Le 21e acte de cette saison de Ligue 1 Conforama proposait une nouvelle fois d’alléchantes affiches en haut comme en bas de tableau. En premier lieu, un Saint-Etienne en grande forme recevait les ennemis Lyonnais pour, peut-être prendre cinq longueurs d’avance sur leurs rivaux. En bas de tableau Monaco recevait des Strasbourgeois dont la 5e place au classement ne surprend désormais plus grand monde. Décryptage.
LE LEADER
A Paris, la vengeance est un plat qui se mange froid
Deux semaines après leur revers surprise face aux Guingampais en Coupe de la Ligue, les hommes de Tuchel avaient l’occasion ce samedi de prendre leur revanche et de remettre les pendules à l’heure devant leurs supporters. La fin justifie les moyens, c’est pourquoi l’entraîneur allemand du PSG alignait dès le coup d’envoi son trio offensif Mbappé-Cavani-Neymar. Face aux lanternes rouges bretonnes, les Parisiens ne tardent pas à se montrer dangereux jusqu’à l’ouverture du score de signée Neymar dès la 11e minute. La suite ? Une cruelle mais logique déculottée infligée à des Bretons bien trop faibles. Deux triplés signés Cavani et Mbappé, un doublé de Neymar et un but de Meunier : les hommes de Gourvennec repartent avec un 9-0 dans leurs valises. Mais comme l’a très justement signalé l’En Avant sur son compte Twitter : « Mieux vaut perdre une fois 9-0 que 9 fois 1-0 ». Une façon optimiste de voir les choses qui n’enlève pourtant rien à la délicate situation des hommes de Gourvennec qui accusent quatre points de retard sur Amiens, premier non-relégable.
LES TOPS
Dembélé, roi des Derbys
La culture des derbys Moussa Dembélé la connaît. En Ecosse, il avait marqué de sa patte les rencontres face aux Rangers, notamment en inscrivant un triplé en 2016. Mais les supporters stéphanois ne l’entendaient pas de cette oreille et comptaient bien surfer sur leur dynamique actuelle, après avoir battu l’OM quatre jours plus tôt. Pour les pousser, les Verts pouvaient compter sur un Chaudron complet et gonflé à bloc. Bien regroupés défensivement, les hommes de Gasset trouvent finalement l’ouverture par Romain Hamouma sur un superbe centre de Gabriel Silva (1-0, 21e). Bousculés mais très peu inquiétés, les Stéphanois peuvent compter sur un excellent Ruffier qui fait figure d’infranchissable dernier rempart. Après la pause, les Lyonnais affichent une nouvelle fois une possession stérile jusqu’à un penalty accordé pour une main de Perrin, deux minutes après un majestueux double arrêt de Lopes.
Fekir le transforme et ramène les siens à hauteur des Verts (65e, 1-1). Dans un match qui ne pouvait pas se terminer par un score nul, c’est finalement l’OL qui au bout du temps additionnel vient crucifier son meilleur ennemi stéphanois sur une tête de… Dembélé, précédemment entré en jeu. Un but en fin de rencontre, comme deux ans et demi auparavant quand il venait crucifier les Rangers et qualifier son équipe en League Cup. Les Stéphanois pourront regretter d’être tombé sur un Anthony Lopes en si grande forme mais surtout leur manque de vigilance dans les derniers instants. Grâce à cette victoire en terre hostile, les Lyonnais chipent la troisième place à leurs adversaires du soir et se rapprochent à trois points du dauphin lillois. Une victoire qui sonne comme un appel à aller de l’avant pour des Gones qui restaient sur trois matchs sans victoire en championnat. Les Stéphanois restent eux au contact du podium (1 point de retard sur Lyon) mais ratent là une réelle opportunité de prendre les devants dans la course à l’Europe.
LES FLOPS
Monaco et Henry n’y arrivent pas
Avant-derniers au début de cette rencontre, les joueurs de Thierry Henry pouvaient compter sur un effectif renforcé et au complet pour affronter les Strasbourgeois en ce samedi soir. Fabregas, Ballo-Touré, Naldo, ils étaient tous là pour épauler leur capitaine Radamel Falcao dans la mission plus que périlleuse qui s’annonçait. Avec 4 points glanés en 10 matchs à domicile, ce qui en fait la pire équipe du championnat à ce niveau, Monaco attaquait le match avec envie mais Naldo compliquait la tâche de ses coéquipiers dès la 11e minute en écopant d’un carton rouge. Il n’en fallait pas plus aux Strasbourgeois, qui enclenchaient dès à présent la marche avant ; Ajorque puis Thomasson donnaient l’avantage aux Alsaciens qui voyaient cependant l’ASM réduire l’écart quelques minutes plus tard par Falcao (1-2, 22e). Au retour des vestiaires, l’ASM aurait pu bénéficier d’un penalty, non-sifflé par l’arbitre. La VAR, qui fonctionnait par intermittence ce samedi soir à Louis II, n’a pas pu alerter M.Letexier et Sissoko s’en allait punir l’ASM quelques minutes plus tard avant qu’Ajorque, au bout d’un raid solitaire dans la défense, ne vienne enfoncer le clou (1-4, 68e). Réduits à dix à leur tour les Strasbourgeois n’en démordaient pas pour autant et venaient inscrire un ultime but dans le temps additionnel grâce à Fofana (94e, 1-5).
Monaco n’en finit plus de patauger dans la zone de relégation et un point de rupture semble avoir été franchi par Thierry Henry et les siens. Désormais, les joueurs du Rocher sont dans l’obligation de résultats et ne pourront compter que sur eux-mêmes pour redresser la barre. De son côté, Strasbourg continue de planer dans cet hiver enchanté qui n’en finit plus. Cinquièmes les hommes de Thierry Laurey recevront deux fois les Girondins à la Meinau pour deux rencontres décisives pour la suite de leur saison. En attendant, en Alsace, on se prend timidement à rêver d’Europe…
LE TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Rafael Leao (LOSC) – Buteur pour un quatrième match de rang, le Lillois a prouvé à son coach et aux supporters qu’il n’avait rien à envier à Jimmy Briand. Mieux encore, la jeune pousse portugaise semble avoir fait son trou à la pointe de l’attaque lilloise et sa fraîcheur ne devrait pas jouer en défaveur. Dangereux tout au long de la partie il aurait pu inscrire un deuxième but si Gurtner n’avait pas veillé au grain. La jeunesse lilloise n’en finit plus d’étonner et ce pour le plus grand plaisir des supporters.
La stat’
6 – 3+3 qui font 6 pour Cavani et Mbappé. C’est seulement la deuxième fois en 45 saisons que deux joueurs d’une même équipe inscrivent un triplé. Festival.
La décla’
On se bat un peu contre tout. Mais s’il y a ça aussi en plus, on arrête ! »
Thierry Henry (ASM), en colère après la défaillance de ses joueurs, mais surtout de la VAR.
Crédits photo à la Une: Ville de Saint-Étienne