Magique, démentiel, fou… Les adjectifs et superlatifs manqueront pour décrire l’immense performance des Bleus mardi contre la Belgique (1-0). Vingt ans après le premier sacre mondial de 98 et douze ans après la finale perdue de 2006, la France rejouera une finale de Coupe du Monde contre la Croatie ou l’Angleterre. La deuxième étoile est à portée de main.
Si une frontière toute fine sépare la France de la Belgique, un fossé énorme séparait l’émotion des français et des belges hier soir. Autant il est somptueux de rejoindre la finale de la Coupe du Monde, autant il est cruel de s’arrêter là, en demi-finale, aux portes d’une occasion unique de monter sur le toit du monde. La France est en finale du Mondial, et nous ne retiendrons que ça, ce qui est déjà énorme. Nous oublierons très rapidement les 40 dernières minutes pénibles de ce match, au moment où la France devait tenir son avantage acquis suite au coup de tête vainqueur d’Umtiti sur un corner de Griezmann (1-0, 51e).
Les Bleus ont désormais 4 jours pour se préparer pour le moment le plus important de leur carrière. Celui qui délimitera leur capacité à s’offrir une place dans l’éternité, ou qui entérinera un second échec de suite aux portes du bonheur, après la défaite en finale de l’Euro 2016 face au Portugal (0-1). Car la possibilité de jouer une finale ne se représente pas tous les quatre matins. La France disputera la troisième de son histoire dimanche prochain à Moscou. La troisième en 20 ans. La génération Zidane, vainqueure en 1998 et finaliste en 2006 a laissé place à la génération des Griezmann et Mbappé, pour ne citer qu’eux. Reste à savoir quel héritage cette génération laissera dimanche.
Néanmoins, cette dernière a déjà réussi à fédérer tous les français derrière elle. Qu’il est beau de voir un pays réuni, qui chante, tape dans ses mains et hurle son bonheur d’être français. Les scènes de liesse se sont multipliées après le coup de sifflet final, des Champs-Élysées parisiens au Vieux-Port de Marseille, en passant par la place de n’importe quel village français. L’ambiance montera encore d’un ton dimanche. L’angoisse et la peur du vide se mêleront alors avec la fierté toute simple d’être là et le vertige possible d’être, le temps d’un été, les rois du monde.
La meilleure attaque, c’est la défense
Au moment de faire le bilan de cette épopée russe, il paraîtra inimaginable de ne pas glisser une mention spéciale à l’arrière-garde française qui, comme contre l’Uruguay en quart de finale (0-2), a pris les choses en main pour porter les Bleus. Si défendre a été le temps de cette demi-finale l’oeuvre de tout le collectif, en atteste les courses de mort de faim de Griezmann au pressing, la charnière centrale aura été tout simplement énorme. Raphaël Varane et Samuel Umtiti ont beau jouer respectivement au Real Madrid et au FC Barcelone, deux clubs rivaux, leur complémentarité a crevé les yeux hier. Une association qui a pris du gallon au fil de la compétition. Mais surtout une association qui protège, rassure puis montre la voie. Le coup de tête victorieux d’Umtiti hier faisait écho à celui de Varane pour l’ouverture du score contre l’Uruguay. Ces deux-là joueront encore un rôle primordial dimanche pour couper les offensives adverses et pourquoi pas se montrer décisifs devant. Les performances d’Hugo Lloris mériteront aussi leur pesant de louanges. Le portier et capitaine des Bleus écoeure ses adversaires les uns après les autres. Hier, sa parade la plus incroyable est intervenue à la 21e minute. Moment choisi par le joueur de Tottenham pour s’envoler à l’horizontale sur cette reprise sans contrôle d’Alderweireld. À l’image de son gardien, c’est toute une génération qui, dimanche, essaiera de prendre son envol pour tutoyer les sommets.
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