Pour ce douzième acte, la Ligue 1 a offert du spectacle, des buts et un match tout simplement historique. Le derby tant attendu a suscité passion, déception, mais surtout tension. Au-delà de cette leçon de football, cette 12e journée a vu un wagon de cinq équipes se détacher en haut de tableau tandis que derrière, rien n’est sûr pour personne… Décryptage.
LE LEADER
Paris déroule
C’est un euphémisme que de dire que la dalle a cédé ce week-end à Angers. Complètement dépassés par l’armada parisienne les hommes de Stéphane Moulin ont concédé cinq buts dont deux doublés de l’artilleur Cavani et du prodige Mbappé. Seul flop côté parisien le match compliqué de Javier Pastore titularisé pour l’occasion, qui s’est un peu reposé sur la forme de ses coéquipiers. A part ça, un nouvel exploit pour El Matador qui a franchi la barre des 100 buts en Ligue 1 au stade Raymond Kopa sur des services de Mbappé et Draxler, lui-même buteur en début de rencontre. D’ores et déjà certains de disputer les 8e de finales de C1, les joueurs de la capitale n’en finissent plus d’impressionner. Des beaux buts, des phases collectives impressionnantes, une maîtrise stupéfiante, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce Paris-là un grand cru et peut-être même un champion d’Europe…
LE TOP
Lille, vamos !
Dix longues journées. Dix longues journées sans victoire pour Bielsa et ses hommes, bons 19e avant le match de la peur face à Metz, lanterne rouge. A Saint-Symphorien l’ambiance n’était donc pas à la fête, et pourtant les Dogues ont enfin relancé leur saison sur le même score que leur premier succès lors de la première journée: 3-0. Grâce à un doublé de Pépé enfin décisif à la pointe de l’attaque lilloise les Lillois reviennent à deux points des Amiénois. Et surtout engrangent un brin de confiance avant de recevoir des Verts bien pâles dans deux semaines. Et peut-être pourront-ils encore se reposer sur un Mike Maignan, décisif ce week-end. Ceci dit il leur faudra soigner leur jeu balle au pied pour espérer aborder sereinement la seconde partie de saison tant celui-ci était brouillon ce week-end. Mais l’essentiel ce sont les trois points, et c’est ce que retiendront les supporters lillois, qui espèrent bien voir leur équipe s’extirper de la zone rouge sous peu. Pour Lille et son entraîneur argentin, un maître mot: vamos !
LE FLOP
Verts de rage
« Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne« . Trois ans que les Verts déjouaient les projets lyonnais à Geoffroy-Guichard, trois victoires pour la fierté de tout un peuple. A Lyon pourtant on l’avait annoncé, « on vient à Saint-Etienne pour gagner » dixit le capitaine Nabil Fékir. Gagner ils l’ont fait et avec la manière en plus : 5-0. Jamais, ô grand jamais, les supporters stéphanois n’avaient envisagé pareil scénario. La catastrophe, la plus large défaite dans un derby pour les Verts et l’humiliation. Perrin et Cabella absents les Stéphanois avaient certes fort à faire face au trident offensif lyonnais. Mais de là à sombrer de la sorte… Rajoutez à cela les fumigènes, Fékir et son maillot, saupoudré d’une poignée de supporters qui envahissent la pelouse et vous obtenez un derby qui restera à jamais gravé dans les mémoires. Car la provocation c’est là toute l’essence d’un derby, toute sa magie, toute sa férocité. Le maillot brandi comme un totem par le capitaine lyonnais pour marquer de son empreinte le Chaudron, les tifos, les supporters bouillants : d’un côté comme de l’autre on ne cessera de pointer leur importance afin de préserver l’ADN de ce match si spécial. Sur le plan footballistique, le débat n’a lui pas eu lieu: Fékir, Depay, Mariano ils étaient comme des poissons dans l’eau au milieu d’un bouillant Chaudron qui ne les a pas perturbé ne serait-ce qu’une seconde. Tout simplement au-dessus, les Gones ont affirmé, au moins pour quelques mois leur suprématie régionale. Pas peu fiers de retrouver le podium ils en ont profité pour éloigner un peu plus des places européennes leurs meilleurs ennemis. Rendez-vous est pris pour la revanche, le 24 février prochain…
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Danilo Avelar (ASC) – Juste pour son but, ce chef-d’œuvre venu d’ailleurs, Danilo Avelar mérite d’être l’homme de ce week-end. Un ciseau venu d’ailleurs à la 89e minute qui permet à son équipe d’arracher le nul à la Mosson. Qui d’autre qu’un brésilien pour réussir ce geste splendide laissant Lecomte béat devant tant de perfection. Le genre de geste que l’on aime sur un terrain de foot…
La décla’
J’ai envie que Nabil soit le héros de notre match parce qu’il a été magnifique comme capitaine, formidable comme joueur.Il n’a fait que reproduire un geste qui n’est que bien peu de choses. Si on n’a pas le droit de montrer son maillot quand on est fier d’avoir marqué deux buts et gagner un match à fort enjeu affectif… On ne doit pas montrer du doigt ce joueur qui a fait en son âme et conscience ce qui lui paraissait le mieux. »
Jean-Michel Aulas, président de l’OL
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Crédits photos à la une: KevFB