31 buts en neuf matchs: le spectacle était au rendez-vous ce week-end en Ligue 1. Un spectacle gâché par l’effondrement d’une barrière au stade de la Licorne samedi soir à l’occasion du match Amiens-Lille. Heureusement aucune victime n’est à déplorer mais ce fait divers houleux vient entacher ce week-end de football. Entre joies et peurs, décryptage.
LES TOPS
Paris peut rêver grand
Quelques jours après leur éclatante victoire face au Bayern Munich au Parc des Princes, les hommes d’Unai Emery recevait l’équipe en forme du moment: les Girondins de Malcom. Seules formations encore invaincues cette saison, le PSG et le FCGB s’affrontaient dans un stade parisien en liesse. Favoris, les joueurs de la capitale ont tenu leur rang et étouffé leurs adversaires tout au long du match. Tenus en échec une semaine plus tôt à la Mosson, les princes du Parc ont trouvé le chemin du but à six reprises samedi. Impuissants, les Girondins n’ont pu que constater et admirer la supériorité parisienne. Neymar, Cavani, Mbappé ou même Draxler ont tous participé au feu d’artifice parisien qui a tout simplement éteint la formation bordelaise. Tantôt acculé sur son banc, tantôt surexcité dans sa zone technique à haranguer ses hommes, l’entraîneur girondin Jocelyn Gourvennec n’a pu que s’incliner en conférence de presse: « ça donne mal au crâne« , a-t-il déclaré à propos du jeu parisien qu’il estime être le meilleur et de loin de Ligue 1. Difficile décidément de concurrencer ce PSG là qui de jour en jour s’impose sur la scène nationale et européenne.
L’OM sur le podium
L’automne s’annonce bon et doux sur la Canebière. Plutôt que de faner dans la continuité de son fade été, l’OM voit renaître une rage de vaincre et une cohésion d’équipe jusque-là insoupçonnées. Un vent nouveau souffle sur le Vieux Port et son voisin azuréen l’OGC Nice a reçu la rafale olympienne en pleine face. Pourtant tout était bien parti pour les hommes de Fabre qui menaient tranquillement à la marque 2-0 au bout de seize minutes. Balotelli et Seri pensaient donc avoir fait le plus dur, mais ce n’était sans compter sur la grinta marseillaise: Ocampos, figure de ce renouveau, y est allé de son doublé avant la mi-temps, lui qu’on trouvait parfois bien trop maladroit face au but. Lees-Melou, passeur décisif sur le premier but niçois avait entre-temps égalisé pour l’OM en marquant contre-son-camp. Menés 3-2 à la pause les Aiglons ne redécolleront plus d’ici la fin de la rencontre, gênés par les rafales olympiennes et la rigueur défensive retrouvée de l’OM. Tant décriés et moqués depuis le début de la saison, les hommes de Rudi Garcia viennent pourtant compléter le podium avant la trêve internationale. De bon augure avant de recevoir l’éternel rival parisien au Vélodrome lors de la 10e journée. Un choc qui s’annonce électrique.
Nantes et Caen y ont pris goût
Alors que Nantes a joui d’une insolente réussite face à de malheureux messins, les Caennais, eux, confirment leur bon début de saison en allant s’imposer à Rennes. Avec 15 points glanés sur 24 possibles, les Normands signent un début d’exercice canon en devançant Lyon, Saint-Étienne ou même Bordeaux. Grâce à la maladresse de Bensebaïni, les Caennais signent un deuxième succès de rang et s’installent confortablement à la cinquième place du classement. De son côté Nantes a bénéficié de la maladresse de Nolan Roux mais également de la clémence de l’arbitre qui a donné à retirer le penalty aux Lorrains à la 93e minute alors que l’ex-stéphanois l’avait transformé lors de sa première tentative. Avec 6 buts inscrits en 8 matchs les Canaris sont pourtant cinquièmes et font petit à petit leur nid en haut de classement. A suivre…
LES FLOPS
Amiens, le cauchemar
C’était un samedi soir comme les autres au stade de la Licorne. La confrontation entre les Samariens et les hommes de Bielsa s’annonçait riche en enseignements et révélatrice quant à l’état de forme des deux formations. Il n’en fût rien. Alors que Lille venait d’ouvrir le score par l’intermédiaire de Ballo-Touré à la 16e minute, ce dernier assista tout en célébrant son but à l’effondrement de la barrière de sécurité du parcage lillois. L’arbitre a ainsi sagement décidé de mettre un terme à la rencontre. Cet événement laissant place à son lot de réactions et dérapages, les supporteurs des Dogues s’étant vus qualifiés de « très énervés » et « désordonnés » par le président Joannin qui estime même n’y avoir « aucun problème de barrière« . Revenu sur ses propos, ce-dernier verra sans doute son club pénalisé sportivement suite à ce tragique événement, survenu, rappelons-le, dans un stade en rénovation pour sa première année dans l’élite.
