Après cinq mois relativement convaincants au Qatar, Laurent Blanc étudie un éventuel retour en Europe voire en France. Pour enfin relancer sa carrière, près de cinq ans après son départ du PSG ? Analyse.
Le Qatar, un choix par défaut
Nommé le 19 décembre dernier entraineur en chef d’Al-Rayyan, Laurent Blanc avait surpris son monde en acceptant ce poste. Certains y ont vu le seul et unique moyen de relancer une carrière en pointillés, d’autres un goût certain pour l’argent. La vérité se situe probablement entre les deux. L’ancien coach des Girondins de Bordeaux n’avait plus dirigé une équipe depuis son limogeage du PSG en juin 2016, laissant passer les bonnes (et moins bonnes) offres qui lui ont été faites. Citons au hasard des clubs italiens (Inter Milan, AS Roma ou encore la Fiorentina), un club turc (Galatasaray) ou encore la sélection des États-Unis. Mais c’est une période où on le croisera plus sûrement sur les greens de golf qu’au bord des terrains.
Quand il décide enfin de se relancer fin 2019, c’est à Lyon que son nom circule. Il passera même des entretiens avec l’état major de l’Olympique Lyonnais composé de Jean-Michel Aulas et Juninho. Finalement, ces derniers lui préféreront Rudi Garcia. De son propre aveu, il restera marqué par cet échec, comme si les lignes de son palmarès de coach ne suffisaient plus à attirer les prétendants.
« Je souhaite toujours entraîner, mais plus le temps passe, moins j’y crois. Je reviendrai certainement, mais ce ne sera sûrement pas avec des adultes, peut être avec des enfants (…). Le foot prend une direction qui ne me plait pas tellement, mais elle est comme ça. »
Laurent Blanc, fin 2020, au micro de Téléfoot.
En décembre 2020, lassé de propositions qui n’arrivent pas, il s’engage donc au Qatar dans le club phare du pays Al-Rayyan. Si la faiblesse du championnat local n’est plus à démontrer, il y fait néanmoins le job, et plutôt bien même. Il ramène son club sur le podium après l’avoir pris à la 7e place. D’ailleurs, il se retrouve ce vendredi en finale de la Coupe de l’Émir face à Al-Saad dirigé par l’ancienne gloire du FC Barcelone, Xavi. Cette remontée au classement signifie donc une qualification pour la prochaine Ligue des champions d’Asie, contrat rempli donc.
Un retour en France est-il envisageable ?
En théorie, Laurent Blanc devrait revenir à Doha dans quelques semaines afin de préparer la prochaine saison. Mais son entourage a déjà fait savoir qu’il allait prendre son temps et étudier toutes les pistes qui s’offrent à lui. Il a confié il y a un mois: « J’ai repris du plaisir à travailler et le gout des entrainements. » Jorge Mendes, son agent au réseau tentaculaire, sonde déjà quelques clubs européens dont Valence et Tottenham où José Mourinho s’est fait éjecter il y a quelques mois. Dans l’hexagone, c’est Alain Migliaccio, son agent historique qui est à la manœuvre. Lille serait en pole position pour l’accueillir en cas de départ de Christophe Galtier, il se dit également que l’Olympique Lyonnais songerait encore à lui après l’avoir éconduit il y a deux ans.
Cela serait un juste retour des choses pour Laurent Blanc. Car si le poison de la rumeur le concernant (manque d’autorité, dilettantisme) continue de faire son chemin en France, ils sont aussi nombreux à reconnaitre la qualité de jeu et le palmarès des équipes qu’il a dirigées. Quatre titres de champions de France, quatre Coupe de la Ligue et deux Coupe de France. On a vu pire. Mais les challenges proposés seront-ils à la hauteur de ses ambitions ? Au vu de la valse des coachs annoncée cet été, on peut raisonnablement penser que oui.