Après une semaine marquée par les agitations sur le marché des transferts, la Ligue 1 reprenait ses droits en ce week-end doré pour le PSG avec la première apparition de sa star Neymar à Guingamp. Strass et paillettes étaient de sortie pour accueillir l’homme qui valait 222 millions d’euros chez les irréductibles bretons. Une Ligue 1 qui prend des allures de Festival de Cannes: film à gros budget, casting de rêve, scénario épique… Ligue 1, épisode 2, action !
LES TOPS
Paris 2017, un grand cru ?
Jour J, heure H. Il est 21 heures au stade du Roudourou et c’est 183 pays qui diffusent les premiers pas de Neymar sous le maillot du PSG. Qui aurait cru un jour qu’un Guingamp-PSG puisse voler la vedette à l’inénarrable Clasico espagnol, Barça-Real ? Mais à Guingamp on garde les pieds sur terre et surtout le sens des priorités, en atteste la délicieuse banderole des supporters bretons: « Neymar = 44 400 000 pintes, Nasser paye ta tournée ! ». Au grand dam de ceux-ci, le président qatari n’a pas honoré leur demande et a préféré faire tourner la tête aux défenseurs bretons, dignes cobayes d’un soir de l’armada parisienne. Après 45 minutes poussives, porteuses d’espoirs pour les Guingampais, l’ogre parisien a finalement dévoré le petit poucet breton. Un scénario inéluctable tant le combat était déséquilibré. C’était David contre Goliath et Goliath n’a pas failli. Positionnés en 4-3-3, les joueurs parisiens ont d’abord été discrets, se montrant dominateurs mais rarement dangereux. Une tête de Marquinhos sur la barre (35e) et deux parades de Johnsson; c’est tout ce qu’ont pu se mettre sous la dent les 18 000 spectateurs du Roudourou en 45 minutes. Néanmoins, le discours salvateur du coach Emery à la pause permet aux Parisiens de revenir mieux organisés. La passe en retrait trop appuyée de Jordan Ikoko pour son gardien, permet au PSG de mener rapidement à la marque (52e, 1-0). Neymar, positionné en ailier gauche, semble plus à l’aise au cœur du jeu et n’hésite pas à décrocher pour se recentrer et ainsi proposer des solutions. Moins efficace en première période où il a perdu quelques ballons, il explose au cours du second acte pendant lequel il se fait précis et efficace. Électron libre du onze parisien, il a fluidifié le jeu et ainsi décoché une passe décisive pour le but du break signé Cavani (62e, 2-0). Il a ensuite confirmé en marquant malicieusement pour sceller la victoire parisienne, sur un service du Matador (82e, 3-0). Une entente criante entre les deux stars permettant à Paris de poser les bases d’une saison 2017-2018 prometteuse. Espérons que l’arrivée de nouveaux joueurs à l’instar de Mbappé ou Oblak, annoncés sur les plaquettes parisiennes, ne viendront pas perturber l’équilibre entrevu ce dimanche au Roudourou.
Monaco, un champion bien dans ses bottes
On les annonçait affaiblis, décimés, ou encore dispersés. Mbappé sur le départ, Fabinho vexé, les Monégasques ne se déplaçaient pas en terre bourguignonne sous leur meilleur jour. Difficilement venus à bout des tenaces Toulousains en ouverture du championnat à Louis II (3-2), les hommes de Jardim devaient composer avec la décision de l’entraîneur portugais de reléguer le prodige Mbappé sur le banc. Associé à Diakhaby en pointe de l’attaque, Falcao a parfaitement endossé ses responsabilités. Face à une fébrile formation dijonnaise, déjà vaincue à Marseille (3-0), le buteur colombien s’est fendu d’un triplé, ouvrant la marque dès la 3e minute sur corner. Après quelques percées dijonnaises emmenées par un Sliti remuant, les Monégasques faisaient le break sur un magnifique retourné de Jemerson, une nouvelle fois sur corner (25e, 2-0). Douze minutes plus tard vient le chef d’œuvre de l’incontournable Falcao, dont la frappe, légèrement déviée par Yambéré, vient mourir dans la lucarne gauche de Baptiste Reynet, impuissant (37e, 3-0). La réduction du score de Saïd à la 43e ne changera rien au cours du match. Auteurs d’un match complet, les Monégasques paraphent leur succès sur un nouveau corner, admirablement conclu par Falcao de la tête (51e, 4-1). Étincelante, l’équipe du Rocher signe un quatorzième succès de rang dans l’élite, égalant par ailleurs le record bordelais. Avec 5 buts sur 7 inscrits sur coups de pieds arrêtés, les Monégasques se sont montrés une nouvelle fois redoutables offensivement, et comptent bien jouer une nouvelle fois les trouble-fêtes cette saison. Aussi bien avec que sans Mbappé, n’en déplaise au principal intéressé…