L’instabilité monégasque
Alors que l’insatiable buteur monégasque Radamel Falcao avait ouvert la marque en première période face à Montpellier, son équipe a pourtant laissé filer de précieux points dans la course au titre ce vendredi, alors que son adversaire du soir restait sur un nul prometteur face aux leaders parisiens (0-0). Étrangement dominés au cours de la première demi-heure de jeu les Monégasques parviennent malgré tout à ouvrir le score à la 38e minute. Malmenés et bien contenus par de solides héraultais, la formation du Rocher ne se procure que peu d’occasions en seconde période. Un manque d’allant finalement sanctionné par une égalisation de Sességnon dans les arrêts de jeu. Une semaine noire pour Monaco après sa lourde défaite en C1: la trêve arrive au meilleur des moments pour Jardim et ses hommes qui voient Paris prendre trois longueurs d’avance au classement.
Des Verts bien pâles
Alors qu’ils avaient idéalement entamé l’exercice 2017-2018, les Verts d’Oscar Garcia sont méconnaissables depuis quelques matches. Tenus en échec à domicile face à Rennes une semaine plus tôt (2-2), les hommes du Forez se déplaçaient en terre troyenne dans le seul but d’engranger trois points avec au bout, une place sur le podium. Une nouvelle fois, devant l’enjeu les Verts ont failli. Après une première demi-heure équilibrée les hommes de Jean-Louis Garcia se retrouvent subitement à dix suite à un vilain tacle de Azamoum sur Cabella. Plutôt que de développer leur jeu les Stéphanois furent encore plus brouillons laissant des espaces dans leur dos. Samuel Grandsir n’en demandait pas plus pour se jouer de l’expérimenté Loïc Perrin et servir idéalement Pelé qui n’avait plus qu’à pousser la balle au fond des buts de Ruffier (41e). Au retour des vestiaires, les Stéphanois se font plus menaçants et finissent par égaliser par Hernani pour sa première titularisation. Quatre minutes plus tard, Khaoui crucifiait Ruffier et son mur sur un superbe coup-franc concédé inutilement par Pajot (57e). Enfin, pour clore ce match catastrophe des Verts, le buteur Hernani écopait d’un carton rouge (84e). Une victoire méritée pour Troyes qui se hisse au neuvième rang quand l’ASSE se classe septième et aborde avec soulagement la trêve internationale.
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Neymar (PSG) – Face aux Girondins, le Brésilien a fait parlé toute sa classe et surtout fait tourné la tête aux défenseurs bordelais. On n’en attendait pas moins du prodige sud-américain qui, disons-le, régale et fait briller la France du football depuis son arrivée au PSG. Auteur de deux buts et d’une passe décisive il a pleinement participé au jeu collectif et provoqué sans cesse les défenseurs adverses (7 fautes subies). Le Ney est plus que jamais LA star de ce championnat avec ses deux compères d’attaque et n’a de cesse de le démontrer semaine après semaine.
La stat’
74 – Comme le pourcentage de victoires d’Unai Emery depuis le début de sa carrière. Le ratio le plus élevé en L1 devant Ranieri (61%) et Jardim (60%).
La décla’
« Si on ne lie pas performances sportives et investissements, on n’est pas dans notre projet qui est de redevenir champion de France et de gagner une coupe d’Europe. Pour ça, il faut avoir une équipe de premier plan. »
Jean-Michel Aulas, président de l’OL
Crédits photo à la une: Julien Bertrand