Après le nouvel échec cuisant contre le Real Madrid et cette élimination dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions (3-1, 1-2), le PSG fait face à d’énormes défis alors que l’ossature mise en place depuis 2012 arrive à bout de souffle. Le PSG est certes en fin de cycle, mais tout n’est pas perdu alors que cet été sera déterminant pour l’avenir du club. Au Stade analyse les grands chantiers à venir dans le club de la capitale.
Un changement de leadership
C’est l’une des certitudes pour cet été: le Paris-SG version QSI va changer pour la quatrième fois d’entraîneur depuis 2011. L’éviction d’Unai Emery après ce nouvel échec ne fait plus aucun doute, même si le technicien basque devrait terminer l’exercice 2017-18 sur le banc parisien avec l’objectif de réaliser un carton plein sur la scène nationale. Même s’il gagne plus en moyenne que ses prédécesseurs (Ancelotti et Blanc), Emery n’aura jamais su mener le PSG en quarts en Ligue des champions (ce que ses prédécesseurs avaient toujours fait) et aura même laisser filer le titre de champion de France à Monaco la saison dernière. Déjà très fragilisé après la remontada barcelonaise la saison passée, et même s’il reste encore officiellement soutenu par ses joueurs, Emery devrait payer son coaching jamais gagnant et ses choix souvent douteux et décriés, comme celui d’avoir laissé Thiago Silva sur le banc à Bernabeu à l’aller un soir où le PSG avait besoin d’expérience et que Kimpembe en a manqué. Le PSG aurait d’ailleurs déjà activé ses réseaux et privilégierait l’arrivée d’un cador sur son banc la saison prochaine. Reste à savoir qui voudra relever le défi alors que des premiers contacts ont été établis avec Antonio Conte (Chelsea) et que la piste menant à Arsène Wenger, fragilisé à Arsenal, reste sérieuse.
Un effectif à revitaliser
Un seul être vous manque. Nul ne sait quel aurait été l’impact de Neymar sur ce match retour, mais le PSG a clairement manqué de fougue offensivement et Di Maria aura souffert de la comparaison techniquement avec le Brésilien. Dire que tout aurait été différent avec Neymar implique forcément que ce PSG version 2017-18 dépendrait dans de trop grandes largeurs d’un seul homme. Le problème est qu’avancer cela n’est pas forcément faux. Au contraire de l’effectif madrilène, profond et talentueux de bout en bout, le PSG ne possède pas une ossature suffisante pour espérer gagner la C1. Là où Zidane a pu remplacer Kroos et Modric en toute sérénité, Emery aurait-il pu le faire avec Verratti et Rabiot ? La question ne se pose même pas. L’un des principal chantier sera d’ailleurs le milieu, qu’il faudra épurer (exit Motta, Diarra, Draxler) et renforcer alors que Verratti et Rabiot ont encore beaucoup à apprendre et que Lo Celso devra de son côté gagner en maturité. Le PSG ferait bien de ne pas négliger ce secteur alors qu’il a jeté son dévolu sur l’attaque l’été dernier. Cette dernière manque d’ailleurs malgré tout de profondeur.
Emery n’a pu compter que sur 4 joueurs face au Real (Mbappé, Cavani, Di Maria, Pastore) en l’absence de Neymar. Si Pastore n’a définitivement pas le niveau, Di Maria a déçu sur le plan européen malgré sa forme olympique dans les compétitions nationales. Cavani n’a jamais été trouvé, ni à l’aller, ni au retour et pourrait quitter le club cet été, tandis que Mbappé représente le futur du PSG mais devra encore progresser dans les très grands matchs. Enfin, Neymar pourrait ne pas rester alors que l’appel du Real est insistant. Même si la tendance reste à une deuxième saison dans la capitale, son départ rendrait encore plus difficile une équation déjà pas simple pour les dirigeants parisiens qui font face à un chantier énorme et qui pourraient peiner à attirer des grands joueurs alors que l’épée de Damoclès du Fair-play financier plane toujours au-dessus du club parisien.
Valoriser la formation
À l’image de Daniel Carvajal ou de Lucas Vasquez, le Real peut compter sur de nombreux joueurs de son cru dans les grands matchs. Dans ce sens, le PSG ferait bien d’en faire de même dans les années à venir et de revaloriser sa politique de formation. QSI n’aime pas spécialement faire confiance aux jeunes, à l’image du départ de Kingsley Coman en 2014, et cela lui fait peut être tort. Dans l’avenir le PSG ferait bien de s’appuyer encore plus sur ses jeunes alors que le centre de formation du PSG n’est pas en reste à l’image de l’éclosion d’Adrien Rabiot. La première en pro du jeune Weah samedi dernier à Troyes ne devra plus être un exemple isolé, car de cette faculté à faire éclore des jeunes talents dépendra également la progression du club dans un contexte de menace du Fair-play financier et alors que l’image du club pourrait ne plus être si attractive pour les grands noms du football après ses cuisants échecs à répétition en C1.
L’avis d’Au Stade
Le PSG ne devra pas se tromper sur le choix de son entraîneur. Les dirigeants visent une pointure et cela n’est pas plus mal alors que Zidane vient de donner une leçon de vista et d’expérience à Emery. Le mercato sera encore très agité dans les deux sens. Le club de la capitale ferait bien de troquer quelques joueurs bankables qui ont échoué à Paris (Pastore, Draxler, Di Maria) et quelques anciens (Motta, Diarra) pour apporter du sang frais et de la profondeur alors que quelques pistes se dessinent comme celles menant à N’Golo Kanté au milieu de terrain ou à Robert Lewandowski sur le front de l’attaque.
Crédits photo à la Une: Christophe Pelletier