Un an après avoir échoué en finale de la plus prestigieuse des compétitions, Liverpool s’est racheté en s’imposant 2-0 face à Tottenham. Retour sur cette 64e finale de l’histoire de la Ligue des champions.
Le football anglais fait son grand retour. Pour la première fois de l’histoire, les deux finales européennes sont exclusivement anglaises. Chelsea et Arsenal se sont affrontés en finale de la Ligue Europa (victoire 4-1 de Chelsea), quelques jours avant le choc entre Tottenham et Liverpool. La dernière finale de Ligue des champions 100% anglaise, remonte à 2008, lorsque Manchester United a battu Chelsea aux tirs aux buts au Stade Loujniki de Moscou. Tottenham et Liverpool ont tous deux connu un parcours très chaotique pour se hisser en finale. Les deux clubs ont eu un groupe très relevé et ont réalisé une formidable « remontada » en demi-finale. Si cette édition 2018/19 de la C1 fut des plus palpitantes, entre remontadas et fin de la domination espagnole (les clubs trans-pyrénéens ont remporté les 5 dernières éditions), la finale a laissé un goût amer chez de nombreux suiveurs.
LE MATCH
Une finale décevante et ennuyante
C’est devant pas moins de 63 272 spectateurs que le match s’est déroulé au Wanda Metropolitano de Madrid, une première pour ce stade. C’est la cinquième fois que la capitale espagnole accueille une finale de Ligue des Champions. Une minute de silence a été effectuée avant le début de la rencontre, en hommage à José Antonio Reyes, tragiquement décédé le jour même. Il ne fallait pas arriver en retard au match, puisque l’arbitre accorde un penalty dès la 25e seconde de jeu; Moussa Sissoko commet une main litigieuse dans sa surface, suite à un centre de Sadio Mané. Mohamed Salah, se charge du penalty et permet aux siens de mener dès la 1ère minute de jeu ! Une belle revanche pour celui qui a quitté la finale de l’édition précédente sur blessure, en larmes. La suite de la première période n’est pas exceptionnelle et le spectacle n’est pas au rendez-vous. A noter tout de même, quelques frappes du côté de Liverpool qui nous ont donné des frissons. Au retour des vestiaires, les Spurs se réveillent mais tardent avant de passer à l’offensive.
Il faut attendre l’heure de jeu et l’entrée de Lucas pour commencer à percevoir l’armada offensive londonienne: les frappes fusent, mais sont, soit hors du cadre, soit repoussées par l’excellent Alisson Becker. 85e minute de jeu: alors que le suspense reste à son comble, Divock Origi inscrit le but salvateur sur corner, et assure la victoire à Liverpool. Au final, c’est un match plutôt pauvre en occasions que les deux équipes ont proposé. La fin de match a été animée mais le reste de la partie était loin d’être à l’image des tours précédents. Cette édition 2019/2020 ne restera pas forcément en mémoire pour sa finale, mais plutôt pour ses matchs à élimination directe, riches en suspense !
Première déception, joie intemporelle
Tottenham a disputé sa première finale de Ligue des champions, mais n’a malheureusement pas pu battre Liverpool. Les hommes de Mauricio Pochettino ont livré un parcours remarquable et n’ont pas démérité. Ils auraient naturellement préféré rentrer à Londres avec le trophée, mais peuvent être fiers du chemin qu’ils ont parcouru. La prochaine fois sera peut-être la bonne. Aucun club londonien n’a remporté de Ligue des champions lors de sa première finale; Arsenal a perdu en 2006 face au Barça; Chelsea a perdu en 2008 face à Manchester United, avant de s’imposer 4 ans plus tard contre le Bayern. Il faudra donc faire preuve de patience du côté des Spurs.
Liverpool FC a livré, quant à lui, une saison formidable. Le club a atteint un nombre de points record (97) mais il en aura manqué un, voire même deux, aux Reds, pour être enfin sacrés champions d’Angleterre. Malheureusement pour eux, le titre revient de nouveau à Manchester City. Mais cette année, les supporters pourront se consoler avec la Ligue des champions, bien qu’à choisir, ils auraient sûrement préféré la Premier League. Avec ce sixième succès, Liverpool devient le troisième club le plus titré de l’histoire de la compétition. La ville des Beatles compte une unité de moins que l’AC Milan, et sept de moins que le Real.
LES HOMMES DE LA FINALE
Alisson Becker
S’il fallait retenir un seul héros de cette soirée, cela serait vraisemblablement le gardien de Liverpool, Alisson Becker. L’année dernière, en commettant deux erreurs, Loris Karius a « offert » la Ligue des champions au Real. Mais en ayant recruté Alisson, l’été dernier, les Reds ont trouvé le joueur qui manquait à cet effectif de qualité. Le portier brésilien a été impitoyable et n’a laissé aucun cadeau aux Spurs. Alisson Becker a assuré le spectacle et le sixième sacre de Liverpool. Grâce à sa performance remarquable, il a été élu homme du match, et peut prétendre sérieusement au titre de meilleur gardien de la compétition.
Divock Origi
Si on avait dit, l’été dernier, aux supporters de Liverpool, que Divock Origi allait être un acteur majeur du sixième titre continental du club, personne n’y aurait cru. Et pourtant, le jeune attaquant belge de 24 ans a inscrit 3 buts extrêmement importants. C’est lui qui envoie Liverpool en finale, en ayant inscrit le premier but, mais surtout le dernier lors du miracle d’Anfield, face à Barcelone. Il inscrit également le dernier but de cette finale, clôturant définitivement l’issue du match qui était encore incertaine.
Jurgen Klopp
Jurgen Klopp fait sans aucun doute partie du top 5 des meilleurs entraineurs au monde, malgré son modeste palmarès. Il remporte enfin un titre européen, après avoir échoué à 3 reprises en finale. Ses choix tactiques se sont avérés payants, et a su tirer les leçons de la défaite de l’an passé. L’équipe a beaucoup évolué et progressé depuis sa prise de fonction en octobre 2015. Jurgen Klopp a rendu sa grandeur à Liverpool en remettant le club sur le toit de l’Europe, gravant son nom à tout jamais dans l’histoire d’Anfield.
Crédits photo à la Une: Zweifussler