OL, OM, ASSE: des départs sans fausse note
Le sentiment du travail accompli. C’est bien lui qui prédomine dans les têtes lyonnaises après leur victoire sur des Rennais discrets et trop inefficaces pour bousculer les hommes de Génésio. Ce dernier s’avance tout sourire devant un parterre de journalistes impatients de recueillir les réactions à chaud du technicien lyonnais. « Un ensemble très satisfaisant » et « beaucoup de bonnes choses« ; c’est ce que retiendra l’entraîneur rhôdanien. Au terme d’un match animé les Lyonnais l’emportent 2-1 grâce à Depay et Mariano Diaz, une nouvelle fois décisif. Trop imprécises en première période, les deux formations se sont livré un âpre combat au retour des vestiaires. La bonne entame lyonnaise est récompensée par une réalisation de Depay sur coup-franc (56è). Le break est fait à la 74ème par Mariano, parfaitement suppléé par un Fekir qui confirme sa grande forme actuelle. Le but de Bourigeaud en fin de match (87è) n’y changera rien, l’OL engrange trois précieux points à l’extérieur, lui permettant d’être en tête au terme de cette deuxième journée.
Son éternel rival, l’ASSE, a également suivi le même chemin, après sa victoire en terre normande. Oscar Garcia a fait confiance au même onze que face à Nice (1-0), qui le lui a bien rendu. Romain Hamouma, élément incontournable de l’attaque stéphanoise, délivrait les siens à la 67ème sur un service idéal de Bamba, une nouvelle fois décisif. Auparavant les deux équipes avaient chacune trouvé le montant, par Tannane (14è) et Santini (53è). Alors que les Verts semblaient moins en vue que lors du premier acte, c’est sur leur seule frappe cadrée de seconde période que les hommes de Garcia signent leur victoire. L’envie des joueurs d’adhérer au nouveau projet s’est faite sentir, et a été récompensée par cette courte victoire 1-0, qui n’en est pas moins précieuse. Les prémices d’une saison réussie pour les Stéphanois. A confirmer dès le week-end prochain contre Amiens.
Enfin, le cinquième sans-faute est à mettre à l’actif des Phocéens, heureux vainqueurs de Nantais revanchards. C’est le super-sub Lucas Ocampos qui, finalement, trompe au terme d’un match indécis et animé, Tatarusanu, pourtant auteur d’un match parfait jusque-là. Un but chanceux entaché d’une main involontaire du buteur qui laissera des remords aux Canaris qui auraient mérité un match nul au vu de leur fin de match exemplaire pendant laquelle ils toucheront la barre et buteront sur un Steve Mandanda des grands soirs. Un match de gardiens en somme, qui tourne à l’avantage des Marseillais, en position idéale au classement après ces deux importantes victoires. Un OM nouveau, qui s’avance match après match comme un outsider indéniable que devront sérieusement considérer leurs concurrents.
LES FLOPS
Nice, zéro pointé
Après une déconvenue dans le Forez le week-end dernier (0-1), les Aiglons de Lucien Favre se devaient de rebondir face à des Troyens tout droit venus de Ligue 2. Auteurs de débuts encourageants sur leur pelouse face à Rennes (1-1), les hommes de Jean-Louis Garcia comptaient bien jouer un mauvais tour aux Niçois. Un tour réussi avec brio. Opportunistes et réalistes, les visiteurs d’un soir à l’Allianz Riviera ont plongé dans le doute la formation azuréenne en remportant leur premier déplacement de la saison. Alors que Niane avait ouvert le score à la 54e minute, les Niçois avaient réussi, par l’intermédiaire de Pléa, à revenir au score sur penalty (63e). Mais à la 85e minute, Khaoui réduit au silence, sur une frappe du gauche précise, les 24 000 supporters niçois, médusés de voir leur équipe défaite par de modestes promus. Une défaite malvenue avant d’affronter le Napoli pour le compte des barrages de C1. Les Aiglons traînent donc en bas de tableau avec à leur compteur aucun point, et un petit but marqué en deux matchs. Un bilan bien léger quand leurs principaux adversaires réalisent un départ sur les chapeaux de roues. L’arrivée de Sneijder devrait booster la formation niçoise qui doit se reprendre au plus vite afin de lancer pour de bon sa saison 2017/2018.
