Le 14 octobre dernier, la Cour suprême espagnole a condamné neuf leaders séparatistes catalans à des peines de prison allant jusqu’à 13 ans de rétention. La ville de Barcelone, quant à elle, fait face régulièrement à des troubles majeurs provoquant des scènes de violences inédites. C’est dans ce contexte que le Barça a décidé de se ranger du côté des indépendantistes catalans en dénonçant la décision de justice.
Alors que les violences continuent de faire rage dans les rues barcelonaises entre militants indépendantistes et la « Guardia civil », la police espagnole, le FC Barcelone n’a pas hésité à choisir son camp en critiquant la décision prise par la plus haute juridiction espagnole concernant les peines de prison infligées à neuf indépendantistes catalans pour la tentative de sécession de 2017. En effet, dans un communiqué, le club catalan considère que la solution n’est pas la prison, mais bien le dialogue: « leurs détentions provisoires n’ont pas aidé à résoudre le conflit, et les peines de prison prononcées […] n’aident pas non plus, car la prison n’est pas la solution ». Bien que le Barça n’ait jamais soutenu officiellement l’indépendance, il s’est toujours prononcé en faveur d’un référendum. En 2014, le club avait même décidé de jouer pour la première fois avec un maillot « seneyera » aux couleurs sang et or du drapeau catalan. D’ailleurs, à chaque match, à la 17e minute de jeu et 14 secondes, le club autorise les supporters de scander aux quatre coins du stade « Independancia », rappelant ainsi la date de la fête nationale catalane, le 11 septembre 1714.
Mes que un club
« Mes que un club », « Plus qu’un club ». En effet, le Barça est bien plus qu’un club de football. Le FC Barcelone porte le drapeau de l’identité catalane, et son stade, le Camp Nou, est un terrain d’expression privilégié de l’affirmation de cette identité face à L’État espagnol. Ce fut notamment le cas, de manière exacerbée, sous le règne de Franco, en incarnant une forme de résistance politique. En effet, pendant la dictature franquiste, le Camp Nou était le seul endroit où l’on pouvait encore parler le catalan, alors que cette langue était complètement interdite. Le FC Barcelone a donc toujours été politisé, servant de vitrine internationale à la cause catalane. Par ailleurs, les actionnaires du club, au nombre de 140 000, ne sont autres que les abonnés du stade, les « socios »; d’où l’émergence d’une liberté totale vis-à-vis du processus d’autonomisation de la région.
Crédits photo à la Une: Céline Crespin – AuStade.fr