La large victoire de Paris avec Neymar aux commandes, les premiers points de Nantes cette saison, la faute professionnelle des Lyonnais face à Bordeaux, le zéro pointé messin: Au Stade retrace et décrypte les grandes lignes de la 3e journée de Ligue 1, millésime 2017/18.
LES TOPS
Avec Neymar, Paris semble passer un cap
Arrivé pour près de 222 millions d’euros en provenance du FC Barcelone, Neymar n’en finit plus de régaler les supporteurs parisiens. Déjà décisif la semaine passée à Guingamp pour sa première en Ligue 1, le Brésilien a de nouveau été l’élément moteur de la victoire du PSG ce week-end. En recevant Toulouse, les hommes d’Unai Emery espéraient bien mettre en valeur leur nouvelle star pour ses premières foulées sur la pelouse du Parc des Princes. Après avoir rendu un vibrant et émouvant hommage à Blaise Matuidi, en partance pour la Juventus Turin, en début de rencontre, les 47 000 spectateurs amassés dans les travées de l’enceinte parisienne ont pu découvrir toute l’étendue du talent de Neymar. Alors que Max-Alain Gradel avait ouvert le score à la 18e pour le TFC, Neymar, à l’origine d’une belle action collective, vient égaliser au tableau d’affichage tel un renard des surfaces (31e, 1-1). Le PSG prend alors le jeu à son compte. Le festival offensif peut s’enclencher: Adrien Rabiot (35e, 2-1), Edinson Cavani (75e, 3-1), Javier Pastore (82e, 4-2), Layvin Kurzawa (85e, 5-2) et bien sûr Neymar (90e, 6-2) vont sceller le sort de Toulousains apathiques, pris de vitesse par les débordements et autres accélérations des joueurs de la capitale. Bilan pour le PSG: trois victoires en trois matches, des scores fleuves à tout-va, et surtout un fauteuil de leader retrouvé. Les trois buts et trois passes décisives de Neymar en seulement deux matches ne sont pas étrangers à ces résultats, tant le capitaine de la Seleçao influe sur le jeu parisien depuis son arrivée. De très bonne augure pour la Ligue des champions, où l’ancien joueur du Barça sera attendu au tournant pour enfin faire passer un cap au PSG sur la scène européenne. Les hommes de Pascal Dupraz, de leur côté, redescendent à la 16e place, avec trois points au compteur.
Les premiers points de Ranieri
En déplacement sur la pelouse de Troyes, le FC Nantes de Claudio Ranieri a décroché sa première victoire de la saison. Trois premiers points récoltés après deux défaites consécutives; l’objectif du week-end a été atteint. Pourtant, rien n’a été facile pour les Nantais. Auteurs d’une bonne première mi-temps en exerçant un pressing très haut dans la partie de terrain troyen, les Canaris ont vu Chidozie Awaziem être exclu à la demi-heure de jeu pour un mauvais geste sur Samuel Grandsir. Une expulsion, ainsi qu’une baisse de forme physique, ont eu raison du pressing agressif concocté par le technicien italien. En seconde période, à dix contre onze, Nantes va subir le jeu de possession troyen. Un contrôle du ballon stérile, les joueurs de Jean-Louis Garcia étant inexpérimentés – pour la plupart – au niveau Ligue 1. En fin de match, sur un centre venu de la droite, Emiliano Sala va ouvrir la marque d’une sublime reprise de volée du pied droit (81e, 0-1). Un but synonyme de victoire pour les verts et jaunes, et de déception pour des Aubois qui mesurent bien là le fossé qui sépare la Ligue 1 de la Ligue 2. « On savait qu’on allait vivre des moments difficiles cette saison, cette défaite en fait partie. Malgré tout, elle ne casse pas notre bonne dynamique« , expliquait à la presse Christophe Hérelle, défenseur central troyen, peu après la rencontre. Avec cette victoire, le FCN sort de la zone de relégation, se hissant à la 15e place. Une dynamique vertueuse qu’il faudra confirmer samedi prochain, lors de la réception de l’Olympique Lyonnais à la Beaujoire. Avec quatre points en trois matches, l’Estac se classe elle 8e, des rêves de maintien plein la tête.
