En acquérant l’ESTAC Troyes en totalité, un groupe d’investisseurs américains emmené par Gary Allen vient de prendre en main la lanterne rouge de Ligue 1 cette saison. Un rachat que la rédaction d’Au Stade a choisi de vous décrypter.
Troyes va-t-il devenir l’une des futures places fortes du football en France ? C’est en tout cas l’ambition qu’a Gary Allen, tête de proue du bouquet d’investisseurs qui a décidé de racheter la totalité des parts du club aubois: « il [Gary Allen] veut faire remonter le club en Ligue 1 et le stabiliser« , selon les propres mots de Daniel Masoni. Mais que cache ce rachat ? Qui est Gary Allen, et quelle saison 2016-2017 pour le club troyen ? Éléments de réponse.
Pourquoi avoir choisi Troyes ?
Le choix du club de Troyes est loin d’être anodin. En rachetant le club champenois, Gary Allen possède désormais un point de chute non négligeable à proximité de Paris. En d’autres termes, le point de chute parfait pour étendre et développer ses affaires (voir par ailleurs) en France. De plus, les nombreuses ventes de joueurs troyens au mercato d’hiver 2015 (Paul Bernardoni et Jimmy Cabot notamment) ont permis au club d’effacer ses dettes. En effet, les pensionnaires du Stade de l’Aube concédaient un déficit de près de 5 millions d’euros au cours de cette saison 2015-2016.
Par ailleurs, comme l’a précisé le député aubois Gérard Menuel, Gary Allen aurait d’ores et déjà indiqué qu’il prévoyait d’investir au sein de la cité tricasse. Il convient de remarquer que la mairie ainsi que la communauté de l’agglomération de Troyes ont toujours soutenu le club dans une perspective de maintien dans l’élite du foot français (rénovation du Stade de l’Aube, effacement de dettes…) et que les mauvais résultats sportifs actuels ont clairement refroidi les ardeurs des collectivités locales à poursuivre cette politique. La venue d’un investisseur au sein du club de la ville de François Baroin vient donc à point nommé.
Qui est Gary Allen ?
Daniel Masoni recherchait, du moins officiellement, des actionnaires pour l’épauler ainsi que pour augmenter le capital du club. Il n’envisageait pas une vente totale de ses parts, mais selon ses dires, « la condition sine qua non de l’implication Gary Allen était de prendre le contrôle total, de racheter 100 % des parts du club« . Le nouveau propriétaire a donc été ambitieux sur ce projet, rachetant pour environ 3 millions d’euros le club de l’ESTAC selon les informations de nos confrères de L’Equipe.
Mais au fait, qui est Gary Allen ? Allen est un investisseur américain ayant fait fortune dans la décoration intérieure. Il est d’ailleurs le frère de Mark Allen, sextuple champion du monde d’Ironman dans les années 1990. Parallèlement, Gary Allen est déjà bien connu dans le monde du sport aux Etats-Unis, où il possède le club des Spartans FC situé à Portland, qui évolue en quatrième division américaine de Soccer. Loin d’être un club de première zone aux USA, les Spartans reposent sur une école de formation forte de 2000 jeunes, ce qui correspond bel et bien à la stratégie à long terme de l’ESTAC établie depuis septembre 2002 et la création du centre de formation.
Quelle saison 2016-2017 pour l’ESTAC Troyes ?
Et maintenant ? Alors que l’ESTAC devrait être gérée et administrée le 15 septembre prochain par son nouvel acquéreur, Eric Descombes (ancien joueur de Montpellier notamment) a déjà été annoncé comme futur bras droit d’Allen en Champagne. Dans une interview accordée à nos confrères de L’Est éclair, il a dores et déjà indiqué « qu’il n’y aura pas de grands chamboulements » au sein de l’ESTAC. De plus, Luis de Sousa (manager général) ainsi que Jean-Louis Garcia (entraîneur) tous deux fraîchement nommés, resteront bien évidemment en poste. Quant au budget de la saison prochaine, celui-ci a été validé devant la DNCG le 8 juin dernier, avec un budget net avoisinant les 12.5 millions d’euros selon nos confrères du quotidien L’Equipe. Concernant le mercato estival, les arrivées de Jérémy Cordoval (Nîmes) et de Johann Obiang (Châteauroux) ne seraient que les deux premières d’une longue série. En effet, selon nos informations exclusives, les nouveaux investisseurs américains auraient déjà débloqué un budget transfert de 4 millions d’euros pour cette saison. Un projet ambition sur le papier certes, mais qu’il faudra concrétiser des les faits.