dans la société CEGID. Pis, récemment, Jean-Michel Aulas a été choisi par la FFF pour être son représentant au Conseil d’Administration de la LFP. Par ailleurs, le président lyonnais est le seul et unique dirigeant d’un club français à être présent au Comex, le comité exécutif qui dirige les activités de la FFF.
Cinq différents mandats pour un seul homme. Sur le long terme, l’Olympique Lyonnais semble en faire les frais et pourrait voir sa situation s’empirer avec le temps. Sur les deux dernières saisons, l’OL subit une mini-crise en ne réussissant pas à se qualifier en Ligue des champions, coupe convoitée par le président lyonnais, qui déclarait en 2019 « ne pas vouloir lâcher l’OL avant d’avoir remporté la Ligue des champions d’ici cinq ans« . Un objectif visiblement difficile à atteindre.
Si le président lyonnais garde cette ligne, il devrait rester en poste pour un bon moment. Le 7 juin dernier, sur le plateau du média Olympique et Lyonnais, le président des Gones déclarait que son équipe « possède l’envie, la structure, les moyens pour remporter une Coupe d’Europe« , tout en précisant par la même occasion les ambitions du club pour la saison à venir: « Je rêve d’être à nouveau champion de France. On veut être performant en championnat, tout en étant capable de réussir à gagner une coupe d’Europe. » Comme souvent, le patron lyonnais annonce de grandes choses, mais les supporters finissent déçus.
Un mercato incohérent
Depuis son arrivée au club en tant que président, Jean-Michel Aulas voue un attachement particulier à la formation des jeunes. Un attachement productif, mais aussi couteux: récemment, toujours sur le plateau du média Olympique et Lyonnais, il expliquait que le centre de formation lyonnais « est un investissement de pratiquement dix millions d’euros chaque année. » Un centre de formation de qualité qui a révélé de grands joueurs à Lyon, tels que Karim Benzema, Samuel Umtiti, Corentin Tolisso ou Nabil Fekir, mais qui ne peut, à lui seul, garantir le succès à l’OL.
En effet, le modèle actuel de l’Olympique Lyonnais comporte un défaut essentiel: un manque drastique d’expérience dans le groupe. D’autant plus que les jeunes joueurs prometteurs vendus en France ou à l’étranger ne sont pas toujours remplacés par des joueurs de niveau similaire. Par exemple, les ventes de Ferland Mendy ou encore Tanguy Ndombele n’ont jamais été réellement palliées par un recrutement ambitieux. Ainsi, force est de constater que la méthode Aulas qui repose sur la progression de jeunes joueurs rapportera toujours de l’argent au club. Toutefois, elle ne garantit pas des trophées, comme ces dix dernières années le démontrent.