Salary cap, limitation des effectifs, société commerciale… Il y a quelques semaines, Vincent Labrune évoquait les pistes pour sauver le football français.
Dans le sillage de l’affaire Médiapro et de la crise économique qui a mis en péril certains clubs, le football français a fait parler de lui ces derniers mois. Récemment invités au Sénat, Vincent Labrune, le président de la LFP, et Arnaud Rouger le directeur général de l’institution, ont exposé les maux du football français, auprès de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication. Les deux dirigeants ont ensuite évoqué leurs idées pour relancer le championnat de France.
« Il faut radicalement changer notre approche »
Vincent Labrune au sujet du football français: « Le foot change, la société change, il faut radicalement changer notre approche » exprime l’ancien dirigeant de l’OM. « Quand on décide de réduire le nombre de clubs c’est pour augmenter le nombre de matchs premium et améliorer le résultat de nos clubs en coupes d’Europe (…) Nous souhaitons passer le premier contrat de 3 à 5 ans et éviter la fuite des muscles. Il faut repartir de zéro depuis Médiapro », a d’abord lancé le président de la LFP, avant de développer ses propos.
« Le championnat de France deviendra le championnat de Slovénie »
L’ancien président de l’OM n’a pas mâché ses mots: « On n’a pas de temps. On a encore 1 ou 2 ans pour essayer de maximiser le prochain appel d’offres qui va arriver en 2023. Et il faut anticiper la réforme de l’UEFA qui va arriver en 2024. Si en 2024, on sort du Top 5 européen, on restera définitivement, je pense, en seconde division européenne. Il faut donc aller vite. Sinon, le championnat de France deviendra le championnat de Slovénie ».
Pour appuyer ses dires, Vincent Labrune s’appuie sur des chiffres évocateurs: « Depuis le Covid, on est sur un volet de pertes de 600 à 800 millions d’euros pour le football français. A court terme, on n’a pas d’autres moyens que de lancer le projet de société commerciale si on veut se relancer. Il faut sauver nos clubs, sauver la filière et assurer la pérennité et la compétitivité du football français. Il faut que tout le monde soit d’accord avec ce projet, il fait sens », a alerté le président de la Ligue, qui outre l’aspect financier, dévoile d’autres pistes pour relever le football français.
Salary cap et limitation des effectifs
« On travaille en lien avec la DNCG sur la mise en place d’un salary cap et on réfléchit sur une piste de réforme pour imposer un plafonnement des effectifs par club », explique Arnaud Rouger, le directeur général de la LFP. Vincent Labrune évoque ensuite une limitation du nombre de joueurs par effectif: « On est en train d’y travailler avec les dirigeants de clubs. L’idée serait de plafonner les effectifs à 24 joueurs par club, hors contrat jeune qui passerait à 5 ans et qui ne serait pas plafonné dans ce cas », a détaillé Labrune, avant que son homologue ne prenne le relais: « Dans le contrat à 5 ans, notre idée ne serait pas d’imposer 5 ans mais faire 3 ans plus des années en option automatique en fonction du nombre de matchs joués par le jeune. »
Enfin, Vincent Labrune a profité de l’occasion pour adresser un message aux sénateurs concernant la fiscalité en France: « La question de la fiscalité sur les contrats de joueurs est un élément important. Et nous appelons de nos vœux de réfléchir sur les charges sociales qui sont, comparativement aux championnats européens, à des niveaux trop élevés. » Une chose est sure: les idées ne manquent pas aux dirigeants de la LFP.