Alors que les Bleus affrontent la Bulgarie ce mardi soir, leur dernier match de préparation avant l’Euro 2020, l’heure est à l’analyse des forces en présence. Favoris de la compétition, les joueurs tricolores devront assumer leur statut, tout en étant conscients de leurs lacunes. Dossier.
Une hiérarchie claire chez les gardiens
Cleansheet pour sa 100e en tant que capitaine des Bleus et à Nice, sa ville natale, qui plus est. Hugo Lloris aura, une nouvelle fois, prouvé qu’il est bien le numéro 1 dans les cages tricolores. Ses arrêts réflexes seront indispensables pour sortir du groupe de la mort et se projeter le plus loin possible dans la compétition. Seul bémol, son jeu au pied qui pourrait lui jouer des tours comme lors de la finale de la Coupe du monde 2018 contre la Croatie.
Performant cette saison avec le LOSC au point de disputer le titre de meilleur gardien de Ligue 1 à Keylor Navas, Mike Maignan mérite quant à lui sa place de doublure au regard de sa saison 2020-2021 parachevée par un titre de champion de France avec le LOSC. Enfin, Steve Mandanda complète la hiérarchie des gardiens. Son passé chez les Bleus et son importance dans le groupe en font un élément fédérateur aux yeux du sélectionneur.
Une défense et quelques doutes
La solidité défensive des Bleus devra être la clef de voûte d’un dispositif tourné vers l’attaque. Sur le papier, le quatuor champion du monde composé par Pavard, Varane, Kimpembe et Hernandez devrait être la charnière défensive titulaire de la compétition. C’est donc logiquement qu’elle était alignée pour le premier match de préparation contre le Pays-de-Galle la semaine passée. Et elle n’a pas déçue. Propres dans leurs diverses interventions, les centraux ont plutôt rassuré sur ce match, bien qu’après l’expulsion de Neco Williams, la physionomie ait considérablement été modifiée, poussant les hommes de Robert Page à se positionner en bloc bas et subir les assauts répétés des Bleus.
Mais des questions se posent. Kimpembe est tout aussi capable de performer que de vaciller dans des grands matchs. Sa résilience mentale sera mise à rude épreuve pendant la compétition et il devra tenir le rang. Chez les remplaçants, de nombreux doutes également tant l’hétérogénéité de niveau est réelle. Zouma et Lenglet, doublures des axiaux, auront vécu une saison en dents de scie dans leur clubs respectifs. Et si le premier a reculé dans la hiérarchie londonienne depuis l’arrivée de Thomas Tuchel à Chelsea, le second a souvent été aligné titulaire mais a affiché une défaillance criante dans les grands rendez-vous.
Sur les ailes, la surprise Jules Koundé, qui officialisait sa première sélection contre les Gallois en doublure de Benjamin Pavard, n’a pas déçu mais n’a pas crevé l’écran non plus. Lucas Digne également, bien qu’il ait pris une autre dimension sous les ordres de Carlo Ancelotti à Everton. Quant au très décrié Léo Dubois, sa place reste questionnée même s’il s’en défend.
Je suis là parce que je le mérite, tout simplement. On est vingt-six. Chacun est à sa place […] J’ai une grande confiance en moi. Je sais que je mérite ma place. Mon rôle de doublure ? Je le vis bien. Je répondrai présent. Je suis là pour amener ce que je sais faire. Benjamin Pavard sera numéro 1. À moi de le pousser à performer. Et si on a besoin de moi, je serai là sans aucun problème. »
Léo Dubois, au sujet de sa sélection controversée chez les Bleus pour l’Euro 2020.
Un milieu imperméable, vraiment ?
Mis au repos, le tout frais champion d’Europe N’Golo Kanté figurera dans le dispositif type débutant la compétition. Son impact, son activité et son volume de jeu seront indispensables à l’entre-jeu tricolore. A quelle place évoluera t-il ? En sentinelle en lieu et place de Tolisso mercredi dernier face au Pays de Galle, ou excentré sur la gauche comme à Chelsea où il a été époustouflant encore cette saison. Peu importe son positionnement, le monstre sera présent à n’en pas douter.
Son compère Paul Pogba aussi. Si sa saison a été moins tranchante que Kanté, son apport et sa place chez les Bleus ne sont pas discutables. Au fil des saisons, Pogba semble simplifier son jeu, corriger les fioritures et gagner en efficacité. Qui complètera ce binôme ? Eloigné des terrains en raison d’une blessure à une cuisse pendant près de trois mois, Tolisso aura été peu utilisé par le Bayern Munich. Face au Pays de Galle, l’ancien lyonnais a fait un bon match. Mais l’accès au onze titulaire sera probablement barré par Kanté.
De son côté, Adrien Rabiot pose question sur la compatibilité de son jeu avec celui des Bleus. Contre les Gallois, il a ralenti le jeu préférant souvent l’horizontalité à la verticalité, combinant trop peu avec son arrière gauche. Thomas Lemar, champion de Liga au terme d’une saison disputée, pourrait représenter une alternative intéressante au regard de son volume de jeu. Formé dans le moule des Colchoneros à la rigueur défensive, l’ancien monégasque a pris une autre dimension. Quant à l’éternel soldat de Deschamps, l’inépuisable Moussa Sissoko, son rôle de doublure semble se confirmer. Il pourrait apporter de la densité physique dans les matchs à haute intensité. Et les Bleus n’en manqueront pas.
Une attaque de feu
En attaque, que dire tant les Bleus sont fournis en termes de solutions et d’alternatives. Mercredi face au Pays de Galles, l’animation n’a pas mis longtemps à se dessiner et les trois titulaires ont montré de la complicité et de belles combinaisons. Benzema malheureux sur le penalty, aura assumé son statut et réussi son retour, amenant un vrai plus à l’équipe. Moins en vue cette saison que ses deux autres compères, c’est pourtant bien Griezmann qui a tenu son rang hier avec une un but fantastique à la clef. Les entrées de Ben Yeder, Coman et Dembélé auront parachevé le travail. Quant aux remplaçants, Giroud et Thuram pourront apporter des alternatives différentes et intéressantes au jeu des Bleus.