C’est la rentrée des classes pour l’équipe de France. Après six mois d’absence, les protégés de Didier Deschamps retrouvent les terrains en septembre pour disputer les premières rencontres de la Nations League. Point de départ d’une saison internationale qui doit mener les champions du monde vers l’Euro, en juin 2021. À la suite d’une saison 2020 tronquée, petit tour d’horizon des défis qui attendent les coéquipiers de Lloris lors de cette année charnière.
Nations League: objectif demi-finales pour l’équipe de France
Championne du monde en titre, l’équipe de France fait logiquement partie des sélections favorites pour inscrire son nom au palmarès de la Nations League. Lors de la première édition, les hommes de Didier Deschamps n’avaient pas réussi à s’extirper d’un groupe 1 relevé, en compagnie de l’Allemagne et des Pays-Bas. Ces derniers s’adjugeaient la première place grâce à une meilleure différence de buts et laissaient les Bleus aux portes des demi-finales. Cette année, la mission s’annonce encore corsée puisque Griezmann et consorts affronteront la Suède, un adversaire toujours coriace; la Croatie, vice-championne du monde; et le Portugal, tenant du titre.
Chaque équipe s’affrontera à deux reprises durant l’automne 2020 et la première de la poule se qualifiera directement pour le dernier carré de la compétition. Pour la phase finale, il faudra attendre l’automne 2021. Si la compétition, mise en place pour remplacer les matchs amicaux, n’a certainement pas le prestige des grands tournois internationaux, elle a l’avantage de proposer des chocs intéressants avec des enjeux. Un bon compromis qui permet de préparer efficacement les grandes échéances à venir, tout en commençant à dessiner un groupe compétitif pour le prochain Euro. Le championnat d’Europe: l’objectif suprême des Bleus. Vingt-et-un ans après avoir soulevé la coupe en tant que capitaine, Deschamps rêve de conduire ses hommes vers la victoire et réaliser un nouveau doublé Coupe du monde-Championnat d’Europe des Nations, made in France.
Remise en forme obligatoire pour les cadres
Lloris, Varane, N’Kanté, Pogba, Griezmann et Giroud. En 2018, ces six joueurs composaient la colonne vertébrale de l’équipe de France championne du monde. Deux ans plus tard, seul Varane sort du lot et d’une saison performante. Le défenseur central, vainqueur de sa troisième Liga, est titulaire indiscutable dans la défense centrale du Real Madrid. Son match complètement manqué lors du huitième de finale retour contre City en Ligue des champions n’occulte en rien une saison quasi parfaite. Contrairement aux autres joueurs cités.
Le mal-être de Griezmann au Barça, Giroud éternel remplaçant dans le Chelsea de Lampard, la méforme de N’Kanté, les longues blessures de Pogba ont mis à mal les cadors sur et en dehors des terrains. Ces mésaventures ont aussi affecté les performances de leurs clubs. Au 27 août, les paris foot du site Betway évaluent à 13 les cotes d’une victoire en Premier League, l’an prochain, pour Chelsea et Manchester United. On imagine pourtant très bien DD reconduire le reste de la colonne – si elle retrouve son meilleur niveau – pour défier les nations du vieux continent en juin prochain. Ces cadres sont l’ADN des champions du monde sortants et leurs bonnes performances en club sont essentielles pour envisager d’aller loin à l’Euro.
Équipe de France: un coup de moins bien général
D’une manière globale, c’est tout le groupe titré en Russie qui a disparu des projecteurs. Blaise Matuidi, en partance pour la ligue nord-américaine, est sur la pente descendante. Umtiti n’est plus le bienvenu en Catalogne. Son compère Ousmane Dembélé continue d’enchaîner les blessures. Tolisso, Hernandez et Pavard ne sont plus titulaires avec le Bayern. Nabil Fekir est beaucoup plus en retrait depuis son arrivée au Betis. Autant de données qui ne jouent pas en faveur des Bleus. D’autant plus que le sélectionneur est du genre traditionnel et aime s’appuyer sur des valeurs sûres qui, pour l’instant, n’existent plus vraiment. Et elle est peut-être bien là l’équation la plus compliquée de la saison à venir.
Intégrer du sang neuf
Dix mois pour récupérer des cadres en perte de vitesse. Dix mois pour de nouveau toucher les étoiles. Dix mois pour former un groupe qui aura aussi besoin de se renouveler. Si certains inconditionnels de la génération championne du monde sont sur le déclin, Deschamps sait qu’il peut compter sur un vivier inépuisable de talents dans l’Hexagone. Parmi eux, ils sont nombreux à percer et assurer le show au plus haut niveau depuis quelques saisons. Houssem Aouar, Dayot Upamecano, incroyables lors du Final 8 de la Champion’s League à Lisbonne, ainsi qu’Eduardo Camavinga, étincelant avec Rennes, ont été récemment appelés en A.
Par ailleurs, Moussa Dembelé, auteur de 44 buts en 91 matchs et deux saisons avec Lyon, Anthony Martial, considéré comme l’un des meilleurs jeunes de la saison en Premier League, Ferland Mendy, titulaire à gauche de la défense à Madrid avec classe, postulent une place logique dans le train Euro 2021. Le banni Adrien Rabiot est aussi de retour grâce à sa montée en puissance avec la Juventus. Autant de joueurs qui peuvent apporter un vent de fraîcheur et d’autres alternatives aux champions du monde. À eux d’enchaîner les grosses performances en championnat et en Coupe d’Europe. Leurs matchs seront suivis de près. Rien n’est encore acté. Tout est à faire dans cette saison charnière qui verra certainement éclore d’autres joueurs, encore inconnus, au plus haut niveau.
Après une saison 2019/2020 très délicate pour la majorité des joueurs de l’équipe de France, le report de l’Euro a été certainement très bien accueilli au sein de la maison bleue. Les champions du monde sont retombés sur terre et les matchs et mois qui arrivent doivent leur permettre de retrouver des couleurs dans leurs clubs respectifs tout en faisant naître un nouveau groupe qui espère encore une fois toucher les étoiles en juin prochain.
Crédits photo à la Une: Xavier NALTCHAYAN