En cette période de confinement où le monde du football est à l’arrêt, la rédaction d’Au Stade vous propose de revenir sur les matchs de légende qui ont marqué l’histoire du foot. Pour ce premier épisode, retour en 2005 à Istanbul où la finale de la Ligue des champions oppose le Milan AC à Liverpool.
Milan AC-Liverpool 2005, l’opposition de deux ogres européens
Deux clubs chargés d’histoire (10 C1 au total), habitués aux grands rendez-vous, s’affrontent pour la première fois pour un match au sommet. Les Italiens, auteurs d’une remarquable campagne européenne, sont inévitablement favoris par rapport aux Reds. Ces derniers ont accusé un parcours davantage difficile, semé d’embûches, jusqu’à se hisser en finale de C1, 20 ans après leur dernière apparition à ce stade de la compétition.
Les deux formations, emmenées respectivement par Carlo Ancelotti et Rafael Benítez, regorgent de talents. Côté Liverpool, Jamie Carragher, 17 ans passés au club, mène la défense et devant lui, Xabi Alonso et Gerrard, l’emblématique capitaine, complètent une solide ossature. Et que dire de l’effectif des Rossoneri: une défense iconique des années 2000 symbolisée par le duo italien Maldini-Nesta, un milieu de terrain impressionnant alliant puissance, technique et grinta, ainsi qu’un tandem Crespo-Shevchenko (Ballon d’Or 2004) pour compléter l’un des meilleurs effectifs de l’époque.
90 minutes de haute volée
La rencontre commence sur les chapeaux de roue: après seulement 52 secondes de jeu, Maldini reprend d’une magnifique volée un coup-franc déposé par Pirlo et ouvre le score – historiquement, le but le plus rapide d’une finale de Ligue des champions. Liverpool est assommé. Pire, le club est victime d’un coup du sort: Kewell est contraint de sortir à la 23e minute, remplacé par Smecer. Le Milan prend alors rapidement le jeu à son compte et la précision chirurgicale de Kaká permet à Crespo d’inscrire un doublé (38’, 43’), aux airs de K.O., juste avant la mi-temps.
Au retour des vestiaires, Benítez opère quelques changements tactiques et décide de tout jouer pour l’attaque en passant à une défense à trois. Dix minutes plus tard, Steven Gerrard sonne la révolte d’une tête rageuse (54’) et redonne espoir à son équipe. Un incroyable scénario commence à se dessiner et il ne faudra que six minutes de plus pour assister à un retournement de situation improbable: une frappe au ras du poteau de Smecer (56’) et un penalty transformé en deux temps par Xabi Alonso (60’) plus tard, voilà les deux équipes à égalité (3-3). La dernière demi-heure voit les tentatives se multiplier de part et d’autre sans que les filets ne tremblent à nouveau.
Milan AC-Liverpool: le miracle d’Istanbul
S’en suit une prolongation relativement stérile, jusqu’à un double arrêt sensationnel de Dudek face à Shevchenko à la 118e. Mais le scénario qui se dresse est bien celui des tirs aux buts pour cette 50e finale de Ligue des champions. La pression est à son comble et la réussite semble avoir basculé au fil de la rencontre: Milan échoue sur ses deux premières tentatives alors que Liverpool les transforme.
L’arrêt de Dida face à Riise relance le suspense mais c’est bien son homologue polonais qui sortira héros de la rencontre en repoussant le dernier tir du malheureux Shevchenko. Le miracle d’Istanbul opère. Et ce dernier restera gravé dans les mémoires collective, pas seulement comme le 5e sacre européen de Liverpool mais aussi comme l’un des plus beaux matchs de l’histoire du football.
Crédits photo à la Une: terceroinf fmiralcamp MEXSPORT/BACKPAGE IMAGES