Après un été 2017 fou, le PSG a vécu un marché des transferts 2018 plutôt calme, voire même surprenant, marqué par les choix de Thomas Tuchel qui a su imposer ses joueurs dont l’empreinte de la Bundesliga se fait sentir.
La contrainte du fair-play financier
Après avoir dépensé sans compter l’année dernière pour faire venir Neymar, Dani Alves et Kylian Mbappé, dont le transfert a été définitivement payé cet été, le club de la capitale était dans le viseur du fair-play financier qui obligeait Paris à vendre de nombreux éléments dispensables. Après sept années passées au club, le premier gros transfert de l’ère qatarie s’en est allé, non sans un goût amer. Malgré un talent technique indéniable, le physique de Javier Pastore n’a pas convaincu les dirigeants de prolonger une aventure déjà longue. Pour 20 millions d’euros, le milieu argentin a rejoint l’AS Rome où il a déjà marqué son premier but en championnat contre l’Atalanta Bergame. Ce départ sonnait déjà l’amertume des supporters parisiens car les nombreux joueurs ayant quitté le PSG cet été rappellent une certaine déception, celle de n’avoir jamais pu éclore sur le gazon du Parc. Hatem Ben Arfa, plus en actif en dehors que sur les terrains (voir notre photo), a fini son contrat dans un club où il n’a jamais su montrer l’implication nécessaire et où il s’est rapidement retrouvé au placard. Il a rejoint Rennes dans les ultimes heures du mercato où il aura pour objectif de relancer une énième fois sa carrière déjà bien remplie.
Yuri Berchiche n’a lui non plus pas satisfait à un poste où il avait pourtant ses chances face à Layvin Kurzawa et est retourné en Espagne à l’Athletic Bilbao pour 24 millions d’euros. A la fin du mercato, et alors qu’il pensait le vendre pour 70 millions d’euros, le PSG a dû se résigner à baisser le prix pour permettre à Gonçalo Guedes de retourner à Valence où il a brillé la saison dernière, sans n’avoir jamais pu enflammer les supporters parisiens. Également en fin de mercato, Giovanni Lo Celso est parti en prêt avec option d’achat au Bétis Séville, un départ décevant tant l’argentin avait le potentiel pour s’imposer à Paris. Son match aller catastrophique contre le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des Champions l’a plombé. Thomas Tuchel et les dirigeants du PSG ont donc fait le ménage pour remplir les caisses. Callegari, Odsonne ou encore Ikoné, les jeunes n’ont pas été épargnés mais contrairement aux autres années, le club de la capitale possède désormais un entraineur voulant intégrer au mieux les jeunes, leur faisant même entièrement confiance en ce début de saison.
La révolution juvénile
Sur les onze joueurs ayant démarré contre Monaco lors du Trophée des Champions, six étaient issus du centre de formation parisien, la plupart n’ayant même jamais goûté à un match professionnel. Et sur les quatre buts parisiens, deux ont été inscrits par Nkunku et Weah. Si l’on pouvait penser que cela ne durerait pas longtemps, l’entraineur allemand nous a fait mentir. En ce début de saison, les jeunes prennent part à l’invincibilité parisienne. Nkunku est déjà important dans le système de Tuchel et Bernede, Nsoki et Weah, buteur contre Caen lors de la première journée, ont pu se montrer. Si le retour progressif des cadres marque un frein au bel été des jeunes parisiens, il est indéniable qu’ils seront amenés à avoir du temps de jeu. Nsoki, au poste de latéral gauche, est celui qui a le plus de chance de glaner une place de titulaire. Il restera surtout à voir si ce banc rajeuni saura faire le poids en Europe. Le tirage au sort des phases de groupes de la prochaine Ligue des Champions a déjà réservé du lourd au PSG dès l’automne.
Un renforcement calculé
C’est dans cette optique sûrement que Paris a effectué un mercato savamment orchestré, où le moindre centime comptait. Tuchel a ainsi fait valoir ses choix, ramenant dans son groupe des joueurs qu’il connaissait via la Bundesliga. En Allemagne, il a notamment eu l’occasion d’apprécier la polyvalence de Thilo Kehrer, auteur cependant d’un premier match catastrophique contre Angers, acheté 37 millions d’euros à Schalke 04. Plus surprenant, Juan Bernat, pour environ sept millions, et Choupo-Moting, que Tuchel avait dirigé à Mayence, ont rejoint les rangs de la capitale pour jouer les doublures, voire plus pour Bernat, un message plutôt négatif envoyé à la jeunesse du club. Le club parisien a alors divisé ses supporters en deux : d’un côté ceux qui ne comprennent pas ce mercato et ses arrivées d’un standing peu élevé pour un club visant la Ligue des Champions, de l’autre ceux qui n’en veulent pas à un club qui a su ramener Neymar et Mbappé sur un même mercato et qui devait dégraisser pour rentrer dans les clous du fair-play financier.
Le PSG a quand même réussi à attirer une légende en début de mercato. Le gardien de la Juventus, Gianluigi Buffon, est venu apporter son nom à l’opération marketing parisienne. Son arrivée a poussé Trapp à partir en prêt à Francfort. Le champion du monde italien de 2006 partagera les buts avec le tout récent champion du monde français, Alphonse Areola, finalement resté. Le gros souci pour le PSG au plus haut niveau européen se situera sans doute au milieu de terrain, où le départ en retraite de Thiago Motta laisse un certain vide dans l’aspect technique. En l’absence de Verratti, sur le chemin de la guérison, Marquinhos n’a pas été à son total avantage dans l’entrejeu. La guerre du milieu sera pourtant cruciale dans les sommets européens, une question à méditer pour l’hiver. En attendant, le mercato d’été parisien a laissé des promesses et des risques.
Crédits photo à la Une: Christophe Pelletier