Dans le foot français, les fonds d’investissement étrangers sont particulièrement agressifs ces dernières années: PSG, OM, Bordeaux, Toulouse… Mais ces opérations capitalistiques demeurent autant adoubées que critiquées. Analyse.
Depuis maintenant plusieurs années, une vague d’investisseurs étrangers s’abat sur le foot français. Bon marché, celui-ci attire de plus en plus, l’un des derniers rachats en date: le TFC par Red Bird Capital Partners qui possède désormais pas moins de 85% du club. Résultat, quelques mois après, les Toulousains ont réalisé une excellente saison en Ligue 2 et ont été proches de la (re)montée en Ligue 1.
Pour autant, cette expérience positive tranche avec celle des Girondins de Bordeaux, où le fonds d’investissement King Street s’est désengagé du jour au lendemain, laissant derrière lui un club endetté jusqu’au coup et au bord de la Ligue 2. Alors vient une question: les fonds d’investissement sont-ils une chance pour le football français ou, au contraire, un fléau ?
Le PSG comme exemple
Le premier club français à avoir été acquis par un investisseur étranger est PSG. Le club de la capitale est détenu à 70 % par QSI, Qatar Sports Investments, depuis 2012. Un rachat qui propulsera le club dans une toute autre dimension, avec près de 100 millions d’euros investis dans le club dès la première saison. A eux seuls, les Parisiens avaient même dépensé à peu près autant que tous les autres clubs français réunis cette année là. Dès la saison suivante, le PSG fait son retour en Ligue des champions mais est éliminé par le FC Barcelone en quart de finale au terme d’une double confrontation historique.
Un retour en C1 qui marquera le début d’une longue série de tentatives à l’obtention de la coupe aux grandes oreilles, jusqu’à l’approcher de très près en 2020. Ce rachat a donc clairement donné au PSG ainsi qu’à la Ligue 1 une exposition mondiale considérable, au prisme notamment de l’arrivée de joueurs stars tels que Cavani, Ibrahimović ou encore plus récemment Neymar. Mais ce rachat, clairement bénéfique pour l’écosystème du foot français, a été suivi d’une ribambelle d’autres opérations capitalistes bien plus hasardeuses.
L’influence négative de bon nombre de fonds d’investissement étrangers
Les fonds d’investissement étrangers peuvent en revanche se montrer nocifs pour les clubs. D’ailleurs, selon un récent sondage Odoxa, 56% des footballeurs amateurs interrogés voient l’investissement étranger dans les clubs français comme une mauvaise chose, notamment les ultras qui perçoivent ces nouveaux actionnaires d’un mauvais œil. Peut par exemple être cité l’exemple de l’OM, racheté par l’investisseur américain Franck McCourt fin aout 2016, un rachat qui dresse un bilan mitigé avec quelques hauts mais beaucoup de bas, bien que la situation du club est loin d’être catastrophique.
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En effet, les Marseillais ont renoué depuis quelques années avec les compétitions européennes, notamment lors de la saison 2017/2018 qui s’achèvera par une très belle finale de Ligue Europa. Mais s’il y a bien un exemple de club englué dans une crise suite à un fonds d’investissement étranger, c’est celui des Girondins de Bordeaux, récemment abandonnés par le fonds d’investissement américain propriétaire du club depuis plus de 2 ans King Street. Une double-crise sportive et économique, une dette de plus de 70 millions d’euros que ne peut (veut) pas payer le géant américain, une potentielle rétrogradation administrative… En clair, ce fonds d’investissement a mené le club dans une crise, pernicieuse et profonde, qui malgré tout ne fait pas fuir, ironie du sort, de potentiels repreneurs… étrangers.