Dominateurs, les Bleus pensaient avoir fait le plus dur en ouvrant la marque contre la Turquie, qui est cependant revenue au score (1-1). Un match nul frustrant donc, d’autant plus que la qualification n’est toujours pas mathématiquement officielle. La Turquie, elle, reste invaincue contre la France dans ce groupe dont elle conserve la tête.
Une finition défaillante
Didier Deschamps avait décidé de repartir avec la même équipe qu’en Islande sauf deux éléments. Il pouvait en effet enregistrer le retour de Lucas Hernandez à gauche à la place de Lucas Digne mais il avait également décidé de laisser Olivier Giroud sur le banc, lui préférant Wissam Ben Yedder. Ce choix fort ne fut pas payant, l’attaquant monégasque étant très peu en vue. Au contraire d’un Antoine Griezmann des grands soirs. C’est lui qui se procure la première occasion du match à la 17e minute de jeu. Servi idéalement par une talonnade de Coman, il se présente face à Günok qui repousse son tir avant de sortir celui de Sissoko aussi, une double parade salvatrice. Le portier turc en feu sauve encore les siens face à Sissoko à la 25e minute après un centre de Coman devant lequel Griezmann s’était judicieusement effacé. Ce même Griezmann est toujours là onze minutes plus tard mais voit sa frappe frôler la lucarne droite de Günok. A la pause, la France peut s’estimer déçue de ne pas avoir marqué face à une Turquie sans idées si ce n’est ramener un point du Stade de France.
Avec l’entrée de Calhanoglu, les Turcs vont cependant émerger dans cette rencontre. C’est d’ailleurs lui qui est trouvé dans la profondeur à l’heure de jeu et qui remise parfaitement à Yilmaz qui manque le cadre sur sa reprise face à Mandanda, la première véritable occasion turque depuis le début du match. La seconde période est plus fermée, les Bleus ont toujours le ballon, la Turquie attendant un contre assassin. Et à un quart d’heure de la fin, la délivrance arrive enfin pour la France. Alors que les hommes de Didier Deschamps auraient dû obtenir un penalty, sur le corner qui suit, Griezmann trouve Giroud qui, de la tête, propulse le ballon dans le petit filet de Günok enfin battu. L’attaquant aux désormais 38 buts en sélection était entré cinq minutes avant. Pourtant, même si le plus dur semble être fait, les Bleus vont s’écrouler sur un coup franc à la 82e minute. Calhanoglu dépose le ballon sur la tête d’Ayhan qui bat Mandanda un peu trop facilement. Ikoné aura le dernier mot mais sa frappe est repoussée par l’inévitable Günok. C’est avec beaucoup de déception et de frustration que les Bleus concède le nul à domicile face à la Turquie.
Griezmann n’aura pas suffi, Pavard fragilisé
Griezmann aura été dans tous les bons coups ce soir, organisant parfaitement le jeu français et étant récompensé d’une passe décisive. Son positionnement préférentiel est clairement dans l’axe derrière l’attaquant. Néanmoins, on a pu remarquer quelques difficultés avec Ben Yedder, les deux ayant rarement combiné et ce dernier étant même très discret sur le terrain. Son remplacement par Giroud était une évidence et l’attaquant de Chelsea l’a prouvé en ouvrant le score. Le jeu des Bleus a clairement penché à gauche, où la paire Hernandez-Coman a été tranchante, surtout en première période, où deux des grosses occasions françaises sont venues de ce côté. En revanche, le côté droit n’a pas été à son avantage.
Sissoko dépanne, certes, mais l’inquiétude réside du côté de Pavard, en difficulté sur le plan offensif où ses centres ratés n’ont pas aidé ses coéquipiers alors que les côtés étaient privilégiés face à cette défense regroupée. C’est d’ailleurs en seconde période, lorsque les Bleus ont insisté à passer dans l’axe que les occasions se sont faites plus rares. Néanmoins, sur le plan défensif, Pavard n’a pas non plus brillé et l’on peut craindre le pire pour des rencontres face à des adversaires plus redoutables. Sur le but turc, non seulement le latéral droit français couvre tout le monde mais il n’est pas du tout au contact d’Ayhan qui peut battre Mandanda sans aucune pression. Pavard ne ressort clairement pas gagnant de ce mois d’octobre, surtout quand on le compare au reste de la défense, la charnière Varane-Lenglet s’affirmant de plus en plus et Hernandez devenant indispensable à gauche, tout comme Tolisso au milieu de terrain. La qualification n’est pas en poche, cela devrait être le cas en novembre avec encore deux matches à jouer contre la modeste Moldavie et en Albanie.
Crédits photo à la Une: FFF.FR – Pierre Minier