Les opérateurs du marché des paris sportifs ont été touchés de plein fouet par l’arrêt des compétitions sportives engendré par la pandémie de coronavirus Covid-19, au point d’enregistrer une baisse d’activité sans précédent. Décryptage.
Un drôle d’anniversaire
En juin 2010, le marché français des paris, sportifs et hippiques, est révolutionné: jusque-là chasse gardée de l’opérateur national historique, la Française des Jeux, dont l’État est l’actionnaire majoritaire, le secteur des jeux d’argent est libéralisé. Ainsi, des entreprises privées, qu’elles soient tricolores ou étrangères, investissent le marché français.
Pourtant, l’heure n’était pas à la fête en juin dernier, au moment de fêter le dixième anniversaire de cette ouverture à la concurrence sectorielle: dans le sillage du confinement décrété par de nombreux pays européens au prisme de la pandémie de Covid-19, les opérateurs de paris sportifs ont été empêtrés dans une crise sans précédent.
Paris sportifs: un deuxième trimestre catastrophique
Du début du mois de mars, date de la mise en place de périodes de confinement dans bon nombre d’États du Vieux-Continent, à la fin mai, moment de la reprise progressive des championnats européens de football, le marché que constitue les paris sportifs a été éminemment malmené. En effet, une baisse drastique de la demande a été enregistrée, pour ne pas dire un véritable choc de demande négative. « Pour le pari sportif, c’est la catastrophe absolue: le chiffre d’affaires est tombé de plus de 90%« , expliquait ainsi le 7 avril dernier Emmanuel de Rohan Chabot, président-fondateur de l’opérateur Ze Bet, à nos confrères d’Europe 1.
Et force est de constater que cette crise exogène n’a pas seulement affecté l’entreprise Ze Bet: Parions Sport, filiale de la Française des Jeux, évoque quant à elle un recul de l’ordre de 95% du nombre de paris sportifs effectués au deuxième trimestre. Une baisse drastique de l’activité qui n’est pas sans conséquences: anticipant une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 120 millions d’euros sur l’exercice 2020, la FDJ entend restructurer, au point de tabler sur un plan d’économies de 80 millions d’euros – les dividendes versés aux actionnaires seront également diminués de 30%.
Une reprise progressive et salvatrice
Fort heureusement pour les opérateurs de paris sportifs, les compétitions de sport ont repris peu à peu leur cours, permettant de constater une nette reprise d’activité. En effet, si le championnat de Bundesliga a fait figure d’avant-gardiste en reprenant dès le 15 mai, et ce, dans des conditions très particulières, la Serie A (28 mai), la Liga (11 juin) puis enfin la Premier League (17 juin) ont par la suite relancé leurs saisons respectives.
A grand renfort de publicités, à la fois sur des formats numériques dynamiques (notamment sur les réseaux sociaux et les sites internet) et des encarts traditionnels (panneaux publicitaires dans les rues, spots télévisés etc.), les opérateurs de paris sportifs ont donc tout misé sur cette relance salvatrice, attendue depuis de longues semaines. Interrogé par Actu.fr, Tristan Guiglini, responsable de la branche paris sportifs de Winamax, espère ainsi « rapidement retrouver la dynamique de début mars ». Dans le sillage de cette reprise, l’heure est donc, pour nos lecteurs parieurs, de maximiser votre plaisir à nouveau.
Pour rappel, le marché des paris sportifs connaît une croissance annuelle sans discontinuité depuis 2010 et la libéralisation du secteur. A ce titre, en 2019, 800 millions d’euros avaient été misés rien que sur le marché français, soit une hausse de plus de 19% comparé à l’exercice 2018.
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