Le club des Girondins de Bordeaux, dont le principal actionnaire vient de jeter l’éponge, se retrouve dans une situation délicate. Seizièmes de Ligue 1, à cinq points du premier relégable, les Bordelais sont en grand danger.
La rumeur bruissait depuis la mi-journée de jeudi. Finalement, le couperet est tombé aux alentours de 18h vendredi. Le propriétaire des Girondins de Bordeaux, le fond d’investissement new-yorkais King Street, en place depuis plus de deux ans, a fait savoir qu’il ne souhaitait plus soutenir le club et donc financer ses besoins actuels et futurs.
Une gestion des plus hasardeuses
Les premiers commentaires fustigent une gestion erratique et calamiteuse depuis la prise de contrôle du consortium américain. Alain Giresse, légende du club, ne semble même pas être surpris: « La situation financière du club est tellement délicate qu’on est pas vraiment surpris. Les Américains s’en foutaient, il n’étaient pas là pour faire plaisir et après eux le déluge. Et finalement, il nous laissent des ruines. »
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Les anciens joueurs et champions du monde 1998 Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu, dénoncent et exhortent chacun à prendre ses responsabilités aux Girondins de Bordeaux. Le premier est le plus virulent: « Je suis à la fois dégouté, triste et soulagé. C’est une bonne chose que ces pitres dégagent (…). Certaines personnes devraient avoir du mal à se regarder dans une glace aujourd’hui. M6 et De Tavernost (ancien propriétaire du club) nous ont menti lors de la vente. Alain Juppé (maire de Bordeaux lors de la vente) aurait également pu mettre son veto. » Quand au second, formé aux Girondins, c’est un fiasco total depuis le début: « King Street lâche le club et ne remplit pas ses engagements. Pour moi, de la vente au désengagement, c’est un scandale absolu. Il va falloir remonter toute la chaîne de responsabilités. »
Le futur repreneur des Girondins de Bordeaux devra mettre la main à la poche
Si le temps de pointer les erreurs de chacun viendra inévitablement, la priorité est d’ores et déjà de sauver le club sur le terrain. La nouvelle défaite 4-1 face à Lorient, un concurrent direct pour le maintien ce dimanche, fait planer le spectre d’une relégation sportive. Ce qui anéantirait de facto les chances de trouver un repreneur pour sauver le club. Car en comptabilisant les dettes et la reprise de l’entité Girondins de Bordeaux, le nouvel acquéreur devra débourser entre 50 et 80 M.
Et maintenant ?
Pour autant, sur le long terme, ce retrait de King Street des Girondins des Bordeaux est-elle vraiment une mauvaise nouvelle ? Repartir sur des bases plus saines, plus locales, en remettant le football au centre du projet, c’est le message porté par les supporters réunis à plus de 1500 devant la mairie de Bordeaux ce week-end. Cela semble être également le sens du dossier porté par Bruno Fievet et Pacal Rigo, les deux candidats au rachat du club déclarés pour le moment.
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Si l’espoir fait vivre dit-on, il ne sera pas éternel. Il reste 3 mois pour sauver les Girondins de Bordeaux en coulisses et 4 matchs sur le terrain. Tout cela avec les encouragements de Zinédine Zidane himself: « Ce club m’a donné tellement de choses. J’ai déjà parlé avec des Bordelais. J’espère que tout sera réglé. Tout mon soutien à ce club que je porte dans mon cœur. » L’espoir pourrait durer un peu plus avec un tel soutien de poids…