LES FLOPS
La faute professionnelle des Lyonnais
Après ses deux victoires en deux matches qui laissaient augurer de belles choses pour cette nouvelle saison, l’Olympique Lyonnais a déchanté ce vendredi soir. En recevant les Girondins de Bordeaux au Groupama Stadium, les hommes de Bruno Génésio voulaient enchaîner avec un troisième succès consécutif. Que nenni. Pourtant, menant au score durant la quasi-intégralité de la rencontre, les Lyonnais ont flanché mentalement plus que physiquement. 87e minute de jeu: après avoir vu Nabil Fékir (10e) ainsi que les deux recrues Kenny Tete (23e) et Bertrand Traoré (75e) se mettre en lumière, les Rhodaniens mènent 3-1. Alors qu’une fin de match tranquille se présage pour l’OL, et ce malgré une possession de balle qui peu à peu a été délaissée au FCGB, Lukas Lerager (88e) puis Malcolm d’une une frappe puissante sortie de nulle part (90e) vont égaliser pour Bordeaux. Un véritable cataclysme. « Nous sommes frustrés et déçus. Déçus car les trois points étaient largement à notre portée. Frustrés car l’équipe a fait le maximum pour l’emporter en évoluant en infériorité numérique et malgré cela nous prenons seulement un point« , analysait Bruno Génésio en zone mixte. Plus qu’une désillusion, c’est une véritable faute professionnelle que les Lyonnais ont commis. « C’est une grosse déception, même s’il y a des enseignements positifs à tirer« , conclut l’entraîneur de Lyon. Avec ce match nul, l’OL voit le trio de tête – Paris, Monaco, et Saint-Etienne – lui griller la priorité au classement. Les Girondins, eux, consolident leur 6e place avec six points.
Metz, zéro pointé
Avec Amiens, Metz fait partie des deux seules équipes qui n’ont toujours pas récolté le moindre point cette saison. Autrement dit, le FC Metz reste sur trois défaites en autant de matches. Des résultats décevants voire catastrophiques pour un club qui vit sa deuxième saison d’affilée en L1. Pourtant, quoiqu’intrinsèquement un cran en dessous, les joueurs lorrains ont montré des gages de satisfaction, rassurant pour l’avenir. Et pour cause; ils ont longtemps réussi à stopper les ardeurs offensives du club du Rocher, notamment grâce à un Thomas Didillon des grands soirs, et même à se procurer de multiples occasions, souvent gâchées par Nolan Roux. Mais à la 78e minute de jeu, après avoir été servi intelligemment par le néo-monégasque Rachid Ghezal, l’inévitable Radamel Falcao a rugit pour la cinquième fois depuis le début de l’exercice 2017/18. Un but offrant les trois points au champion en titre, désormais 2e à égalité de points avec Paris et les Verts – trois victoires en trois rencontres eux aussi. Pour Metz, les affaires se compliquent: le club pointe à la 19e place au classement, côtoyant ainsi Amiens (20e, 0 point) et Dijon (18e, 1 point), compagnons d’infortune. Le déplacement à Caen, concurrent direct au maintien, samedi prochain, est d’ores et déjà capital. Repartir du stade Michel-d’Ornado sans le moindre point serait sans doute rédhibitoire et synonyme de licenciement pour Philippe Hinschberger…
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Bouna Sarr (OM): sujet à de violents lynchages sur les réseaux sociaux, l’arrière droit marseillais a brillé ce week-end face à Angers (1-1). Titularisé à la place de Sakaï, le joueur de 25 ans a démontré tout son potentiel sur l’aile droite, délivrant bons centres et passes en profondeur lumineuses. Alors qu’il reste encore évasif quant à un possible départ car « ne souhaitant pas passer une saison de plus sur le banc« , Rudy Garcia semble avoir tout intérêt à donner sa chance plus souvent au natif de Lyon.
La déclaration
Depuis le début du championnat, nous avons constamment de la malchance alors que nous jouons bien. Ce soir, nous avons mérité la victoire. »
Claudio Ranieri, entraîneur du FC Nantes, après la victoire des siens à Troyes (0-1)
La stat’
0 – Depuis le début du championnat de Ligue 1 millésime 2017/18, aucun 0-0 n’est à déplorer. Une statistique révélatrice d’un niveau de jeu en forte progression, et surtout de l’apparition de schémas tactiques plus offensifs que jamais. L’arrivée de nombreux entraîneurs étrangers n’en est probablement pas étrangère.
> LES RÉSULTATS COMPLETS
> LE CLASSEMENT
Crédits photo à la une: C.GAVELLE / PSG