Le club de football de l’ESTAC Troyes, évoluant en Ligue 2, ne sera finalement pas racheté par l’américain Gary Allen. Le club troyen a officialisé la nouvelle ce vendredi. Une annonce au goût amer pour les supporteurs, mais qui était prévisible tant les négociations étaient devenues exiguës entre les diverses parties.
« Gary Allen m’a informé qu’il n’était malheureusement pas en mesure de réunir les fonds nécessaires au rachat et à la pérennité du club dans le délai convenu« . C’est par ces mots que Daniel Masoni, président de l’ESTAC, a annoncé qu’il restait aux commandes de son club. « En conséquence, ce dossier est définitivement clos« , poursuit l’entrepreneur local. C’est donc la fin du feuilleton Allen à Troyes, malgré l’insistance des collectivités locales pour essayer d’acter ce rachat.
De belles annonces jamais concrétisées
Le rêve américain de l’ESTAC a débuté le 6 juin 2016, lors de la publication d’un communiqué officiel annonçant le rachat total et imminent du club, par Gary Allen. Un moment d’euphorie pour les supporteurs troyens, dépités par les résultats catastrophiques de leur équipe lors de l’exercice 2015-2016, ponctué d’une dernière place synonyme de descente en Ligue 2. Pourtant, ce moment d’euphorie a tourné court. Gary Allen, entrepreneur américain ayant fait fortune dans la décoration intérieure, espérait « faire remonter le club en Ligue 1 et le stabiliser » comme le précisait Daniel Masoni au journal L’Est-Eclair. Propriétaire d’une équipe de soccer masculine évoluant en NPSL (quatrième division), ainsi qu’une équipe féminine en WPSL (deuxième division nord-américaine), alors que le français Eric Descombes (ex-joueur de Montpellier et précurseur à tenter une carrière footballistique aux USA) faisait partie du projet; Gary Allen avait donc tout du repreneur parfait. De plus, selon nos informations, l’entrepreneur américain aurait promis, en interne, un budget transferts de quatre millions d’euros pour la saison suivante. Pourtant, rien se s’est passé comme prévu, et Gary Allen ne s’est jamais emparé du club de la cité tricasse.
Une désillusion qui n’étonne personne
Si cette annonce peut surprendre au regard des multiples communiqués prometteurs publiés en début d’été, les relations se sont dégradées au fur et à mesure du mercato estival, entre les dirigeants actuels et repreneurs. Petit à petit, l’incapacité de Gary Allen à assumer ses belles paroles s’est dévoilée au grand jour. Daniel Masoni n’a en effet jamais vu la couleur des trois millions d’euros réclamés pour racheter toutes les parts du club. Le président du club aubois s’était même montré froid et agressif quant aux questions posées en conférences de presse concernant la vente de son club, ce qui n’envisageait rien de bon. La date butoir fixée à la mi-septembre afin de permettre à Gary Allen de réunir les fonds, a été repoussé au 1er octobre, puis au 7 octobre.
Et il faut désormais se rendre à l’évidence: le projet de Gary Allen a toujours demeuré flou, quoi qu’en dise la direction de l’ESTAC qui s’est toujours montrée rassurante. Le consortium d’Allen réunissant des « investisseurs privés » selon ses propres dires, n’a jamais pointé le bout de son nez. Force est de constater que le propriétaire du Spartans Futbol Club n’a jamais eu les ressources financières nécessaires pour racheter la totalité du club – et donc le pérenniser sur la durée.
Des supporteurs (relativement) déçus
Du côté des supporteurs, cette annonce est un non-évènement. Maxime, supporteur habitué des travées du stade de l’Aube depuis de nombreuses années, « n’est pas surpris par cette nouvelle« . Pour le jeune (vingt-deux ans) supporteur, le fait que « Daniel Masoni reste à la tête du club est tout de même une bonne chose. Ce n’est pas la solution qu’on aurait préférée, mais on s’en sort pas trop mal« . Pour lui, l’avenir semble « pour le moment cantonné en Ligue 2« , tout en souhaitant « qu’un investisseur sérieux reprenne le club dans un avenir proche, afin de le stabiliser enfin en Ligue 1« .
Daniel Masoni, qui se disait « fatigué des sept années passées à la tête du club« , reste donc aux commandes de l’équipe actuelle septième de Ligue 2. Jusqu’à quand ?
Crédits photo à la une: Thierry PLUMEY/ESTAC.fr