Lille et Nantes ou le bal des blessés
Adversaires lors de la première journée, Lillois et Nantais ont connu une déconvenue semblable ce week-end. Défaits en terre strasbourgeoise, les hommes de Bielsa n’ont pas confirmé les espoirs placés en eux. Pas aidés par les blessures de Mendes et Malcuit dans les vingt premières minutes, les hommes de Bielsa ont également subi indirectement le choix inopportun du technicien argentin d’opérer son troisième changement dès la 38e minute. Un choix payé cash quand Maignan perdit ses nerfs en jetant le ballon sur le crâne de Corgnet à la 63e minute de jeu. Jusque-là parfait, le portier lillois écope d’un carton rouge et laisse ses coéquipiers orphelins d’un gardien de métier. A dix et avec De Préville dans les buts, la sentence semblait irrévocable. Sorti vainqueur d’un duel face à Saadi, le néo-portier lillois a dû céder face à Martin une minute plus tard (73e). Les assauts répétés des Alsaciens ont ensuite eu raison à deux fois d’Amadou, troisième gardien de la rencontre pour les Dogues. Ce sont donc Liénard et Grimm qui parachèvent le succès strasbourgeois (3-0) pour leur retour dans l’élite à la Meinau, devant 25 591 spectateurs. Une défaite lilloise à l’image de celle des Nantais qui ont dû subir la blessure de trois de leurs joueurs dans les 25 premières minutes de la rencontre. Ranieri, débordé face à ce coup du sort, a ainsi vu son équipe s’incliner cruellement dans les dernières minutes du match sur un but d’Ocampos (88e). Deux scénarios improbables qui interrogent sur la capacité des deux équipes à jouer le haut de tableau. La jeunesse de de la formation lilloise alliée à l’entraînement parfois excessif de Bielsa pourraient contrecarrer les objectifs ambitieux fixés; mais la qualité de l’entraîneur et l’effectif dense pourraient également jouer en faveur des Dogues. Quant à Nantes le jeu affiché est encourageant mais la réalité comptable rattrapera vite les Canaris si le compteur de points ne se débloque pas rapidement…
Amiens, dur apprentissage
Suite à leur logique défaite au Parc des Princes le week-end dernier (2-0), les Amiénois recevaient Angers, un adversaire plus à leur portée selon toute vraisemblance. Dans un stade de la Licorne qui découvrait la Ligue 1, les promus ont pourtant buté sur la fameuse dalle angevine. Le visage pâle affiché par un ASC sans ressort a de quoi inquiéter les supporters. Seul le poteau de Charrier (31e) apporte une ombre au tableau angevin, dans un match maîtrisé de bout en bout. Crivelli (27e) et Mangani (56e) ont fait plier la défense amiénoise. Un match sans relief qui illustre les difficultés rencontrées par les inexpérimentés Amiénois. Une saison qui s’annonce longue pour les hommes de Pelissier, qui devra trouver la solution miracle afin de maintenir son équipe dans l’élite.
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Radamel Falcao (ASM): alors que son compère Mbappé, en instance de départ, était relégué sur le banc, El Tigre a parfaitement mené son équipe à la victoire profitant des caviars délivrés par ses coéquipiers. Habile de la tête et du pied il a su faire preuve d’efficacité (3 tirs, 3 buts) et d’intelligence dans son placement. Il a une nouvelle fois démontré qu’il était un des meilleurs attaquants au monde et affiché sa volonté de mener Monaco vers les sommets.
La déclaration
« Les gens pensent que quitter Barcelone c’est mourir. Mais non, au contraire. Je suis plus vivant que jamais et suis très heureux. »
Neymar Jr, attaquant du PSG, après EAG-PSG
La stat’
50 – Cela faisait 50 ans qu’un entraîneur de l’ASSE n’avait pas débuté la saison par deux victoires. En 1967-68 c’est Albert Batteux qui réalisa cette performance. La même saison il remporta le championnat ainsi que la coupe de France. A Oscar Garcia de s’en inspirer…
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Crédits photo à la une: C.GAVELLE / PSG