Arrivé en poste en 2012 avec avec la mission de reconstruire une équipe de France digne et compétitive, Didier Deschamps a mené les tricolores en finale de l’Euro 2016 et sur le toit du monde en 2018. Mais éliminés dès les huitièmes de finale de l’Euro 2020, les Bleus ont particulièrement déçu. L’heure est donc à la remise en question de leur sélectionneur, Deschamps.
Une sélection de Benzema trop tardive ?
D’abord sur le choix des hommes, Didier Deschamps avait surpris son monde en sélectionnant Karim Benzema et ce dernier n’aura pas déçu. Il aura été l’homme fort de l’attaque tricolore sur cet Euro 2020 avec quatre réalisations en deux matchs. Mais pourquoi ne pas l’avoir sélectionné plus tôt ? D’abord pour travailler les automatismes avec ses compères en attaque, mais aussi parce que Benzema, âgé de 34 ans, vivait sans doute son avant dernière grande compétition internationale à un haut niveau de performance.
Impossible de performer sans projet de jeu
Didier Deschamps avait son projet de jeu en tête et son système visait à mettre dans les meilleures conditions son trio magique. Comme en 2018, il avait modifié son schéma de jeu dès les phases de poule pour trouver la formule gagnante le menant au titre de champion du monde. Mais cette fois-ci, il a tâtonné, sans cesse pris dans une recherche de l’efficacité offensive, sans pour autant s’attarder sur son schéma défensif. Le 3-5-2 catastrophique proposé en première mi-temps face à la Suisse a ainsi fragilisé les siens au point de les voir perdus sur la pelouse de Bucarest.
A sa décharge, Deschamps aura été mis à rude épreuve sur cette compétition tant les blessures furent nombreuses. Mais les solutions de remplacement n’étaient pas à la hauteur. Lenglet, au regard de sa saison avec le FC Barcelone, n’aurait pas dû faire partie des 26. Dans le même temps, Théo Hernandez ne pouvait-il pas être sélectionné en lieu et place de Dubois ? L’éternel Sissokho était-il aussi indispensable au regard de sa saison ? En tout cas, ironie du sort, les deux bannis des précédents tournois n’auront pas déçus: Benzema dans sa finition et Rabiot dans un rôle inhabituel.
La gagne sinon rien
Didier Deschamps, c’est une sorte de parfait mélange de l’école à la française et de la formation italienne. La création d’un collectif, d’une cohésion d’équipe, d’une solidarité à toute épreuve… autant d’enseignements tirés de son mentor Aimé Jacquet. Quant à son expérience du Calcio, elle lui aura donné sa fameuse culture de la gagne qui l’insuffle partout où il passe. Le beau jeu n’est pas une priorité. Seule la victoire est belle.
Mais cette philosophie a ses limites et elles furent peut être atteintes sur ce tournoi. Sans rigueur défensive ni esprit d’équipe, les Bleus deviennent quelconques, capables de fulgurances hors normes et de moments de flottement très préoccupants. Au fond, sous Deschamps, il aura été difficile de jauger le niveau réel de cette équipe.
Didier Deschamps, une mauvaise gestion des egos
La gestion des egos, c’est ce qui faisait la force de Deschamps partout où il est passé. Mais sur ce tournoi, un certain laxisme s’est instauré et notamment dans la gestion du cas Mbappé. L’insouciance, tel Ribéry post-2006, Mbappé l’a perdue. Et s’il a été globalement bon dans son jeu avec Benzema, il a plusieurs fois manqué d’altruisme. Giroud s’en était déjà plaint et la Fédération avait autorisé Mbappé à en parler en conférence de presse. Premier trouble tant on sait la vigilance de Deschamps sur la communication de ses joueurs.
Un successeur nommé Zidane ?
Si Didier Deschamps quittait ses fonctions de sélectionneur de l’équipe de France, qui d’autre que Zinédine Zidane aurait une aura assez forte pour lui succéder. Le jeu reviendrait alors au cœur du projet des Bleus. Au détriment de la victoire ? Réponse au Mondial-2022.