Le très bon résultat de ce jeudi face aux Pays-Bas n’était qu’une illusion… On peut parler d’exploit luxembourgeois. Mais on retient surtout la déroute française, un réel échec alors que la première place était validée et un petit matelas de sécurité s’était installé pour prévoir une éventuelle déconvenue lors des deux rencontres en octobre. Désormais, les matches face à la Bulgarie et la Biélorussie seront décisifs pour la qualification directe à la coupe du Monde 2018.
LE MATCH: une faillite offensive face à une défense héroïque
Les Luxembourgeois, contrairement au match aller, sont venus plus défensifs. Les Bleus avaient fait le plein de confiance après un large score face aux Pays-Bas. Didier Deschamps avait reconduit le même onze, à une exception près; Kylian Mbappé fait son retour en tant que titulaire à la place de Coman sur l’aile droite. Les Français sont très approximatifs dans leur entame de match et ne se procurent pas d’occasion. Pourtant la domination était tellement importante (21 tirs à la pause pour les Bleus) que l’on se dit que la faille sera trouvée. Et justement c’est une forme de suffisance qui se ressent. On ne sent pas une volonté de plier le match. Une telle équipe sur le plan des individualités avec des noms tels que Pogba, Kanté et Mbappé a été incapable de se trouver collectivement. Les latéraux si importants jeudi face aux Pays-Bas ont constamment été offensifs au lieu de jouer en retrait de leurs ailiers. Ceci a considérablement bouleversé l’organisation bleue. Mbappé se retrouve à dé-zoner dans l’axe et vient donc s’enfermer dans l’entonnoir luxembourgeois avec Griezmann et Giroud. De l’autre côté Lemar se trouve obligé de décrocher et de se retrouve à la hauteur de Pogba. La conséquence directe de ces mouvements est un manque de soutien offensif, face à une équipe totalement regroupée en défense. Numériquement, les Bleus ne font pas le poids malgré la qualité technique de leur individualités.
Afin de régler ce problème offensif, Didier Deschamps fait alors entrer Lacazette et Coman pour apporter de la percussion et plus de vitesse à la place d’un Giroud transparent même dans son domaine de prédilection qu’est le jeu aérien. Mais surtout, le sélectionneur fait sortir Kylian Mbappé, alors meilleur élément offensif des Bleus par ses percutions. Mais au-delà de problèmes d’organisation, il y avait de réels problèmes sur le plan mental. Pogba a fait clairement preuve de suffisance, cela s’est vu sur ses prises de balle: bien moins spontanées… Kurzawa sur son aile a lui aussi beaucoup déçu, gênant Lemar puis Coman et n’ayant rien apporté offensivement, bien au contraire. Alors oui, le Luxembourg a été héroïque défensivement. Certes, il fut sauvé par ses montant. Mais lorsque l’on voit qu’ils ont failli punir la France par Rodrigues qui trouve le montant à la 78e minute, il y a clairement de quoi s’inquiéter.
LE FAIT: la semaine folle du Luxembourg
Le pays du Grand Duché avait déjà réalisé un exploit en milieu de semaine en glanant sa première victoire des éliminatoires 1-0 face aux Biélorusses. Sa première victoire en match officiel depuis le 5 septembre 2014 en Macédoine. Ce pays de 35 000 licenciés est même l’équipe du groupe A qui a pris le plus de points cette semaine (4 contre 3 pour la France, la Suède, les Pays-Bas, la Bulgarie et 0 pour les Biélorusses). C’est donc une équipe vaillante qui peut fêter une semaine historique pour le sport luxembourgeois. Côté bleu, tout ou presque est à refaire. Pour s’assurer la qualification sans regarder derrière, ils devront faire un sans faute en octobre. Un barrage serait bien trop dangereux quand on sait que l’Italie et le Portugal, champion d’Europe en titre, vont surement y prendre part. La France compte toujours 1 point d’avance au soir de cette 8e journée: à elle de conserver l’avantage.
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