Le Portugal s’est qualifié au bout de la prolongation face à la Croatie, grâce à un but de leur supersub Quaresma (1-0), au terme d’un bien piètre match. Un exploit qui ne masque pas les manques Lusitaniens, mais qui met surtout en exergue le match catastrophique des Croates. Décryptage.
Ce Croatie-Portugal, disputé sur la pelouse du stade Felix-Bollaert (Lens) était l’affiche de cette première moitié de tableau, la plus abordable du tableau final, malgré la présence de la Belgique, lorsque l’on sait que l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre et la France se concentrent dans la seconde. Une affiche prometteuse au vu du casting qui devait se produire sur la pelouse plus que correcte de l’enceinte Nordiste. En effet, les Croates, véritables révélations de ce tournoi, qui ont chipé la première place du groupe D aux Espagnols mardi dernier à Bordeaux (2-1), pouvaient compter sur les retours de blessures de leur maître à jouer, Luka Modric, et de leur avant-centre, Mario Mandzukic, tout en continuant à s’appuyer sur leurs valeurs sûres dénommées Ivan (Perisic et Rakitic). Les Portugais, qui ont réussit l’exploit de se qualifier sans remporter le moindre match durant la phase de groupe (3 nuls), pouvaient quant à eux aligner leur méga-star, Cristiano Ronaldo auteur d’une prestation XXL (2 buts, 1 passe décisive), contre la Hongrie mercredi dernier à Lyon (3-3), et attendu comme le sauveur. Le triple-Ballon d’Or était associé à Nani en attaque, dans le 4-4-2 concocté par Fernando Santos. Le sélectionneur Lusitanien avait également fait le choix d’écarter les deux Monégasques Ricardo Carvalho et Joao Moutinho, remplacés par José Fonte et Adrien, dans son onze de départ.
Le RÉSUMÉ du match:
Finalement il fallut attendre la 117e minute de cette opposition extrêmement pauvre techniquement pour pouvoir assister au seul éclair de ce match, qui correspondait également au seul tir cadré de la partie: sur une contre-attaque éclair, Nani décalait Ronaldo. La lourde frappe de ce dernier poussa Subasic, le portier Croate à se coucher, mais ce dernier remisait involontairement sur Quaresma qui, devant le but vide, donnait la victoire aux siens (0-1, 117e).
Ce match a longtemps été celui des imprécisions, mais également de la frilosité. L’enjeu de cette rencontre poussait les deux formations a fermer le jeu. On attendait une équipe Croate séduisante: elle a déçu. On ne s’attendait pas à ce que les Portugais se découvrent, pour ne pas réitérer la bien piètre prestation défensive face aux Hongrois, et procèdent autrement que par contre (3-3): on a été servit. Les 45 000 spectateurs de l’enceinte Lensoise n’ont absolument rien eut à se mettre sous la dent durant les 90 minutes du temps réglementaire, hormis les têtes de Pepe (24e) et de Vida (62e). Les Croates, en seconde période, ont certes tenté de trouver la faille de loin, mais leurs pieds leurs ont joué de vilains tours, puisque la majorité des tentatives de Modric, Perisic et consort s’envolaient dans les travées de Bollaert (29e, 55e, 88e). Quant à eux, les Portugais restaient fidèles à leur plan de jeu, procédant par contre-attaque, mais là encore leurs enchaînements restaient trop brouillons à l’image de cette frappe non-cadrée de Renato Sanchez (57e).
Le seul véritable crédit que l’on pourra accorder à un protagoniste de ce match, reviendra au sélectionneur Lusitanien, Fernando Santos, dont le coaching, à l’image des entrées de Renato Sanchez (50e) et de Quaresma (87e) se révéla payant, puisque le premier apporta du peps à un secteur offensif où Cristiano Ronaldo traversait le match comme une ombre, et puisque le second donna la victoire aux siens. Les Croates, présentés comme des épouvantails de cette compétition, regretteront longtemps leur maladresse dans le sillage d’un secteur offensif volontaire mais inefficace. Les hommes d’Ante Cacic sortent dès les huitièmes, alors qu’ils étaient promis à une demie minimum. La déception se lisait d’ailleurs explicitement sur les visages de Modric, Rakitic, Perisic et Mandzukic, les quatre qui étaient attendus comme des sauveurs, mais qui ‘ont jamais eu leur rayonnement habituel…
Le FAIT: des Croates aux abonnés absents
Après leur phase de poule très réussie, les Croates étaient attendus au tournant lors de cette phase finale. Dans une partie de tableau plutôt « facile », même si le Portugal reste dangereux malgré sa léthargie actuelle, le stade des demi-finales paraissait un objectif raisonnable. Mais les quatre joueurs (Modric, Rakitic, Perisic et Mandzukic) censés apporter le plus à cette équipe n’ont jamais répondu présent. Le milieu du Real Madrid n’a pas brillé autant qu’à l’accoutumé dans son jeu de transition défense-attaque et ses transversales n’ont jamais mis ces coéquipiers dans le confort. Le milieu du Barça, quand à lui, hormis sur ce coup-franc de la 62e où il trouva la tête de Vida, ne servit jamais ces coéquipiers dans de bonnes dispositions et quelque uns de ses coups francs ont trouvé preneur, mais dans…les tribunes.
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Ivan Perisic, la Révélation de la phase de groupe, buteur et passeur contre l’Espagne, aurait mieux fait de briller en cadrant ses frappes (29e, 88e) plutôt qu’en se faisant remarquer par sa coupe de cheveux, qui reprenait le motif à carreaux rouge et blanc du maillot Croate. Quant à l’attaquant de la Juve, absent contre la Roja, il n’a tout simplement pas existé, et il faut avoir une mémoire d’éléphant pour se souvenir le voir armer une frappe… Mais ces quatre-là n’ont jamais été suppléé par un coéquipier qui pourrait masquer leurs manques. Le constat est cruel pour la sélection Croate, mais il s’impose : quand ce quatuor, en partie, ne fait pas des diférences, c’est toute la Croatie qui ne répond pas présent…
Les NOTES de la rédaction:
Croatie
Subasic (4) – Srna (4), Corluka (5), Vida (5,5), Strinic (5) – Modric (4), Badelj (4) – Brozovic (4,5), Rakitic (4), Perisic (4) – Mandzukic (3,5)
Portugal
R.Patricio (5) – Cédric (5,5), Pepe (6), Fonte (5,5), Guerreiro (5,5) – J.Mario (5), Adrien (5), W.Carvalho (5), A.Gomes (5,5) – Ronaldo (4), Nani (4,5)
Photo à la une: Getty Images