Après avoir sorti la Juventus et Manchester City, l’Olympique Lyonnais a cédé en demi-finale de la Ligue des Champions face au favori de la compétition, le Bayern Munich. Les Allemands n’ont cependant pas été aussi impériaux que face au FC Barcelone, laissant des chances dont les Gones n’ont pas su profiter.
Un début de match presque parfait
Lyon ne pouvait pas rêver meilleur début de match. Alors que les Bavarois semblaient empruntés, Memphis Depay a eu une première occasion en or d’ouvrir la marque dès la 4ème minute de jeu. Malheureusement, perturbé par la sortie assez haute de Neuer, il a dû s’excentrer sur son pied droit, se fermant l’angle du but et trouvant le petit filet extérieur. Pris dans leur dos plusieurs fois à cause d’alignements plus que douteux, les défenseurs munichois se font une encore plus grande frayeur lorsque Toko Ekambi, après s’être joué de Davies et Alaba, trouve le poteau avec son pied gauche (17e). Le 3-5-2 de Rudi Garcia se montrait efficace, les montées de ses latéraux posant des problèmes à Kimmich et Davies. Et pourtant…
Gnabry crucifie l’OL
Et pourtant Lyon vient de laisser passer sa chance. Une ouverture du score aurait pu permettre aux Gones de fermer le jeu et de mettre la pression sur son adversaire. Mais dans la foulée, un éclair de génie de Gnabry offre une bouffée d’oxygène monstre à son équipe. Trouvé par Kimmich, l’ailier allemand repique dans l’axe, transperce la défense et déclenche une sublime frappe du pied gauche aux abords de la surface qui transperce la lucarne de Lopes (1-0, 18e). Ce but met à terre l’OL et lui coupe son élan. Lopes doit s’interposer sur une nouvelle frappe de Gnabry (25e) mais il ne peut rien sur la troisième salve de ce dernier. S’engouffrant une nouvelle fois dans le bloc lyonnais, il décale Perisic dont le centre touche Lewandowski étrangement seul. Le Polonais ne parvient cependant pas à tromper Lopes qui repousse sur sa ligne sur…Gnabry qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond de ses filets (2-0, 33e). D’une efficacité chirurgicale sans être rassurant en défense, le Bayern Munich mène 2-0 à la pause. De quoi gérer tranquillement la seconde période.
Lyon rate une nouvelle fois le coche
Le but se refusait décidément hier aux Lyonnais. Ou plutôt ces derniers ne voulaient pas marquer. Peut-être la différence d’expérience et de talent entre les deux effectifs. Toko Ekambi a surement montré ses limites pour un tel niveau. C’est encore lui qui rate son duel face à Neuer après une bonne récupération de Dembélé aux trente mètres et un excellent service d’Aouar (58e). Lyon manque de réduire la marque sur sa meilleure occasion de la seconde période et donc de relancer le match qui s’éteint peu à peu. Un premier avertissement de Coutinho, qui se voit refuser un but pour hors-jeu (80e), puis Lewandowski y va de sa réalisation. Après un premier duel manqué face à Lopes (51e), le meilleur buteur de la Ligue des Champions cette saison (15 réalisations) trouve enfin le chemin des filets de la tête sur un coup franc de Kimmich (3-0, 88e), scellant ainsi définitivement le sort de l’OL dans cette compétition.
De la place pour Paris, pas de Coupe d’Europe pour Lyon
Le PSG sera donc l’adversaire du Bayern en finale de la Ligue des Champions ce dimanche après sa victoire sur Leipzig mardi soir (3-0). Les deux demi-finales se sont achevées sur le même score mais pas avec la même physionomie. La performance parisienne a été beaucoup plus aboutie, les Bavarois se faisant peur de nombreuses fois contre Lyon. La défense constituera un casse-tête pour Flick, d’autant plus que l’armada parisienne a de quoi faire peur. Comment tenir les Neymar, Mbappé et Di Maria ? Il apparaît peu probable que l’entraîneur munichois fasse appel au même onze de départ que contre Barcelone et l’OL. Benjamin Pavard, ayant joué quelques minutes hier soir, peut offrir une solution en défense à droite, afin de replacer Kimmich dans l’entre-jeu. Flick pourrait également être tenté de remettre Alaba à gauche au détriment de Davies, dont l’apport offensif est indéniable grâce à sa formation d’ailier mais dont le placement défensif laisse sérieusement à désirer et ne pardonnera pas en finale de la Ligue des Champions. Il a d’ailleurs laissé sa place à la pause. Quid de la défense centrale alors ? Boateng-Süle comme lors de la deuxième période contre Lyon ? Peu probable également à la vue de la lenteur d’une telle charnière qui devra gérer les prises de profondeur de Mbappé et Neymar. Le chantier est donc bien réel pour Flick à trois jours de la finale.
Pour Lyon, le rêve s’arrête là. Brutalement. Le retour sur terre fait mal pour les Gones. Après la parenthèse enchantée de ce fabuleux parcours en Ligue des Champions, ils doivent faire face à une réalité plus cruelle: ils ne joueront pas la Coupe d’Europe la saison prochaine, une première depuis 24 ans. Les conséquences sont d’abord financières puisque Jean-Michel Aulas sera contraint d’accepter des offres pour ses meilleurs joueurs. Aouar, Depay et Dembélé semblent être les principaux concernés. Tous ne partiront pas mais des ventes restent obligatoires pour pallier au manque économique de cet échec sportif. Cela laissera néanmoins l’occasion à l’OL de reconstruire sereinement sans alourdir son calendrier.
Crédits photo à la Une: Sven Mandel