À seulement 23 ans, Lucas Hernandez nous donne l’impression d’avoir toujours été là, de jouer depuis très longtemps au haut niveau. Révélé au grand public durant la dernière Coupe du monde victorieuse de la France, le natif de Marseille devrait s’affirmer dans les années à venir comme une référence incontournable en défense.
Un visage sympa, toujours souriant, ouvert, détendu et pas réellement imposant d’apparence pour un défenseur. Lorsque l’on regarde Lucas Hernandez et qu’on ne l’a jamais vu jouer, à aucun moment il n’est possible d’imaginer la hargne qu’il peut dégager sur un terrain. Effectivement, le Colchonero est une boule de feu sur le pré. Il est ce genre de joueur malin, roublard, aux attitudes de défenseur des années 1990, tout en étant ancré dans son époque notamment grâce à sa polyvalence. Car oui, le Français est un défenseur complet, capable d’évoluer dans l’axe comme sur le côté gauche de la défense. C’est par ailleurs sur ce côté qu’il s’est illustré en équipe de France durant le dernier mondial, en étant aussi bien à l’aise offensivement que défensivement.
Cheville ouvrière de l’équipe de France
Ses prises de couloirs ont été capitales dans les matchs à élimination directe puisqu’il a distribué deux passes décisives. Cela a par exemple permis à Benjamin Pavard d’inscrire le plus beau but de la Coupe du monde. Mais c’est surtout défensivement que Hernandez est important. Rien ne passe, il ne lâche rien, toujours prêt à mettre le pied ou l’épaule. Il ne refuse jamais le défi physique. Solide mentalement, rien ne l’atteint. Les supporters adverses peuvent le siffler, le huer, il reste imperturbable. Les Tricolores ont pu voir émerger au sein de l’équipe un genre de défenseur dont on avait un peu perdu la trace ces derniers temps. Les postes d’arrières gauche et droit ont beaucoup évolués ces dernières années.
D’ailleurs, aujourd’hui, on parle de latéral plutôt que de défenseur pour ces postes qui prennent de plus en plus d’importance, tant ce sont des armes offensives pour un collectif. Néanmoins, il est peut-être reproché par moment à ces joueurs leurs absences défensives car on a tendance à oublier que c’est avant tout leur premier rôle. Avec Hernandez, une équipe gagne donc sur tous les tableaux. Un véritable combattant à qui un coach peut tout demander et un gars sûr pour ses frères d’armes. Blessé depuis le mois de décembre, le champion du monde est absent des terrains mais cela ne l’empêche pas d’occuper la récente actualité. En effet, l’actuel défenseur de l’Atlético Madrid sera un joueur du Bayern Munich la saison prochaine. La formation allemande n’est plus aussi impressionnante que les saisons précédentes et a besoin de sang neuf pour étoffer son effectif. Les Bavarois ont donc déboursé 80 millions d’euros afin de faire venir le Tricolore, le rendant au passage le second défenseur le plus cher de l’histoire.
Munich, un choix judicieux
Bien qu’il ait les qualités pour évoluer dans n’importe quel grand championnat, le Bayern Munich semble être un choix judicieux car le club de la Bavière est un grand d’Europe. Le Français peut alors prendre encore une nouvelle dimension en devenant un pilier de cette équipe où il exercera tout son talent. La grandeur de l’institution du club aux cinq Ligue des champions, son organisation et sa discipline vont parfaitement à Hernandez qui marchera par la même occasion dans les pas d’un illustre ancien latéral gauche français ayant tout gagné avec le club allemand, Bixente Lizarazu. Il est facile de faire le comparatif avec l’ancien joueur, étant donné que l’on pense à l’esprit guerrier et la rigueur qu’ils ont en commun. Hernandez semble être le prolongement du champion du monde 98, en amenant l’évolution de son époque, en plus d’être capable d’occuper différentes fonctions. Quelque part, les Allemands voient donc peut-être revenir un ancien au club, tout en gardant à l’esprit que Lucas Hernandez a sa propre identité. Nul doute que dans tous les cas, ils y gagnent un joueur à la transcendance hors-norme. Un nouveau taulier portant contre vents et marrées les couleurs de son équipe. Un vrai défenseur.
Crédits photo à la Une: Кирилл Венедиктов